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jeudi 23 juillet 2015

Wilsons promontory

N'ayant pas eut le temps de m'arrêter dans le parc nationl de wilsons promontory sur mon chemin, je décide d'y passer un week end avec chika ma pote japonaise. 2h30 de route depuis Melbourne à l'est sur une péninsule, l'endroit est superbe la route qui y mène aussi (prendre des détours par les routes de campagne dans votre itinéraire). Ici de grandes forêts d'eucalyptus poussent sur des montagnes se jetant dans l'océan cristallin. Avec de la chance et surtout de la persévérance vous apperceverez des koalas et des wombats, à condition de chercher dans les bons endroits et de savoir lire les déjections aux pieds des arbres. On se ballade le long de la côte offrant de beaux panoramas aux entrevues défrichées des tournants élevés. Attiré par la plage de squeaky beach (la plage 'kwik kwik', c'est pour le son que fait le sable quand tu marches dessus tellement c'est fin et doux) je me mouille la nouille à la recherche d'autres crustacés ou poissonnets bien goûtus à harponner pour le diner de ce soir. J'ai entendu qu'il y avait des saumons et en regardant la topologie marine, je ne désespère pas de me faire préparer des sashimis extra frais par Chika. Qu'advienne ce qu'il adienne, nous somme dans la nature et non dans un supermarché, je me prépare psychologiquement, pensant à tout ce qui peux arriver pour mieux agir et rester serein. Puis le vide. Et l'adrénaline silencieuse. La traque commence. L'eau est fraiche et très claire et les vagues me translatent alternativement sur de grandes distances rendant la tâche encore plus technique. J'ai repéré un récif à 4-5m de profondeur avec un couloir central dans l'axe des courants me permettant d'effectuer des passages circulaires sans trop nager en apnée et rester le plus immobile possible. Il faut feinter ce sixième sens de la perception d'intentions. Agir et se mouvoir en fonction de ces intentions, ne pas se faire lire et surprendre sa cible, puis prendre son tir. Ils sont malin et agile ces poisons. Ils se faufilent en dessous de roches inaccessibles, connaissent leurs galeries. Cependant, je suis rattrapé par le temps aloué par la marrée descendante, ce sablier géant qui décompte goutte-à-goutte la durée de la partie que je joue. Bientôt, je me retrouve expulsé dans un tambour à remous, soulevé du couloir et catapulté par dessus les roches à cause de la surface qui change les courants et reveille les vagues. Je vole dans l'écume déchaînée sans savoir où se passera l'atterrissage. Je dois rentrer très prochainement, ça deviens dangereux. Pour ne pas être bredouille, j'attrape 2 crabes qu'on fera boullir ce soir non loin d'un air de guitare avant de dormir à yanakie. Il y a un super camping à tidal river, bien cher aussi, mais près du paisible cour d'eau d'où l'on pêche depuis le ponton, sous fond de couché de soleil magnifique. Y'a comme un goût de zen dans l'air.

Le lendemain, on par en ballade dans la forêt escarpée, observant la toute beauté de la nature déployant ces ailes dans la vallée. On rencontre même un beau spécimen de serpent venimeux, 2 wombats, 2 renards et un porc-épic! Je vous recommande vraiment ce parque national, pour l'amusement et les paysages divers qu'il offre. 

mardi 21 juillet 2015

Mont salvat+ kingslake np

Mont salvat c'est un coin posé en dehors de la ville de Melbourne, en périphérie nord est dans le quartier de Eltham sur une petite coline, adossé à un cimetière. Des jardins florissants au bout d'un tunnel de rosiers grimpant brossent la lumière, jamais loin de la pierre et de ses robustes bâtiments vieilli, son ombre médiévale fraîche et son écho moite abrite une multitude d'espace artistique créatifs, des ateliers, des espaces de vernissage, des volières et des potagers.  une chapelle emprise d'esprit prie sans mépris pour leurs seins qui râlent tandis que le saint graal de son dédain. Un vieux moulin tousse une angine rouillée aux pieds d'un chemin en gravier et la sciure d'acajou recouvre d'un voile fin les squelettes dégrossi des guitares du voluthier en création.

Montsalvat évoque une diversité de barbes, de bérets, de femmes forte, de gros ragoûts et d'amour libre. Si la vie était moins louche que se que j'aime l'imaginer, l'endroit en lui-même resterait un merveilleux rêve romantique". Rick Amor

Justus Jörgensen fit construire le complexe en 1934 pour que lui et ses potes artistes puissent libérer leur créativité dans un cadre se rapprochant de l'authenticité européenne, et franchement ça marche. J'ai envie de faire du jardin pour payer mon loyer et jouer au clavier dans des chapelles entre deux séances de yoga ou de dessin.

On est une bonne équipe de 5 répartis dans deux voitures. Guillaume (pote d'alsace à titou, qui par la suite deviendra un coloc à little lonsdale) Sophie (sa copine) Christopher (chef de cuisine canadien), Tristan et moi. On passe de bons moments à se balader dans le parc et je me régale de faire vibrer la pierre et craquer le parquet dans la grande pièce aux vitraux servant occasionnellement de réception à des mariages. Le vieil orgue à pédales est un jouet intéressant aussi. 

On va aller dans le parc de kings lake au nord, camper autour de quelques bières, marcher, prendre l'air et surprendre un porc épique, mais à par ça, pas grand chose d'extravagant. Les séquelles d'un feu de forêt sont bien présentes et la repopulation animale n'est pas encore revenue à ce qu'elle était. 

On voit Melbourne depuis ici, on dirait que ça fourmille. C'est fou de penser que rien de ça n'existait il y a 250 ans, que seul les arbres dépassaient les hommes. Les tours de fer n'enfermaient personne et maintenant pour s'en liberer l'homme s'enfuit dans la nature pour chercher ce qui n'a jamais bougé.

Péninsule de Mornington

On est au début du mois de mars, il me reste 300$ sur mon compte en banque après avoir réservé les billets d'avion pour la Tasmanie et je squatte toujours dans l'appart de Tristan à little lonsdale. J'ai même désespérément joué au vendeur de volaille au Victoria market pour 12$/h pendant 3 jours, béret sur la tête et foulard rouge enveloppant le cou. 'Et avec ceci madame? Je vous remet des pieds de poule ou les abats en promotion vous suffisent?'
Il y a des jours où la chance amène ce dont on a besoin au moment opportun. Je reçoit 3 coups de téléphone en une matinée pour aller bosser le jour même (après 2 mois d'infructueuses recherches). Je taffe 3 jours à Cobourg à monter une cabine de peinture automobile comme dans GTA chez un carrossier avec un indien qui s'appelle Rocky. C'est pas très compliqué mais ça me fait quelques billets bienvenus en attendant quelque-chose qui paye mieux et qui puisse envoyer des heures.

Chris, notre coloc australien fait un peu de jardinage pour un pote à lui et il me propose de l'accompagner pour le week end lui filer un coup de main et voir les patelins de son enfance. On prend le van direction mornington (1h30 au sud-est de Melbourne) par un superbe temps d'été. La famille est adorable et leur ranch est a leur image. Les chiens gambadent joyeusement entre les chevaux et les groupes électrogène en réparation délimitant l'espace manœuvrable pour les vieilles machines qui s'entassent dans le jardin. La ferme me manquait, les odeurs de la paille et le bordel éparpillé me rappelle d'une certaine manière la maison de ma grand mère. J'ai une satisfaction personnelle à la fin de la journée quand je vois le jardin qu'on a rafraichi et les espaces nettoyés le tout sans se faire mordre par un serpent tigre.
C'est l'heure d'aller manger une pizza et boire une bière chez Cam qui habite pas trop loin. C'est un pote d'enfance à Chris. On dors chez lui et au matin, on décide d'aller pêcher des flathead à safety point dans la baie de port Phillip. Je remorque son bateau nommé le 'old slut' (vieille salope) et on passe une superbe journée typiquement australienne.
On saute depuis les falaises pour se rafraichir, découvrir la côte en navigant et harponner un truc ou deux au passage. Le temps se gâte en fin d'après midi et on a juste le temps de rentrer avant l'orage pour paner la quarantaine de filets et les déguster devant un bon film. On en oublierait presque qu'on était venu pour bosser. Promis, demain on retourne au labeur. Pour quelques heures mais ça compte quand même hein. J'aimerais apprendre à faire du cheval, ils ont des campagnes a n'en plus finir qui s'arrête là où la plage commence.

Je retournerai une deuxième fois sur la péninsule juste avant mon anniversaire pour aller me balader dans les bois de arthurt's seat, une colline magique dominant un panorama invraisemblable qui s'étire vers l'infini, déployé dans sa splendeur par toutes les palettes flamboyantes qu'un ciel pourrait consumer lors de sa dernière heure. Les gouttes de chandelle tombent en rythme depuis ces deux bouts et le brasier astral s'en marie dans une danse puissante et charmante. 'Shine on you crazy diamonds' de Pink Floyd se libère majestueusement du van prédisant si mélodiquement une pluie de diamants mémorable.

Entre potes hippie jusqu'aux os, un bandana et un chiot

Des couleurs dans le cœur, on a marché sur la lune.

On plane à des miles par dessus les oiseaux

Qui se disent qu'on ne vole pas dans le cosmos.

Tout flotte comme dans un rêve, une ruse d'Ikaros

Dans mon char y'a la clim et de la parafine, et

Quand j'arriverai à destination, regarde en haut

Pour conter les jeunes flammes qui y auront poussé.

samedi 18 juillet 2015

1 an chez les kangourous

Déjà un an depuis mon départ. C'est le temps pour un petit bilan, histoire de me retourner et de regarder le chemin que j'ai parcouru.

On ne part pas pour se retrouver mais pour se construire

J'entends souvent : "j'espère que tu n'a pas trop changé...". Je pense que je vais décevoir les personnes bloqués dans le passé par peur de progressisme mais on ne se fait pas homme en se déguisant un grand enfant, quelque soit la grosseur du nez pour cacher le clown.

Après 18 000km avec 7 avions, une centaine de km de trek en haute montagne, des journées à fond en scooter à travers la thailande, 25 000km de route en australie et probablement plus de 1000km en randonnée, 2000 km sur les mers, plus de 30km à la nage dans 5 mers et océans, 6 paires de chaussure, 6 paires de tong sans compter les kilos de corne plantaire laissées en chemin... Mais le plus important, c'est le nombre incalculable de premiers pas vers des inconnus qui m'a fait faire tout les suivants.
Tout ces paysages - aussi beaux soient-ils - ne seraient rien que des amas de cailloux, de l'eau morte et des paradis vides s'ils n'avaient pas été partagé avec les plus éclectiques personnes ayant croisés et construit conjointement toutes ces aventures. Vous trouverez la morale du film "into the wild" surprenante de véracité quand vous l'aurez vraiment vécue : "Le bonheur n'est vrai que s'il est partagé". Alors oui, il faut toucher le feu pour être sur que ça brûle, on peux ainsi apprendre à marcher sur les braises, se connaitre dans la solitude pour apprécier la compagnie, se construire en équipe et utiliser ses capacités pour rayonner et répandre la joie de vivre simplement. Dans cette quête qui peux paraître absurde ou extrême, je vous remercie, quelque soit votre pierre apporté à mon édifice. Je n'oublierai personne car je suis fait de parcelles de vous qui évolue. Alors faites vous rêver, transportez vous, oubliez les frontières (c'est un truc de géographe dans un bureau), et si vous êtes en manque d'inspiration, tirez les traits de votre visage vers le haut et embrassez le monde. (tu peux aussi adorer ce blog et le partager avec tout tes amis...)


Ma jeunesse est une bohème aux pieds sales qui laisse ses empreintes dans le sable. Je ris comme ces vagues qui disparaissent, se fondent en râle doux puis en tirent une douce mélodie. Les heures coulent et rougissent en sanglots, touchant l'horizon de son dernier soupir, lassant les jours, blessant les nuits, de ce temps passé qui crie. Une marche longue dans l'ombre illuminant l'espoir de voir une étoile plus belle, une courbe charmeuse dans le froid ou dans le chaud. L'idée du confort est devenu un luxe que l'imagination s'offre en fantasme en se reposant sur un sol dur où mes pieds fatiguent et ma tête s'allonge. L'âme perdue sur les chemins, je me construis sur les autres qui eux aussi cherchent leurs fantômes. Fait de mouvement, voulant changer d'air et continuer à voler, battre des ailes et finalement planer sur cette toile azur qui déjà se déchire, évanouissant le décollage et terrifiant le rêve. Ne pas savoir où aller et ne plus trouver son nid. Tout est construit en paille et le vent balaye bien vite mes abris, poussant aussi les voiles du navire sur lesquelles s'écrivent mon histoire d'argile. C'est ainsi que se crée un millésime, en foulant le sol escarpé de mon sillon hésitant. Avec caractère et inconscience, je vis.