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mardi 8 décembre 2015

Tasmanie

Pour célébrer notre départ pour des vacances reclus dans le fond de la Tasmanie on organise un barbecue prolongé au parc de Flagstaff avec les colocs. Mon sac n'est pas terminé et on doit partir dans 2h pour l'aéroport, nous sommes comme qui dirait "à l'arrache complet". Si j'étais conscient de l'urgence de la situation, je me dépêcherais, mais là je suis occupé à jouer de la guitare avec seb et j'ai pas fini ma chipolata. Dans la magie de l'aventure et de la précipitation, je conduis le van en pleine nuit jusqu'à l'aéroport, les paupières semi-ouvertes avec Tristan qui n'a pas voulu s'endormir de peur de ne pas pouvoir se réveiller à temps.
Je travaille depuis quelques semaines chez avis, l'entreprise de location de véhicules en bas des terminaux de l'aéroport de tullamarine. Un boulot de rêve où je conduis et je nettoie des voitures, un circuit et des gestes toujours identiques, un boulot facile et tellement ennuyant que je ne fait que penser à la rentrée d'argent et aux pauses prisent en scred au café italien du terminal ou au macdo. Je suis quand même content d'avoir ce job, Il ne me restait plus que 7$ sur mon compte en banque. Je me suis pourtant autoproclamé en vacances dès la troisième semaine, j'ai juste assez pour partir en voyage et payer mon extension de visa. En parlant de ça, je n'ai pas remplis les 3 mois de travail en ferme nécessaire au renouvellement de visa PVT. J'ai dût bullshitter les chiffres et les codes postaux de mes contrats en croisant les doigts de ne pas me faire contrôler... Mais vu que j'ai de la chance comme immigré, tout se passe nickel et je suis autorisé a rester 1 an de plus chez les kangourous (et payer quelques 400$), même pas besoin de me planquer dans des caves avec des sans-papiers.
Pour revenir au sujet principal de ce chapitre, la Tasmanie, on arrive tant bien que mal au terminal domestique de Melbourne Tullamarine, les yeux en trou de pineball comme si ils étaient déjà préparées à être éreinté de voir tout ces magnifiques paysages en perspective. En effet, cette île du Sud Est de l'Australie est ornée d'un vert sauvage, de forêts humide froide aux sécularités préhistoriques remplissant un vallonnement étonnant de variété, paisiblement figée dans le temps sur une surface comparable à l’Irlande . L'électricité est 100% d'origine renouvelable, majoritairement produite par les turbines hydroélectrique alimenté par les nombreux cours d'eau. Ici, tu respires la fraîcheur des grands espaces et les pets de moutons bio.
On atterrit à Launceston, la deuxième ville de Tasmanie dans la partie nord de l'île. En fait c'est un grand village côtier qui est à l'embouchure d'une gorge ressemblant vaguement au nord du royaume uni. C'est le petit matin et l’auto-stop nous semble une solution économique et efficace pour se faire recommander une accommodation par des locaux en évitant les transports privés qui coûtent les yeux de la tête. Une prof de la fac super nous dépose à l'Office du tourisme et de là on planifie notre trip plus en détail. On a décidé de voyager en stop, c'est pas compliqué, tu gardes les pouces levés pour garder le moral au top et attirer la chance. C'est plaisant de découvrir le monde avec ce mode de transport, c'est plus humain et les gens d'ici sont des crèmes qui poussent la gentillesse vers d'autres frontières. On peux nettement ressentir les différences de mode de vie entre le continent et ces villages catapultés 20 ans en arrière. Les gens s’amusent à dire que c'est leur retard sur le reste de l'Australie qui donne tout le caractère et l'ambiance authentique d'un passé retrouvé.
On dépose nos sacs dans une auberge de jeunesse quasi-vide et on part randonner à Cataract gorges. C'est une boucle de balade sympa qui passe sur les deux versants avec un bar à thé reclus autour de jardins très zen emplis de paons et walibies. Après un petit tour en ville, nous décidons de nous offrir un dernier grand repas quitte à se lâcher un peu et goûter les spécialités du coin. Le mouton et le saumon sont très réputés et c'est avec joie qu'on se pète le bide avant la longue diète au lyophilise qui nous attend. Le Restaurant jail house nous aura fait vivre un grand moment comparable au dernier repas de condamnés. Parce-que si je suis sur cette île où il commence à sérieusement cailler la nuit, ce n'est pas pour admirer les rues vides et compter les pubs irlandais, c'est pour la grandeur des espaces de randonnée de voie mythiques.
J'ai envie de me retrouver seul sur un chemin à en marcher jusqu'à perdre de vue les deux bouts de l'horizon, dormir dans des refuges précaires et manger des feuilles si bon me semble. Une mission crue et profonde. J'ai entendu parler de l'Overland track, une randonnée de 100km qui use les souliers, traversant une biodiversité hors du commun, exempt de technologies, routes, confort, communication, ravitaillement... C'est toi face à toi même. Plus mon super pote Tristan. Tu en apprends plus sur tes limites et sur celle des autres, pouvoir se serrer les 4 coudes donne un beau coup de pousse à l'unité et à défaut d'allumer les chaussures, les ampoules qu'on se fait illuminent notre chemin.







jeudi 23 juillet 2015

Wilsons promontory

N'ayant pas eut le temps de m'arrêter dans le parc nationl de wilsons promontory sur mon chemin, je décide d'y passer un week end avec chika ma pote japonaise. 2h30 de route depuis Melbourne à l'est sur une péninsule, l'endroit est superbe la route qui y mène aussi (prendre des détours par les routes de campagne dans votre itinéraire). Ici de grandes forêts d'eucalyptus poussent sur des montagnes se jetant dans l'océan cristallin. Avec de la chance et surtout de la persévérance vous apperceverez des koalas et des wombats, à condition de chercher dans les bons endroits et de savoir lire les déjections aux pieds des arbres. On se ballade le long de la côte offrant de beaux panoramas aux entrevues défrichées des tournants élevés. Attiré par la plage de squeaky beach (la plage 'kwik kwik', c'est pour le son que fait le sable quand tu marches dessus tellement c'est fin et doux) je me mouille la nouille à la recherche d'autres crustacés ou poissonnets bien goûtus à harponner pour le diner de ce soir. J'ai entendu qu'il y avait des saumons et en regardant la topologie marine, je ne désespère pas de me faire préparer des sashimis extra frais par Chika. Qu'advienne ce qu'il adienne, nous somme dans la nature et non dans un supermarché, je me prépare psychologiquement, pensant à tout ce qui peux arriver pour mieux agir et rester serein. Puis le vide. Et l'adrénaline silencieuse. La traque commence. L'eau est fraiche et très claire et les vagues me translatent alternativement sur de grandes distances rendant la tâche encore plus technique. J'ai repéré un récif à 4-5m de profondeur avec un couloir central dans l'axe des courants me permettant d'effectuer des passages circulaires sans trop nager en apnée et rester le plus immobile possible. Il faut feinter ce sixième sens de la perception d'intentions. Agir et se mouvoir en fonction de ces intentions, ne pas se faire lire et surprendre sa cible, puis prendre son tir. Ils sont malin et agile ces poisons. Ils se faufilent en dessous de roches inaccessibles, connaissent leurs galeries. Cependant, je suis rattrapé par le temps aloué par la marrée descendante, ce sablier géant qui décompte goutte-à-goutte la durée de la partie que je joue. Bientôt, je me retrouve expulsé dans un tambour à remous, soulevé du couloir et catapulté par dessus les roches à cause de la surface qui change les courants et reveille les vagues. Je vole dans l'écume déchaînée sans savoir où se passera l'atterrissage. Je dois rentrer très prochainement, ça deviens dangereux. Pour ne pas être bredouille, j'attrape 2 crabes qu'on fera boullir ce soir non loin d'un air de guitare avant de dormir à yanakie. Il y a un super camping à tidal river, bien cher aussi, mais près du paisible cour d'eau d'où l'on pêche depuis le ponton, sous fond de couché de soleil magnifique. Y'a comme un goût de zen dans l'air.

Le lendemain, on par en ballade dans la forêt escarpée, observant la toute beauté de la nature déployant ces ailes dans la vallée. On rencontre même un beau spécimen de serpent venimeux, 2 wombats, 2 renards et un porc-épic! Je vous recommande vraiment ce parque national, pour l'amusement et les paysages divers qu'il offre. 

mardi 21 juillet 2015

Mont salvat+ kingslake np

Mont salvat c'est un coin posé en dehors de la ville de Melbourne, en périphérie nord est dans le quartier de Eltham sur une petite coline, adossé à un cimetière. Des jardins florissants au bout d'un tunnel de rosiers grimpant brossent la lumière, jamais loin de la pierre et de ses robustes bâtiments vieilli, son ombre médiévale fraîche et son écho moite abrite une multitude d'espace artistique créatifs, des ateliers, des espaces de vernissage, des volières et des potagers.  une chapelle emprise d'esprit prie sans mépris pour leurs seins qui râlent tandis que le saint graal de son dédain. Un vieux moulin tousse une angine rouillée aux pieds d'un chemin en gravier et la sciure d'acajou recouvre d'un voile fin les squelettes dégrossi des guitares du voluthier en création.

Montsalvat évoque une diversité de barbes, de bérets, de femmes forte, de gros ragoûts et d'amour libre. Si la vie était moins louche que se que j'aime l'imaginer, l'endroit en lui-même resterait un merveilleux rêve romantique". Rick Amor

Justus Jörgensen fit construire le complexe en 1934 pour que lui et ses potes artistes puissent libérer leur créativité dans un cadre se rapprochant de l'authenticité européenne, et franchement ça marche. J'ai envie de faire du jardin pour payer mon loyer et jouer au clavier dans des chapelles entre deux séances de yoga ou de dessin.

On est une bonne équipe de 5 répartis dans deux voitures. Guillaume (pote d'alsace à titou, qui par la suite deviendra un coloc à little lonsdale) Sophie (sa copine) Christopher (chef de cuisine canadien), Tristan et moi. On passe de bons moments à se balader dans le parc et je me régale de faire vibrer la pierre et craquer le parquet dans la grande pièce aux vitraux servant occasionnellement de réception à des mariages. Le vieil orgue à pédales est un jouet intéressant aussi. 

On va aller dans le parc de kings lake au nord, camper autour de quelques bières, marcher, prendre l'air et surprendre un porc épique, mais à par ça, pas grand chose d'extravagant. Les séquelles d'un feu de forêt sont bien présentes et la repopulation animale n'est pas encore revenue à ce qu'elle était. 

On voit Melbourne depuis ici, on dirait que ça fourmille. C'est fou de penser que rien de ça n'existait il y a 250 ans, que seul les arbres dépassaient les hommes. Les tours de fer n'enfermaient personne et maintenant pour s'en liberer l'homme s'enfuit dans la nature pour chercher ce qui n'a jamais bougé.

Péninsule de Mornington

On est au début du mois de mars, il me reste 300$ sur mon compte en banque après avoir réservé les billets d'avion pour la Tasmanie et je squatte toujours dans l'appart de Tristan à little lonsdale. J'ai même désespérément joué au vendeur de volaille au Victoria market pour 12$/h pendant 3 jours, béret sur la tête et foulard rouge enveloppant le cou. 'Et avec ceci madame? Je vous remet des pieds de poule ou les abats en promotion vous suffisent?'
Il y a des jours où la chance amène ce dont on a besoin au moment opportun. Je reçoit 3 coups de téléphone en une matinée pour aller bosser le jour même (après 2 mois d'infructueuses recherches). Je taffe 3 jours à Cobourg à monter une cabine de peinture automobile comme dans GTA chez un carrossier avec un indien qui s'appelle Rocky. C'est pas très compliqué mais ça me fait quelques billets bienvenus en attendant quelque-chose qui paye mieux et qui puisse envoyer des heures.

Chris, notre coloc australien fait un peu de jardinage pour un pote à lui et il me propose de l'accompagner pour le week end lui filer un coup de main et voir les patelins de son enfance. On prend le van direction mornington (1h30 au sud-est de Melbourne) par un superbe temps d'été. La famille est adorable et leur ranch est a leur image. Les chiens gambadent joyeusement entre les chevaux et les groupes électrogène en réparation délimitant l'espace manœuvrable pour les vieilles machines qui s'entassent dans le jardin. La ferme me manquait, les odeurs de la paille et le bordel éparpillé me rappelle d'une certaine manière la maison de ma grand mère. J'ai une satisfaction personnelle à la fin de la journée quand je vois le jardin qu'on a rafraichi et les espaces nettoyés le tout sans se faire mordre par un serpent tigre.
C'est l'heure d'aller manger une pizza et boire une bière chez Cam qui habite pas trop loin. C'est un pote d'enfance à Chris. On dors chez lui et au matin, on décide d'aller pêcher des flathead à safety point dans la baie de port Phillip. Je remorque son bateau nommé le 'old slut' (vieille salope) et on passe une superbe journée typiquement australienne.
On saute depuis les falaises pour se rafraichir, découvrir la côte en navigant et harponner un truc ou deux au passage. Le temps se gâte en fin d'après midi et on a juste le temps de rentrer avant l'orage pour paner la quarantaine de filets et les déguster devant un bon film. On en oublierait presque qu'on était venu pour bosser. Promis, demain on retourne au labeur. Pour quelques heures mais ça compte quand même hein. J'aimerais apprendre à faire du cheval, ils ont des campagnes a n'en plus finir qui s'arrête là où la plage commence.

Je retournerai une deuxième fois sur la péninsule juste avant mon anniversaire pour aller me balader dans les bois de arthurt's seat, une colline magique dominant un panorama invraisemblable qui s'étire vers l'infini, déployé dans sa splendeur par toutes les palettes flamboyantes qu'un ciel pourrait consumer lors de sa dernière heure. Les gouttes de chandelle tombent en rythme depuis ces deux bouts et le brasier astral s'en marie dans une danse puissante et charmante. 'Shine on you crazy diamonds' de Pink Floyd se libère majestueusement du van prédisant si mélodiquement une pluie de diamants mémorable.

Entre potes hippie jusqu'aux os, un bandana et un chiot

Des couleurs dans le cœur, on a marché sur la lune.

On plane à des miles par dessus les oiseaux

Qui se disent qu'on ne vole pas dans le cosmos.

Tout flotte comme dans un rêve, une ruse d'Ikaros

Dans mon char y'a la clim et de la parafine, et

Quand j'arriverai à destination, regarde en haut

Pour conter les jeunes flammes qui y auront poussé.

samedi 18 juillet 2015

1 an chez les kangourous

Déjà un an depuis mon départ. C'est le temps pour un petit bilan, histoire de me retourner et de regarder le chemin que j'ai parcouru.

On ne part pas pour se retrouver mais pour se construire

J'entends souvent : "j'espère que tu n'a pas trop changé...". Je pense que je vais décevoir les personnes bloqués dans le passé par peur de progressisme mais on ne se fait pas homme en se déguisant un grand enfant, quelque soit la grosseur du nez pour cacher le clown.

Après 18 000km avec 7 avions, une centaine de km de trek en haute montagne, des journées à fond en scooter à travers la thailande, 25 000km de route en australie et probablement plus de 1000km en randonnée, 2000 km sur les mers, plus de 30km à la nage dans 5 mers et océans, 6 paires de chaussure, 6 paires de tong sans compter les kilos de corne plantaire laissées en chemin... Mais le plus important, c'est le nombre incalculable de premiers pas vers des inconnus qui m'a fait faire tout les suivants.
Tout ces paysages - aussi beaux soient-ils - ne seraient rien que des amas de cailloux, de l'eau morte et des paradis vides s'ils n'avaient pas été partagé avec les plus éclectiques personnes ayant croisés et construit conjointement toutes ces aventures. Vous trouverez la morale du film "into the wild" surprenante de véracité quand vous l'aurez vraiment vécue : "Le bonheur n'est vrai que s'il est partagé". Alors oui, il faut toucher le feu pour être sur que ça brûle, on peux ainsi apprendre à marcher sur les braises, se connaitre dans la solitude pour apprécier la compagnie, se construire en équipe et utiliser ses capacités pour rayonner et répandre la joie de vivre simplement. Dans cette quête qui peux paraître absurde ou extrême, je vous remercie, quelque soit votre pierre apporté à mon édifice. Je n'oublierai personne car je suis fait de parcelles de vous qui évolue. Alors faites vous rêver, transportez vous, oubliez les frontières (c'est un truc de géographe dans un bureau), et si vous êtes en manque d'inspiration, tirez les traits de votre visage vers le haut et embrassez le monde. (tu peux aussi adorer ce blog et le partager avec tout tes amis...)


Ma jeunesse est une bohème aux pieds sales qui laisse ses empreintes dans le sable. Je ris comme ces vagues qui disparaissent, se fondent en râle doux puis en tirent une douce mélodie. Les heures coulent et rougissent en sanglots, touchant l'horizon de son dernier soupir, lassant les jours, blessant les nuits, de ce temps passé qui crie. Une marche longue dans l'ombre illuminant l'espoir de voir une étoile plus belle, une courbe charmeuse dans le froid ou dans le chaud. L'idée du confort est devenu un luxe que l'imagination s'offre en fantasme en se reposant sur un sol dur où mes pieds fatiguent et ma tête s'allonge. L'âme perdue sur les chemins, je me construis sur les autres qui eux aussi cherchent leurs fantômes. Fait de mouvement, voulant changer d'air et continuer à voler, battre des ailes et finalement planer sur cette toile azur qui déjà se déchire, évanouissant le décollage et terrifiant le rêve. Ne pas savoir où aller et ne plus trouver son nid. Tout est construit en paille et le vent balaye bien vite mes abris, poussant aussi les voiles du navire sur lesquelles s'écrivent mon histoire d'argile. C'est ainsi que se crée un millésime, en foulant le sol escarpé de mon sillon hésitant. Avec caractère et inconscience, je vis.

dimanche 31 mai 2015

Melbourne

Promesse tenue, je suis à Melbourne pour le dernier jour de 2014! Je vais retrouver Christelle qui loge à Fitzroy au bout de Brunswick streets à l'hôtel royal derby. On papote après cette absence de quelques mois, nos aventures, nos itinéraires, nos projets et notre présent en oubliant les résolutions, c'est pour les gens qui veulent changer. On va fêter copieusement cette transition ensemble, voir le feu d'artifice grandiose au centre ville tiré depuis les gratte-ciels se reflétant sur la Yarra river. On va chercher Tristan en service dans son restaurant, il est serveur au tuto bene à south bank, en face de l'emblématique station de train de Flinders street. Le cadre est joli, illuminé des étincelles de la ville dans toutes ses strates, juste au dessus de la cime des arbres de l'esplanade ombrageant la promenade toujours animée. Ce soir, les rues sont bondées, nous assisterons au show malgré la foule compactée qui sait apparemment à quoi s'attendre. Les crépitantes étoiles semblent pleuvoir dans ce désordre coloré étincelant les traits stroboscopiques entre les constructions élevées. Je me sens comme un indien dans la ville, dépassé, émerveillé et perdu par tant de nouveauté, de mouvement, d'émotion et d'excitation, entouré d'une forêt de béton accueillante. Je monte les escalators menant au restau pour voir ce blond d'alsacien en plein labeur. J'ai cru qu'il allait lâcher les assiettes quand il m'a vu. Ce soir sera magique, c'est une métropole très attirante, classée meilleure à vivre au monde 4 années d'affilée, et on voit immédiatement pourquoi. Tout le monde est relax, ouvert, souriant, des tonnes de cafés arty et de clubs tendances, des musées et des expositions tout le temps, il n'est pas possible de s'ennuyer.
On sort en mode hardcore dans plusieurs boites de nuits dont j'ai de très bons souvenirs malgré la mémoire apparemment vaguement altérée, le sourire plus que grand ouvert, la fatigue n'est pas au menu. Un petit selfie avec un flic motard puis on va se coucher à 10h30 chez Tristan. En vrac mais super heureux en mode fier comme un main ken pis depuis le balcon du 19ème.

À ma plus grande surprise, encore embrouillé par ce changement de calendrier mouvementé, ma pote Chika me réveille. C'est une japonaise rencontrée à Broome qui a apprise que j'avais atterris dans la chambre de Tristan et qui pensait que me sortir une quenelle matinale en mode perdu de recherche une demi heure après avoir cinglé des yeux serait une bonne surprise. On descend au "pie face" un restaurant rapide qui vend des tourtes à la viande et on débrief nos parcours depuis notre dernière rencontre. Quelque part, ces amis de voyage sont une famille d'adoption et des potes en même temps, remplissant un rôle bien plus vaste que le simple divertissement. C'est un support béton et un clin d'œil malicieux qui arrange tout. Et là, je peut dire qu'ils m'aident vraiment bien. Je ne veux pas m'engager à louer un appartement sans avoir de boulot au préalable sans compter que je ne peux pas me permettre de payer une caution et un loyer au vue de mon décompte en banque aux allures de sécheresse estivale. Alors bubule et moi, on se contente de clic-clacs, matelas en mousse de camping ou tapis de yoga sur du parquet en attendant les jours meilleurs. Je squatte chez Morgane et Christelle à Fitzroy, c'est un quartier en plein boom, blindé de restaus fancy, de bistros conceps et des ruelles pavées magnifiquement taguées. Une Mecque pour artiste et hipsters où je m'épanouis à vivoter, errant, de bohème et de poèmes, me créant un Montmartre bien personnel dans ce melting-pot prolifique. Je vis la bohème d'Aznavour, répands la fraîcheur des roses de Ronsard et recherche le soleil au goût de miel de l'auvergnat dans chaque instant.

Le bon temps passé à demander les clés à la fenêtre pour rentrer dormir sur un sol doit arriver à terme. On a visité tous les musées gratuits de la ville, usé une paire de semelles de chaussures bon marché de k-mart au lieu de prendre le tram, et là j'ai une dure période de stagnation. Il faut vraiment que j'économise et que je trouve une occupation lucrative, car comme aurait pu le dire DSK : 'ce n'est pas en se vidant les bourses qu'on se rempli les poches.'

Mon projet d'aller en Tasmanie au début de février ressemblant au plan économique de la Grèce, je décide d'attendre Tristan qui voudrait partir avec moi pour se perdre dans les montagnes quelques semaines et faire du stop en mode budget. Prendre le van sur le ferry coûte un bras et les deux jambes et comme on en a besoin, on va prendre l'avion. Il me reste pas mal de temps avant le 16 mars, date prévue du départ. La recherche de boulot me rend de plus en plus soucieux, ma patience se consume à feu doux. Le bien venant à qui sait attendre, je rencontre des gens merveilleux un soir quelconque dans le tram. Un homme dans sa soixantaine, entame une conversation à propos de jeunes danseurs de hip hop dans une petite rue du cbd en face de l'arrêt, du style : ça doit être des délinquants, des drogués sans avenir, c'est bizarre de faire ça dans des lieux publics... Je me sens comme responsable d'argumenter en faveur de la diversité et exposer des faits indispensables à l'évanouissement d'un cliché absurde. Je suis visé personnellement, c'est une atteinte à l'esprit de fraternité de l'art auquel je suis plus que rattaché actuellement, il me définit.

'On aime ce qui nous a émerveillé, et on protège ce que l'on aime.' J Cousteau

A ça débouche sur un historique sur les origines de ce street art et son expression, de l'image que ça véhicule. On dévie sur l'empoi, l'utilité des backpakers comme moi en Australie, la main d'œuvre pas chère et les avantages que ça apporte au pays d'importer des pseudos esclaves saisonniers. En descendant à son arrêt, il me tend 40$ 'pour aller m'acheter une bière australienne'. Enfin un fervent patriote qui reconnais son ignorance et qui accepte d'apprendre sans être agressif.
Suite à ça, une néo-zélandaise me montre la direction dans laquelle je doit aller et on marche ensemble jusqu'à mon van qui s'avère être parqué devant sa maison. Comme n'importe quel étranger à qui tu parles 2 minutes (satire) elle me propose de m'installer dans son jardin et d'utiliser ce dont j'ai besoin dans la maison le temps de me trouver une vie plus stable. Je resterai trois semaines jusqu'à ce que la composition de la colocation change et qu'un globetrotteur qui fait ces vidanges dans le fond du jardin dérange.

Claire, Ryan et Caro sont une bande de potes parachutés dans un micro climat australien qu'ils intègrent bien. C'est ensemble qu'on passera le jour national australien. Ça consiste à boire de la bière autour d'un barbecue et écouter le top 100 des chansons de l'année sur la station de radio jjj. Comme c'est un pays de joueur, on fait des paris sur le top 5. Je m'essaye à la longboard dans les rues et je rencontre plein de gens qui, de fil en aiguille, m'amène jusqu'au Carlton park, à boire autour d'un poste stéréo à batterie comme dans les 90's. La planche à beaucoup de succès, c'est une large latte de plancher rouge sur laquelle ont été vissés 2 trucs de longboard. Je retrouve mon voisin Snoopy et on fini avec ses potes dans un bar typique aussie (c'est à dire de la bière pas chère, du chicken parmi et des TV avec le sport).

Je prends le temps de m'asseoir en tailleur et de réfléchir sur l'utilité et la légitimité d'un tel événement national. Quelques décennies de ça, seul des aborigènes en pagne couraient libre dans le désert et dans les forêts, depuis des milliers d'années et certainement pendant des milliers d'autres à venir si la démagogie possessive des blancs soit disant civilisés avides de pouvoir, de conquêtes et de possession n'avaient pas planté de drapeau en Océanie. Les richesses et les valeurs fondamentales de la vie en communauté ont de bien différentes définitions et il est toujours facile de demander pardon quand le mal est fait. J'ai lu le bouquin de Sally Morgan, 'my place' une autobiographie sur 3 générations d'Aborigènes et de dilution d'identité, de racisme et de mixité familiale bien au goût du jour.
Ça fait presque un an que je suis arrivé en Australie, il va falloir renouveler mon visa dans ce pays qui célèbre fièrement ses valeurs récentes d'invasion émigratoire dans un pays complexe fait d'histoires aborigènes mal blanchies par des colons à l'image noircie.
Et moi, dans cette île meeting pot loin de tout, j'évolue.

mardi 19 mai 2015

L'Est du victoria

Déçut de ne pas avoir vu Bruce Wayne à Batemans bay, je décide de sortir de l'autoroute pour emprunter une départementale de campagne. Tilba tilba est mon coup de coeur absolu. 400 habitants et des petits magasins artisanaux pomponnés ou rustique dans des maisons en bois s'alignant dans un cadre très vert, valonné et parfait pour la production de produits laitier, fière spécialité locale. Je me suis même arrêté au bistro pour prendre la température sur le marché de l'emploi. Je me vois bien bosser quelques temps dans les fermes, m'occuper des vaches ou affiner du frometon dans ma cabane. Je frappe à la bonne porte, le saloon est occupé par les 3 irréductibles paysants du village en train de refaire le monde, le chapeau de vacher et le blue jean tenu par une large boucle de ceinture à demi recouverte par une panse protubérante. Je reviendrai peut-être frapper mes santiags à leur porte dans quelques mois.
Mimosa rock est un magnifique endroit pour le camping à l'Australienne. Seulement quelques familles occupe un espace défriché dans la foret, à deux minutes à pied de la plage. Les gens ont du matériel de fou, gaziniere 4 brûleurs, armoires dépliantes, tente de 20 mètres carré, groupe électrogène, sono et minifrigo. Le tout entassé dans une remorque tout terrain tiré par un gros V8 land rover qui a pu les emmener au bout du chemin en terre battue. Un tel comfort dans la nature c'est comme désirer mieux voir en mettant une nouvelle paire de lunettes tout en gardant les yeux fermés. Bref, ils pourraient préparer n'importe quel petit plat gastronomique sous les auvents, ce qui leur offre un bel espace cuisine et un salon en or. J'aime beaucoup ce calme entre mer et forêt, plein d'opportunités pour les activités extérieures et une miriade de recoins à découvrir en suivant les traces anciennes des aborigènes.
Entre bermagui et tathra je chemine les lacets touristiques qui passent par de nombreux villages de pêcheurs. Il ont l'air d'aimer les huitres et le camping. Le cachet architectural typique est resté intact pendant les 50 dernières années, donnant une atmosphère vintage. Ça paraitrait naturel d'écouter les bee-gees au volant d'une décapotable, froissant les cheveux libres d'une blonde dans un une-pièce à pois. Malheureusement, je n'ai ni de temps pour m'arrêter, ni de une piece. Je voudrai atteindre la ville d'Eden en fin d'après midi pour me rapprocher de l'état du Victoria. N'ayant pas trouvé les jardins -d'Éden- je me rabats, à tord et à travers de port à défaut d'en avoir péché les poissons, mangeant ma pomme dedans et l'Eve mon verre à cette sainte journée.
Je trouve un endroit pour passer la nuit entre Gipsy point et Genoa à la frontière du Victoria et des nouvelle galles du sud. Les amateurs de bateaux et de pêche trouverons leur bonheur dans ces ramifications de lac rejoignant l'océan à Malacoota sur une quinzaine de kilomètres. On sent le chemin parcourut depuis mon départ de gold cost au niveau des températures. Bien que la soirée soit assez étouffante pour laisser la porte ouverte et donc inviter les hordes de moustiques à nuiter sous la couverture, la nuit commence à être fraiche et relativement humide pour se les cailler sans pull.
La commune de Lake tyres sera mon dernier arrêt surf de l'année. La topomorphie des fonds marins créent des courants qu'il faut apprendre à lire pour ne pas s'écraser sur un banc de sable qui ressort en pleine mer. Les chutes sont assez violentes mais ça ne reste que de l'eau salée qui brûle les égratignures accumulées sur ma peau bronzée, sculptant une éphéméride tout en contraste traçé du témoignage des gratement de branches, des coupures de la roche et de la caresse des plumes. Après avoir descendu quelques litres d'huile dans le coeur de Cajou pour rouler les mécaniques, on attaque les 500 derniers kilomètres de cette étape de voyage en (presque) solitaire. C'est long, alors je chante, je pense et je tourne une page dans un carnet plein de nature sauvage défiante et défié, aimante et aimée. Le soleil rasant brosse le ciel de ces édifices lointains que j'aperçois avec joie. Nous sommes le 31 décembre 2014, je viens rejoindre mes potes avec impatience dans la ville la plus vivable au monde. Plus qu'une autre ruche à explorer, c'est une expérience à vivre à fond de l'intérieur en y ajoutant un battement d'aile dans le fourmillement créatif d'une métropole entrainante. Melbourne, met le paquet parce-que je suis pas venu là pour beurrer les sandwiches!

vendredi 15 mai 2015

Les Nouvelle-Galles du sud, du sud

Je quitte sydney avec le sentiment de m'être pressé et de ne pas avoir visité ou visité l'énormité des environs. Les blue mountains (montagnes bleues est un détour que je voudrais vraiment faire, de la rando et des paysages magnifiques m'a-t-on dit. Un choix entraine des regrets et des contentements.

Kiama est un village de pêche connu pour son 'blowhole' (évent rocheux naturel) qui fait son 'blow job' en expulsant de l'eau à 15m dans les airs. Les vagues s'engouffrent dans un tunnel sous-marin donnant sur la côte puis sous un effet de pression ressort à l'autre bout. Ça crache dans un bruit de bombardement et les vibrations lourdes sortant du gouffre sont impressionnantes. C'est un beau feu d'artifice naturel auquel des centaines de touristes assistent en bouffant des pops corn et en lançant leur mégos par terre. Il y a des chutes depuis les falaises qui seraient plus méritées que d'autres, alors en grognant, je ramasse quelques poignees de détritus. On arrête pas une emoragie en essuyant le sang même si ça donne bonne conscience. Je sors d'ici pour aller surfer, les gens ici me dégoûtent. The farm, est un spot classé au patrimoine mondial du surf. Le terrain pour y accéder est privé et à l'époque, il fallait faire une donation de 10cents pour passer la barrière, maintenant un café et un glacier roulent leur business tranquille à rencontrer tous les jours des nouveaux cheveux longs en quête de sensations dans l'effort. Sur le chemin menant à la plage encadrée par des falaises, je descend dans le bush où je rencontre mon premier porc épique. L'eau est un peu froide sans combinaison, même en gardant un t-shirt, au bout de 30 min je suis congelé et il faut remonter au pas de course le kilomètre de marches jusqu'à la douche en extérieur.

Je suis excité à l'idée d'arriver à jervis bay. Ce que j'ai pu en voir sur les prospectus place très hautes mes attentes sur la beauté de la région. Imaginez une pureté cristalline absolue de l'océan révélée par des fonds marins siliceux reflétant les lumières claires, un contraste très net apporté par des goupements de rochers fourmillant de crustacés et poissons en tout genres. Plus blanc que blanc de la pub de lessive homo, le sable est doux et reste froid malgré le soleil ecrasant. La visibilité sous-marine à green patch plage est étonnante, c'est comme nager dans une gigantesque baignoire remplie de petits poissons. Excepté au large, où je repère un gros requin caché dans une crevasse (de la même espèce que celui que j'ai attrapé la semaine dernière) sauf que celui ci ne fait pas loin de 3mètres! 

Sur la plage la plus populaire de la region, hyam beach dans le village de huskinson, je me prélasse, bronze et nage dans ce cadre exquis. J'essaye de faire du stock de moments paradisiaques pour mon retour futur dans une éventuelle grisaille monotone. Je sais que ça ne marchera pas, mais sur le coup ça fait tellement de bien. Cette région est un 'must do' incontournable sur la côte Est. La photo avec l'attrapeur de rêve que j'ai fabriqué à l'aide d'objets collectés tout au long de mes voyages pendant presque un an vous donne un bref aperçut de quoi je parle. En parlant de cet objet, j'ai utilisé les plumes provenant de différents oiseaux, une verte jaune de tobias le perroquet de mes potes, une d'un faisant qui a embrassé passionement mon pare-choc à pleine vitesse et une d'une chouette du refuge pour animaux de curumbin. Les coquillages et pierres colorées racontent un fil d'histoire et les pièces de monnaie du Népal brillent de leur graphiques or. Au centre, un oeil de tigre au reflets noir-fauve, dansant avec la lumière dorée hypnotise de mystères, c'est une pierre de courage et d'équilibre qui semble bien fonctionner, cette vie est un rêve éveillé.

Le parc naturel de booderee au Sud-Est est une péninsule gardée à l'État sauvage où seulement quelques routes en terre sableuse s'enfoncent à mi-chemin dans les garrigues. Il y a de belles marches à faire pour arriver à des points de vue panoramiques et à des petites baies visitées par des wallabis bicolore (swamp wallabies). En escaladant un arbre pour mieux voir les buissons, je surprends un renard qui passe à quelques mètres en dessous de moi. J'ai du atteindre le niveau ninja de la discrétion à force de traquer les animaux sauvages.

De bon matin, je pars surfer à cave beach, c'est pour moi le meilleur spot pour débutants. Logé dans une merveilleuse baie avec une grotte donnant sur la plage, on y passerai sa vie en vacance. Comme c'est dans le parc national, ce n'est pas bondé, seul les campeurs du site en haut viennent se relaxer ici. (Come le kangourous sur l'herbe de la photo)

N'ayant pas le temps de faire un aller-retour pour trouver un endroit où dormir en dehors du parque national, je décide de camoufler le van dans le bush pendant la nuit et de camper illégalement jusqu'au levé du jour. Je me retrouve planté au petit matin, la détresse et la pression de me faire prendre sur le fait par un ranger et payer une amende. Le terrain est très meuble et je m'enfonce dans une légère pente qui se trouve sur une fourmilière de 'Bull ant' (fourmi taureau) énormes et agressives avec des mandibules puissantes comme un pince-oreille. Et moi, je tente désespérément de me sortir de là, pieds-nus et en short, à 6h du mat à creuser le sable à la main sous mes roues et me faire bouffer sévèrement par une armée d'insectes dinausores qui donnent des rougeurs dures sur la peau pendant une semaine. Heureusement, deux jeunes en vacance en 4*4 me sortent de là de justesse avec des cordes et en poussant. J'ai eut chaud malgré les sueures froides. L'Australie c'est cet esprit de 'mateship' (fraternité) qui règne lors de beaucoup de premières rencontres. Il y a toujours quelqu'un pour te sortir de la merde quand tu restes planté les deux pieds dedans et les remerciements sont simples comme une tappe sur l'épaule ou le partage d'une bonne goullée de mousse. Finalement un pays colonisé par des ex-taulards reconvertis en paysans cowboy à ces avantages sur la simplicité des relations humaines.

La photo de la plage de jervis bay provient d'un blog d'étudiants de Sydney.

Je descends

Il y a une belle route touristique côtière qui va jusqu'à Cressent head par kempsey. C'est une départementale charmante qui longe les paysages ruraux arborés de figuiers immenses. Je n'ai pas pris de photos alors il faudra me croire sur parole et faire confiance en votre imagination picturale.
Chris de gold coast m'avait conseillé d'aller à seal rocks si j'en avait l'occasion. Comme j'aperçois le panneau, un coup de clignotant à gauche et une très belle région où avoir un kayak serait absolument merveilleux. Des lacs silencieux entre les montagnes vertes, les routes sinueuses qui se déroulent au ralenti, c'est les Vosges en bord de mer avec la température en mieux mais sans le Münster. La sono du van  chantonne des airs folk et earthy blues donnant cette touche de couleur finale au pittoresque sauvage du sud new south wales. Je ne vois pas de phoques sur les cailloux comme peux le laisser penser le nom du spot mais une large baie sableuse enveloppée par des blocs de rochers fissurés. La pêche et le surf sont bons au vu du nombre de touristes au bout de ce petit chemin traversant la forêt.
J'arrive à Newcastle en fin de journée. Vide, désert, une agglomération assez importante mais aux allures de ville fantôme entretenue. Il faudrait que je vérifie mon kit de survie pour attaques zombies, j'ai peut être loupé un épisode de l'actualité à force de me déconnecter de la vie réelle. C'est étrange de se retrouver seul dans un endroit comme celui ci. Je vagabonde dans les rues cherchant une occupation avant de me rendre compte que les plantes détenaient le monopole de mon attention. Un aloe vera viens compléter ma collection botanique ambulante à l'arrière du van, transplantée depuis le parc de la cathédrale, d'où même Jésus s'est barré de sa croix! Et puis en cas de brûlures, je n'aurai pas besoin de prier pour des miracles réparateurs (j'ai déjà sauvé la mise à Zoe).
Je roule sur le détroit à l'Est, cueille des fruits de la passion sur un arbre à la nuit tombante et me tire d'ici avant que je ne fasse partie de la bande annonce du nouveau volet de Shawn of the dead.
La banlieue nord de sydney commence au sud du parque national de ku-rin-gai. Le premier parque payant que je rencontre en Australie, Je suis outré de me faire racketter de la sorte pour rouler 5km menant à un estuaire, aussi mignon soit il. Ma fierté plus forte que mon budget, je gare mon van avant le péage, souris à la caissière et entreprend une bonne marche dans la forêt, taquinant le territoire d'un aigle surveillant ses falaises dans le vaste décors de verdure qui s'ouvre. Les riches citadins ayant envie de cacher leur yacht dans la meilleure marina d'Australie ne doivent pas trop se soucier des tarifs de mouillage (on dirait que je parle de prostituées) c'est chaleureux et convivial, naturel et charmant. Ça ressemble à un réseau de gorges calme, ombragé par les versants rocheux raides aux surprises en tout genre. Les chemins en dehors des zones touristiques sont mal indiqués, c'est certainement pour ça que seules les aires de picnic sont occupées par les touristes venant en 4*4. Je me lance dans l'eau à apple tree bay avec une corde attachée à un arbre surplombant l'eau salée d'où le Tarzan en moi s'exprime au bout de sa liane avant l'orage qui m'oblige à faire du stop pour remonter la côte raide. Les pêcheurs de après midi ne sont pas tous satisfaits, ce qui n'est pas mon cas, c'était une belle journée. Je suis tout près de Sydney et Noël est dans quelques jours.