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jeudi 26 février 2015

East coast 4 des Everglades à Brisbane

Nous arrivons dans les everglades, un écosystème lent de rivières noire orangé et d'herbiers marécageux, semblant s'être figé dans le temps. L'eau est un mirroir impeccable dont les reflets doublent les malaleuca (niaoulis), refuge pour de gigantesques cacatoès funèbre (les plus grands perroquets d'Australie). Nous louons un kayak à elanda point et chargeons notre équipement de camping pour survivre l'excursion physique qui nous attend. Pour arriver à la zone de mouillage, on doit conduire sur une route accidentée dans les bois pendant 45 minutes pour atteindre harrys hut, un campement super isolé sur les berges au nord de la rivière. Il est conseillé de commencer votre expédition le plus au nord du lac Cootharaba pour éviter un pagayage difficile dans de l'eau peu profonde et le vent dans les dents. La majorité des compagnies de location commencent assez bas, près de la ville, et les touristes se retrouvent déçut de ne pas avoir passé assez de temps dans la partie intéressante et tranquille du cour d'eau. La température est agréable et notre rythme soutenu nous fait progresser rapidement dans ce beau paysage. De plus, on a un cubi de vin pour hydrater la mécanique, après de rapides calculs, on consomme du 8litres/100km. C'est ce qui faut pour des bonhommes taillés en V8 parés à battre des records. Nous pagayerons en tout non moins de 35km, en rigolant bien sûr et avec des petites pauses sur les pontons pour faire la sieste au chant des Loriquets.
On monte la noosa river jusqu'au camp n°8 puis on s'installe sur une berge calme pour la nuit. Je saute dans l'eau une fois la nuit tombée, elle est chaude mais on y vois rien, que des étoiles et la forme imprécise des arbres de l'autre côté qui s'enlacent dans la brume flottante. C'est tellement calme et unique que l'angoisse de rencontrer la créature du marais me fait revenir près du feu. Après une nuit spartiate dans une tente pour enfant à rassasier les moustiques, on reviens sur nos pas (si on peu dire) pour voir la partie Sud des Everglades. On descend du bateau pour marcher jusqu'au soit disant figuier qu'on a pas trouvé puis les pélicans attirant notre attention, nous rammons à travers les néncanoë et l'ilot du lac Cootharaba. J'ai beaucoup apprécié cette partie plus aventurière et plus dense, tel un labyrinthe végétal. Plus on remonte le bras Est partant de lac Como et plus les ramifications sont nombreuses et le passage difficile, jusqu'à se retrouver à sec après de multiples décisions entre droite et gauche. On doit rebrousser chemin dans ce dédale, un orage menaçant arrive sur nous et on doit revenir à la voiture le plus vite possible, nos bras sont lourds, on est crevés. En bon binôme de pirates, nous arrivons juste à temps à la voiture pour rendre le matériel et éviter l'averse.

L'itinéraire qu'on a emprunté était adapté à des sportifs gonflés de motivation. Avant de partir, on serait arrêté voir Melina et Marie (les 2 allemandes de Fraser island). Elles sont dans le même camping que nous, enfin, on est dans le même camping qu'elles quoi... Elles font aussi du canoë, mais dans la partie basse et pendant 3 jours avec obligation de rentrer au même campement tout les soirs, ce qui en soit est vraiment pourri. On a passé une bonne soirée ensemble et le lendemain matin, la tête dans les aisselles, nous mouillons nos canoë respectifs pour partir chacun de notre côté.

Noosa est une ville de surfer très populaire car c'est un des premier endroit de la côte Est qui a des vagues valables car au nord, la grande barrière de corail freine les courants. C'est donc bondé mais agréable, les lotissements ont leur bout de canal perso menant à la mer, donc le bateau de la porte de derrière fait vachement Venise moderne.
En marchant sur une des pistes côtière les plus renommées d'Australie à tea tree track, vous verrez peut être des koalas ou bien vous pouvez troller des touristes en pointant du doigt dans les arbres avec une expression étonnée... Il faut environ 30 minutes de marche pour arriver à hell's gate (la porte de l'enfer), des couches soulevées de roches sombres laminées, s'écartant pour faire claquer l'océan dans ses failles. C'est un super panorama avec vue plongeante sur une grande plage de sable blanc à droite et sur l'entrée de la baie de Noosa au fond à gauche. L'eau est claire, on y voit les tortues qui mangent les méduses bleues.
J'ai perdu le nom mais on est allé grimper en haut d'un point de vue balèze avec des falaises équipées pour l'escalade, vue sur les lacs, les Everglades et la vallée de noosa.
On roule à présent sur la sunshine coast (côte du soleil) où on s'arrête à peregnian beach à côté d'un arrêt de bus pour cuisiner la nuit. En attendant que l'eau des pattes chauffe, j'attrape un crabe qui passait par là et je le présente à julien qui veux le toucher. A la question "est ce que ça pince fort un petit crabe?" la réponse fut donnée en se serrant la pince et en infligeant une coupure au doigt, entrainant une réaction violente sous forme de tourniquet hurlant et d'un lancé de crustacé un peu trop tenace par dessus les buissons. Mort de rire grâce à cette attraction humoristique sanglante, les pattes en forme de dinosaures sont cuites. Repus, on campe dans une petite voie sans issue résidentielle d'où on devra partir aux aurores afin d'éviter les problèmes. Il faudrait que je fasse un post sur les techniques de camping gratuites en Australie, ça éviterait des ennuis à pas mal de backpackers et une meilleure entente avec les locaux grincheux.

Pour changer de la monotonie de la route nationale, je conduis dans l'arrière pays ou nous allons trouver le restau du relais bressan. Comme son nom peux vous mettre sur la piste, c'est une adresse authentique de caractère avec des vielles Citroën retapées, les infos bfm dans le fond sur la crise, l'austérité ou le foot et puis le bon accent very french du patron. C'est un arrêt obligatoire pour 2 deux gars comme nous avec les crocs et une sévère envie de jambon beurre, on passe un bon moment dans la simplicité, être heureux c'est facile!
En route vers le sud, on croise Montville, village touristique très charmant et remplis de boutiques ou nous faisons un arrêt pour une bière le temps que l'averse passe. J'achète une marionnette de doigt en gomme élastique déglingo qui j'attache a mon rétroviseur central, la tête à l'envers, comme les pommepotes, c'est plus marrant!
Un orage fait rage juste avant l'agglomération de Brisbane avec des averses soulevant cajou en aquaplaning à 60km/h et une visibilité à la Stevy wonder (c'est la mousson dans le nord alors même si on est en train de s'enfuir, on ramasse quand même de temps en temps). On se retranche sans un mac do pour capter une connexion internet et réserver une nuit dans un hostel pour ce soir, le camping c'est fini pour un petit moment. Finalement, on aura passé un mois entre Cairns et Brisbane, à vadrouiller dans des endroits cool, confirmant la place de marque du Queensland en haut du tableau des états australiens à visiter.
On arrive au centre ville la nuit, sur un pont à la new yorkaise surplombant les building illuminés, se doublant dans l'eau tranquille du fleuve. Ça change des étoiles posées sur les lacs mais tout ne reste que lumière.
Mais c'est pas fini les amis! J'ai encore plein d'histoire pour vous (et des chouettes!)

jeudi 12 février 2015

Road trip east coast 3 fraser island

Bon, alors la je suis méga emmerdé parce-que je viens de supprimer la deuxième partie de mon journal avec plein de noms d'endroits et de dates. Un mal pour un bien, il ne restera que les faits marquants, c'est à dire ce dont je me souviens.

On s'est cassé la tirelire mais ça vaut vraiment le coup. C'est probablement le meilleur tour qu'on ait fait sur la côte Est. Fraser island est la plus grande île de sable au monde avec des rivières, des lacs et des plages les plus uniques et parfaites de tout ce que j'ai pu voir jusqu'à lors. Les aborigènes appellent l'endroit "K'gari" signifiant "le paradis". Comme quoi même sans dieux ou conception d'un au-delà occidental, la notion de perfection naturelle dépassant l'entendement est bien une sensibilité universelle.

Le trip consiste à conduire à tout de rôle un gros 4x4 de 8places sur la plage et dans les forêts pour découvrir les environs et camper en groupe de 40 jeunes, faire notre popote de scout et partager notre mauvais vin. Du super fun que je recommande à tout le monde en quette d'aventure.

Comme on campe sur une île sans route ou tout doit arriver par ferry puis camion 4wd, le confort est spartiate. On se lave dans un cour d'eau qui s'appelle Ellie river, un genre de coin qui est tellement sublime dans ses proportions et dans sa beaute que l'impression de prendre une douche dans de l'eau potable naturelle sur un lit de sable courrant dans la foret donne le doute sur le fait d'entrer dans un parc construit par l'homme à des fins recreatives ou bien seulement d'être le temoin d'une merveille du monde. Un courrant léger t'emporte tranquillement dans un petit circuit de 200m. Je me laisse flotter en faisant la planche, les arbres courbés sur le ciel , polarisant les rayons du soleil entre les feuillages. Mes bras battent au rythme de la respiration lente de ce film qui se deroule et je m'envole dans cette irréalité. On y retourne plusieurs fois en groupe, comme des enfants qui pataugent à aqualand mais sans les parents pour dire qu'il faut rentrer. 

On a droit à 1h30 de conduite hardcore dans la forêt sur un lit de sable accidenté. Je ne pensais pas que ça serait aussi drôle de faire rugir un v8 à 5000rpm en drift entre les euclyptus géants. On doit attendre les gens qui s'embourbent ou alors rattraper le retard qu'on a dans ce chemin étroit à sens unique, on s'envolle et on chante sur la sono poussée à fond, elle aussi. Nous arrivons secoués au lac Mackenzie, un lac très spécial, de perfection, de pureté, de spécificité, de reculement... Ne comptant que sur l'eau pluviale directe pour l'alimenter, son acidité et sa pureté naturelle rendent la présence d'algues ou d'animaux très limité. De l'eau minérale sur un sable exceptionnellement fin et pur, d'une douceur et d'une blancheur extraordinaire s'allongeant comme toile de fond d'un tableau exagérément cristallin. Le grain est tellement soyeux qu'il a l'apparence de crème glacée se liquefiant, presque élastique. Il est parfait pour des gommages de peau ou pour nettoyer les bijoux. C'est aussi un bel endroit pour faire bronzette avec les copines.

Le soir arrivant, julien et moi sortons l'apéro et le matos de cuisine puis laissons le reste de notre équipe s'occuper de la gamelle. C'est pas mauvais du tout pour du camping. Bien qu'il faille nettoyer les casseroles dans la mer avec du sable pendant la nuit noire sur le territoire des dingos sauvages en évitant (comme je l'ai fait) de lâcher tout les couverts sur la plage lors d'un tsunami, on est comme des rois nomades. On joue de la guitare sur les dunes avec pour oreiller le cubi de vin blanc devenu tiède, les cheveux dans la face, des voix rauques et heureuses, les étoiles qui tombent au firmament jusqu'à rallumer le jour de son feu brillant. J'ai aimé partager cette épaule pour voir le spectacle des aurores enveloppé dans une couverture. Le café fumant et le soleil tranquille. La mer et les yeux remplit de bleu. Le deuxième jour dans l'au delà commence bien.

Le point le plus au nord que nous visitons s'appelle indian head, un amas rocheux ayant permi des turbulences hydroliques responsables de l'agglutiment de sable formant l'île sur 150km d'où la vue plongeante sur les deux côtés coupe le souffle. La hauteur, l'horizon, les dauphins, les tortues, les requins, les bleus déments... 

On passe devant l'épave du Maheno, résultat d'une erreur de maneuvre de marins japonais qui remorquaient ce navire néozélandais pendant une tempête. Depuis, il prend place sur la plage, rouillé mais toujours en forme. Suffisament intègre pour poser en mode DiCaprio à la poupe ou pour une pose de poupe de DiCaprio dans les barres verticales. Il me faut trouver ma rose des sables...

Est ce que vous êtes déjà allé dans un jacuzzi naturel géant? Si votre reponse est non, alors buller à Champagne pool est dans votre bucket list. Un récif bloque le courant en fracassant les vagues pour laisser passer l'écume agitée dans une baie de sable blanc. Les bikinis volent de temps en temps, définitivement drôle et excitante, cette île est vraiment très particulière.

De retour sur le continent en prenant le ferry, on voit quelques dauphins pointer leurs nez en traversant le détroit, un au revoir charmant  tout comme l'a été cette aventure, déjà terminée mais à jamais gravée dans nos mémoires.





Road trip east coast 2

À Townsville, il n'y a pas grand chose à faire à part trainer dans le port de plaisance et visiter Magnetic island. On fait vite le tour des moules qui sentent l'algue et les mats qui dansent donc on prendra un ferry.

Aujourd'hui c'est la Melbourne cup, l'événement de l'année pour les joueurs de tiercé, et il y en a une paire de joueurs dans ce pays d'ancient détenus. Toutes les filles sortent avec leur chapeaux travaillés, leurs plus beaux habits et leurs hauts talons qu'elles ne maitrisent pas tellement. C'est comme si le pays entier était fringué pour un mariage friqué pour sado-gambler à cravache.

On débarque sur magnetic et on va à la recherche de koalas dans la forêt de 'the fort' en haut d'une coline autrefois utilisée pour défendre l'Australie des attaques des japonais. On peu rentrer dans des bunkers dominant l'île avec une bonne vue sur les environs. En redescendant on trouve ce bébé koala avec sa mère dans un eucalyptus en train de faire ce qu'ils savent faire de mieux, mâcher des feuilles comme des junkies. Afin de vous donner un cliché valable de cette bestiole toute mignonne, je grimpe dans les branches et je me retrouve à distance de carresse. Il ferait un beau bonnet pour l'hiver. Le singe descendant de l'homme puis de l'arbre, nous marchons sous la pluie battante. Il est pourtant écrit en gros sur la pancarte à l'entrée du parc '300 jours de soleil annuel', de quoi me réconforter sur mon niveau de chance. J'ai perdu ma mise du PMU, mon cheval est mort, et j'ai les talons mouillés, ça crin même si certain trouveraient sabot.

Whiteheven beach, est classée 5ème plus belle plage au monde selon Google (si on peux se permettre de les juger apte à fixer des standards de beauté). Vous vous ferez votre propre opinion sur l'endroit en regardant les quelques photos de la plage qui pique les yeux tellement elle est blanche, le sable comme de la farine et l'eau comme dans une piscine. Je prends un bateau violet nommé le kamira, le plus rapide voilier commercial au monde avec un mat en carbone à 1 million, un équipage detendu, un open bar et des trampolines pour faire la sieste au soleil dans des îles magnifiques. Pour 145 dollars, ça vaut le coup. Je joue au cricket pour la première fois, ce sport de boule chiant qui se pimente un peu quand il est joué avec un harem de jeunes femme. On va faire un tour en tuba dans l'après-midi voir des éponges colorées et quelques poissons, sans étincelles particulières. J'ai nettoyé les fonds marins en remontant 3 vieux tubas et une brosse à dent (wtf?). Sérieusement les gens, il faut vraiment arrêter de pourrir le paysage partout où vous passez! C'était quand même une bonne journée qui me rappelle mon job à la grande barrière, nostalgie rêveuse passagère. Pour les touristes à la fibre aventurière agent secret et quelques billets en plus, un hydravion peux vous emmener partout pendant une journée comme des princes. Il faudrait peut être que je leur laisse mon CV de pilote au cas où ils embauchetaient.

Comme je dois rester dans le coin pour repartir avec Julien qui fait la croisière de 3 jours qu'il avait gagné (apparemment un peu long et redondant mais globalement bon) je passe mes journées devant les scènes des bars du Airlie beach music festival. L'événement est génial pour une petite ville comme celle si. Les tickets donnant accès à tout les événements sont bien trop cher sachant que les groupes jouent plusieures fois pendant le festival et dans des salles differentes et gratuites. Je rencontre pas mal de gens, me fais inviter à des tas de soirées, mais ce que je veux, c'est de la bonne musique. C'est comme ça qu'au détour d'une rue j'entends un groove profond, de la funk et une énergie du tonnerre, hypnotisant mes hanches pendant toute cette soirée folle. Le groupe Electrik lemonade viens de gold coast, ces gars déchirent et ils deviennent mes potes après une bière partagé à la fin du concert. Ensemble on vivra des trucs de fou, une vie rock'n'roll palpitante sur la côte et des souvenirs en or que je vous exposerai plus tard.

C'est l'heure de partir avec juju, on fait route vers Hervey bay avec les têtes qui résonnent. Notre prochaine étape? Rainbow beach (plage arc-en-ciel) porte s'ouvrant sur un bijou de ce monde que vous êtes impatient de connaître.