Blog de voyage, traces de visites, rencontres impromptues, paysages somptueux... Écrit sur un ton humoristique, parfois satirique, je vous invite dans ma vie, mes aventures, mes joies, mes peines à travers ce blog.
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mercredi 29 avril 2015
L'attaque du requin! Remake des dents de ta mère
jeudi 23 avril 2015
En terre hippie
Pour tenir ma promesse de passer nouvel an à Melbourne avec Tristan, je dois partir dans le sud aux alentours du 20 décembre. Mon itinéraire suivra la côte pendant quelques milliers de kilomètres en compagnie de mon vaillant bubule. Ça sera son premier grand voyage, il à l'air excité. Après avoir échangé nos cadeaux de Noël et des au-revoir difficiles à tout mes potes de gold coast je dois prendre la route. Ils son trop choux, ils m'ont offert une coiffe indienne, un petit ornithorynque en peluche, une carte 3d avec une tortue...je ne les oublierai pas, c'est sûr.
La première étape de ce voyage, c'est Byron bay, un village créatif de hippie surfer qui à explosé de popularité ces dernières années, perdant un peu de son authenticité je pense, parce que cette image de babacool vivant d'amour et d'eau salée se transforme lentement en espace de parking payants et en interdictions de camper où bon te semble comme un vrai campeur relax, créatif, respectueux et vagabond. Quand verrons nous une authentique ville avec un charme intemporel que le profit ne viendra pas tourmenter? Le prochain arrêt? Je ne peux pas en dire trop de mal, les boutiques qui fument d'encens et de froufrous fait main, des artistes de rue qui vivent du sourire des passants, des apprentis acrobates dans les parcs ou des vendeurs de bracelets à clochettes, tu trouves de tout au coin des ruelles. Les planches et la plage ridée de vagues est le point de rendez-vous des guitares aux dreadeux aux yeux rouge pompant du reggae, en rond sur le tapis d'herbe, vibrant comme les djembés. Une énergie culturelle assez particulière règne ici et j'aime la démarche lente et heureuse des gens qui en découle. Je peux enfin m'entraîner décemment au sport national australien dans un de ces endroits emblématique, sans limite de temps. C'est pas si facile que ça en a l'air, ma planche est courte et la dernière fois que j'en avais fait date d'il y a 3 ans aux îles canaries. J'ai toute la côte Est pour progresser. Je passe au phare en haut de l'amas rocheux du village, c'est le bout de terre le plus à l'Est de l'Australie avec une petite marche au milieux des buissons secs, vue imprenable en bas sur un groupe de 15 dauphins qui remuent la queue joyeusement.
Je fait le détour jusqu'à la capitale renommée du chanvre indien, Nimbin, perché dans la montagne du nord des nouvelles galles du sud (le chemin escarpé en vaut le détour). Quelques étales artisanales et beaucoup d'engagement pour la l'égalisation de la marijuana, le retour à la terre et pour un mode de vie sain minimaliste. De nombreux volontaires informent intelligemment sur les mouvements lancés contre les pesticides, les gaz de schistes, la torture des enfants OGM illettrés du Cambodge et bien d'autres combats encore, tout aussi valables mais un peu plus obscurs.
Cette communauté (ce n'en est pas une mais ça y fait penser) est ce que pourrait être le cirque pinder s'il avait ces membres volontaires chez green peace et vivaient en autarcie politique dans la vallée des bisounours à se faire tourner des cônes. C'est rapide de faire le tour à pied (même en marchant sur les mains), il n'y a qu'une seule et unique rue, donc quelques heures suffisent pour tout voir de ce village. Il faut cependant prendre le temps (si possible) de pouvoir le vivre intérieurement, apporter ce qu'on a à offrir puis témoigner de l'expérience hippie rendue possible par l'autogérence et la paix intérieure des gens qui y vivent. Si les spéculations des têtes pensantes de nos gouvernements sur la décadence apportée par le contrôle législatif venaient voir comment c'est géré et ce que ça apporte indirectement, ils seraient certainement moins obsédés par le gouffre financier et l'absurdité d'une répression inefficace. On sent le vent tourner dans ce pays, pour une fois la paix prend le dessus sur le non-sens et la dépénalisation est en marche. C'est un cocon à hippie trans-générationnel fascinant et on pointe trop peu du doigt les papillons qui s'en envolent et rendent ce monde plus agréable.
Pendant ce temps, mon coup de cœur, le petit village de Balina se réveille dans la vallée de byron, les vieilles devantures d'épiceries, son marché bio et ses produits locaux hors de prix garde une image de qualité, de vie saine, paisible et cosie. Bien qu'inabordable pour moi, le charme est là, et on reverrait d'être vieux avec des chats, à faire la sièste dans son pavillon arborant des fleurs multicolores. L'ombrage de dentelle des jardins danse delicatement comme un imprimé découpé depuis les ferroneries victorienne qui projettent leur histoire. La vie des retraités suit tranquillement son cours dans cette magnifique région qui sait s'arrêter pour garder son rythme posé. Nous sommes entre les vagues et les colines, à se délecter de la finesse de ses trais, des innombrables courbures où les douces bourrasques dans les champs de noyer macadamia. C'est la montagne et la mer, la crème et le sel, toujours enveloppée de chaleur humaine ou de réconfort Amical.
Gold coast, la vie rock'n'roll
Le groupe de funk que j'avais rencontré au festival de musique de airlie beach m'avait filé leur numéro au cas ou je passerai dans le coin pour aller explorer des environs pleins de promesses avec des locaux. Fidèle à leur parole, ils m'invitent dans leur grande maison avec piscine dans le village de Tallai, en bordure de forêt. Se sont des gens géniaux, généreux, plein de créativité, de folie et culture. Je fais très vite partie de leur grande famille, celle de l'art mais celle de personnes vraies avec leurs histoires. Funky G ou Gallen est le claviste du groupe electrik lemonade, Mel, Zoe, Jake, Jane, jazzy et ozi les chiens, Tobias le perroquet, le poisson combattant bleu et les quelques poules... Plus les invités réguliers, Bern, Toan, Barney, Muffin... Tout ce monde fait partie des moments inoubliables passés sur la côte à triper et découvrir la magie de la région.
Vu que je n'ai plus trop de sous et que la possibilité d'avoir un boulot rapidement se présente, je décide de m'installer temporairement vers gold coast. Chris était en vacances à port douglas avec sa femme et son bébé quand je passait par la plage de 4 mile beach un week end. Il essayait de faire tomber une noix de coco en lançant des bouts de bois dans l'arbre. Ma désolation, ma pitié et ma soif me poussa à un élan de générosité, je grimpe, descend quelques noix et on fait connaissance en sirotant. Il me proposa du travail dans le paysagisme et la clôture si j'en avais besoin. Bingo! Un coup de téléphone et je commence Lundi à 5h30. Le boulot est basique et très physique. Creuser des trous, pousser des brouettes de terre, dérouler de la pelouse, jouer du marteau piqueur, bétonner des piliers et toutes sortes de recréations tranquile du type sous un soleil de plomb. Je vais tout donner jusqu'aux vacances de Noël (soit 3 semaines) puis descendre l'autre moitié de la côte Est jusqu'à Melbourne et me retrouver pour les fêtes de fin d'année dans les métropoles les plus branchées du pays.
Comme l'endroit où je bosse n'est pas loin de l'équipe de Talai (mermaid beach, la plage des sirènes) et qu'ils ont une chambre de libre, ils me proposent de rester avec eux le temps que je travaille et qu'on puise s'amuser un peu pendant les week ends. C'est juste génial et en plus bubule à un pote combattant, tout comme lui. Bien qu'ils soit voisins ils ne se chamaillent pas, elles sont bien dressées nos bêtes.
Notre première excursion ensemble est à natural bridge, un tout petit park mais carrément dément. C'est une grotte avec une cascade tombant d'un trou au plafond d'une grotte semi-ouverte, avec des champignons lumineux et des micro chauve-souris qui tourbillonnent dans les coins sombres. C'est un des endroits les plus hallucinant que l'on puisse trouver. On explore les petits sentiers escarpés à la recherche d'emmerveillement et de contemplation naturelle. On croise des Colombines turvert (des pigeons multicolore) et des tas d'autres oiseaux que Bern (le bassiste) identifie comme un pro. Je m'essaye à l'attrapage d'anguille à la main dans une rivière, ça ressemble à un combat cafouilleux avec un indomptable chibre vaseliné en rut. Je réessayerai avec de l'aide cette nuit dans le park de springbrook. La forêt toujours m'émerveille, les figuiers étrangleurs sont très intéressant, ces arbres poussent comme du lierre autour d'un arbre, l'entoure en réseau de racines s'interconnectant en rejoignant le sol, étouffe l'arbre natif qui se décompose en son centre par suffocation pour laisser un tunnel ajouré géant pouvant aller jusqu'à 30 mètres de hauteur. Depuis l'intérieur de cette cage végétale bicentenaire grouillant de vie, j'escalade et observe les mouvements qui m'entourent, apercevant la forêt dans ses différentes couches d'habitat au fur et à mesure de l'escalade. Entends tout ces bruits, ces craquements forment un tout, étrangement torturé d'anxiété et d'équilibre silencieu. Ressens la moidre feuille qui frémi. La caresse du vent la tourmente t'elle ou est-ce l'agitation d'une extravagante chenille multicolore? Regardes la goutte de rosée qui dévale son microcosme enchanté sur la mousse. Observes le tissage géométrique de l'araignée philanthrope qui danse avec précision, il en sépare les couleurs de l'arc en ciel tel un attrapeur de rêve. Ce park est facinant, il faut changer sa vision habituelle pour ouvrir une autre dimension, une autre réalité, un monde si beau et incroyable qu'il est difficilement concevable. C'est un voyage intérieur aussi, un contact différent de l'habitude avec votre être primitif. Comme souvent, je suis pied nu et en short dans la forêt, une serviette en guise de chandail.
Après un trajet sur les routes de montagne escarpées dans un somptueux cadre de lumières dorées et de magestuausité scénique, on se pose au couché de soleil à springbrook NP avec une vue extraordinaire sur la cascade de Purlingbrook et la vallée s'étendant jusqu'à gold coast. Les nuances orangées reflètent leur brillance sur les arbres géants, perchoirs grandioses pour les différents groupes de cacatoès huppé jaune se livrant à des parades de voltige époustouflantes. Cette beauté me pétrifié, me transporte. On descend dans l'obscurité des bas mondes à la recherche des vers et champignons lumineux quand des lucioles nous entourent. Une cage disco en mouvement au milieu du chemin jonché de points clignotants, les glow worms sont là aussi. On a de la chance, à tout les niveaux, on rend même visite à une rainette de white (green tree frog) qui coasse dans sa marre en bas de la cascade à côté d'une anguille endormie. Cette région est vraiment belle et les copains écarquillent mes paupières par ces expériences magiques.
Pendant un jour de congé pluvieux, nous décidons d'aller dans un temple des jeux d'arcade à surfer paradise pour se surexciter comme des asiats' hyperactifs sous les lumières qui flanchent des lasers stroboscopiques. Le retentissement des buzzers et des alarmes masquant confusément le brouhaha des enfants qui crient, qui sautent, incontrôlables, comme nous. On squatte un simulateur de course pendant une éternité, on redéfini les règles de la course d'auto tamponneuse puis il y a l'épisode mémorable du laser tag. Une invention diabolique qui montre à la horde d'enfants de 5 ans innocents ce que c'est l'agressivité démoniaque. Ils sont à la daesh, ils manquent d'entrainement pour le djihad. Sinon, surfer paradise, c'est le Miami australien, des gens friqués bizarres, constamment entourés de promos et de marketing à en vomir sur leur spray bronzant. Du faux, labellisé et commercialisé à l'image des parkmaids qui dans les années 60 payaient volontairement les tickets de parking expirés des vacanciers, maintenant elles se font de l'argent de poche grâce à leur ''ticket de métro''. C'est fou comme l'ultralibéralisme rend les gens meilleurs.
La tournée en Australie d'electrik lemonade se termine à coffs harbour, dans un bar concert à côté de la plage. On part donc en road trip de 3 jours pour un épisode épique et rageux, tel un chapitre de l'autobio de Keith Richard. On campe à byron bay pour fêter l'anniversaire de Jake et j'ai l'occasion de mouiller ma planche de surf pour la première fois dans un spot mondiaement connu. Le trajet jusqu'à coffs harbour est accompagné par les yes puis par des enregistrements maison de muffin, G et Jake en formation multiples et variées. A l'arrivée, on me donne une chambre avec 4 lits dans l'hotel à côté du bar pendant que le réglage des balances se mette en place et que les premières bières fassent leur apparition dans le décort. L'après midi est jazz piano bar avec Galen et Thoan, revisitant les classiques avec un saxophone. Au fond, on boit notre godet avec passion, le soleil tape et l'air marin enivre. Puis viens l'heure de dancer sur du lourd, la funk machine est en route! Le hip-hop et la soul fraiche fait remuer la foule et les souls foulent le sol se remuant. Ce qui m'a fait connaitre cette bande de gais lurons quelques mois auparavant nous rassemble encore, la musique, la bonne, la vraie, la complicité en plus. Je me retrouve bientôt dehors sur la plage à discuter avec cette brune électrique, émotive et explosive, entre calme introspection philosophique et liberté punk du majeur levé bien haut aux portiers qui écument mes potes les plus actifs du dancefloor. Tant pis, toujours regarder le bon côté des événements, on rentre dans la piaule et on regroupe tout les lits ensemble, formant un trampoline de matelat 5 places sur lesquels on s'entraine rageusement aux salteaux. Je ne m'était pas amusé comme un gosse de la sorte depuis un bout de temps. Tu sais, comme quand tu es petit et que c'est interdit, tu te promet de le faire quand tu sera grand. Un feu de camp rapellant le voodoo child de jimi hendrix est même allumé sur la plage avec des t-shirts pendant que des combats de lutte gréco australienne font rage. Bern veux garer sa voiture autre part que dans le passage, il aurait fallut lui préciser que la rentrer dans une palissade n'était pas nécessaire. Bref, on enferme Jane dans une armoire d'où on extirpe une bible ave des extraits choquants sur les droits et les sanctions légales de l'époque où être fan de Jésus c'était hype, tout ça dans un lyrisme millénaire du moyen orient qui pourrait donner des idées farfelues à des extrémistes catholiques s'ils décidaient d'appliquer ces lois. Heureusement ici, on est tous des apautres au sens de l'humour fin comme le rompit. Encore une belle sortie ce weekend end, une des dernières car Noël approche à grand pas, je partirai bientôt.
Pour vous donner un exemple de la force d'improvisation et de la formidable énergie qui régne dans cette famille, je prendrais un exemple symbolique, l'organisation à la maison spontanée de l'anniversaire de mon frère, Valéry. Après avoir appris l'événement, Mel sort de je ne sais où un gâteau, des chapeaux et tout un tas de trucs coloré à se balancer dans la tronche. Il y a même un happy birthbay au piano et saxophone de joué puis je souffle les bougies à sa place. J'ai enregistré et envoyé le tout par mail pour la surprise. J'espère qu'il a eut autant de joie que nous, du moins moi ça m'a fait chaud au coeur d'être connecté à ma famille restée à l'autre bout du monde grâce à une adoption de passage. Des gens pas comme les autres qui partagent le bien être là où il est, en nous. Et comme toute rencontre qui compte, il y a des noms, des visages et des mémoires en marbre plaqué or qui se gravent profond et qui vienent à jamais bouleverser ta façon d'apprécier, de remercier et d'aimer. Alors c'est ça le rock. Pouvoir gueuler des mots d'amours et caresser le feu sauvage sans restriction dans un monde sans limites.