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dimanche 31 mai 2015

Melbourne

Promesse tenue, je suis à Melbourne pour le dernier jour de 2014! Je vais retrouver Christelle qui loge à Fitzroy au bout de Brunswick streets à l'hôtel royal derby. On papote après cette absence de quelques mois, nos aventures, nos itinéraires, nos projets et notre présent en oubliant les résolutions, c'est pour les gens qui veulent changer. On va fêter copieusement cette transition ensemble, voir le feu d'artifice grandiose au centre ville tiré depuis les gratte-ciels se reflétant sur la Yarra river. On va chercher Tristan en service dans son restaurant, il est serveur au tuto bene à south bank, en face de l'emblématique station de train de Flinders street. Le cadre est joli, illuminé des étincelles de la ville dans toutes ses strates, juste au dessus de la cime des arbres de l'esplanade ombrageant la promenade toujours animée. Ce soir, les rues sont bondées, nous assisterons au show malgré la foule compactée qui sait apparemment à quoi s'attendre. Les crépitantes étoiles semblent pleuvoir dans ce désordre coloré étincelant les traits stroboscopiques entre les constructions élevées. Je me sens comme un indien dans la ville, dépassé, émerveillé et perdu par tant de nouveauté, de mouvement, d'émotion et d'excitation, entouré d'une forêt de béton accueillante. Je monte les escalators menant au restau pour voir ce blond d'alsacien en plein labeur. J'ai cru qu'il allait lâcher les assiettes quand il m'a vu. Ce soir sera magique, c'est une métropole très attirante, classée meilleure à vivre au monde 4 années d'affilée, et on voit immédiatement pourquoi. Tout le monde est relax, ouvert, souriant, des tonnes de cafés arty et de clubs tendances, des musées et des expositions tout le temps, il n'est pas possible de s'ennuyer.
On sort en mode hardcore dans plusieurs boites de nuits dont j'ai de très bons souvenirs malgré la mémoire apparemment vaguement altérée, le sourire plus que grand ouvert, la fatigue n'est pas au menu. Un petit selfie avec un flic motard puis on va se coucher à 10h30 chez Tristan. En vrac mais super heureux en mode fier comme un main ken pis depuis le balcon du 19ème.

À ma plus grande surprise, encore embrouillé par ce changement de calendrier mouvementé, ma pote Chika me réveille. C'est une japonaise rencontrée à Broome qui a apprise que j'avais atterris dans la chambre de Tristan et qui pensait que me sortir une quenelle matinale en mode perdu de recherche une demi heure après avoir cinglé des yeux serait une bonne surprise. On descend au "pie face" un restaurant rapide qui vend des tourtes à la viande et on débrief nos parcours depuis notre dernière rencontre. Quelque part, ces amis de voyage sont une famille d'adoption et des potes en même temps, remplissant un rôle bien plus vaste que le simple divertissement. C'est un support béton et un clin d'œil malicieux qui arrange tout. Et là, je peut dire qu'ils m'aident vraiment bien. Je ne veux pas m'engager à louer un appartement sans avoir de boulot au préalable sans compter que je ne peux pas me permettre de payer une caution et un loyer au vue de mon décompte en banque aux allures de sécheresse estivale. Alors bubule et moi, on se contente de clic-clacs, matelas en mousse de camping ou tapis de yoga sur du parquet en attendant les jours meilleurs. Je squatte chez Morgane et Christelle à Fitzroy, c'est un quartier en plein boom, blindé de restaus fancy, de bistros conceps et des ruelles pavées magnifiquement taguées. Une Mecque pour artiste et hipsters où je m'épanouis à vivoter, errant, de bohème et de poèmes, me créant un Montmartre bien personnel dans ce melting-pot prolifique. Je vis la bohème d'Aznavour, répands la fraîcheur des roses de Ronsard et recherche le soleil au goût de miel de l'auvergnat dans chaque instant.

Le bon temps passé à demander les clés à la fenêtre pour rentrer dormir sur un sol doit arriver à terme. On a visité tous les musées gratuits de la ville, usé une paire de semelles de chaussures bon marché de k-mart au lieu de prendre le tram, et là j'ai une dure période de stagnation. Il faut vraiment que j'économise et que je trouve une occupation lucrative, car comme aurait pu le dire DSK : 'ce n'est pas en se vidant les bourses qu'on se rempli les poches.'

Mon projet d'aller en Tasmanie au début de février ressemblant au plan économique de la Grèce, je décide d'attendre Tristan qui voudrait partir avec moi pour se perdre dans les montagnes quelques semaines et faire du stop en mode budget. Prendre le van sur le ferry coûte un bras et les deux jambes et comme on en a besoin, on va prendre l'avion. Il me reste pas mal de temps avant le 16 mars, date prévue du départ. La recherche de boulot me rend de plus en plus soucieux, ma patience se consume à feu doux. Le bien venant à qui sait attendre, je rencontre des gens merveilleux un soir quelconque dans le tram. Un homme dans sa soixantaine, entame une conversation à propos de jeunes danseurs de hip hop dans une petite rue du cbd en face de l'arrêt, du style : ça doit être des délinquants, des drogués sans avenir, c'est bizarre de faire ça dans des lieux publics... Je me sens comme responsable d'argumenter en faveur de la diversité et exposer des faits indispensables à l'évanouissement d'un cliché absurde. Je suis visé personnellement, c'est une atteinte à l'esprit de fraternité de l'art auquel je suis plus que rattaché actuellement, il me définit.

'On aime ce qui nous a émerveillé, et on protège ce que l'on aime.' J Cousteau

A ça débouche sur un historique sur les origines de ce street art et son expression, de l'image que ça véhicule. On dévie sur l'empoi, l'utilité des backpakers comme moi en Australie, la main d'œuvre pas chère et les avantages que ça apporte au pays d'importer des pseudos esclaves saisonniers. En descendant à son arrêt, il me tend 40$ 'pour aller m'acheter une bière australienne'. Enfin un fervent patriote qui reconnais son ignorance et qui accepte d'apprendre sans être agressif.
Suite à ça, une néo-zélandaise me montre la direction dans laquelle je doit aller et on marche ensemble jusqu'à mon van qui s'avère être parqué devant sa maison. Comme n'importe quel étranger à qui tu parles 2 minutes (satire) elle me propose de m'installer dans son jardin et d'utiliser ce dont j'ai besoin dans la maison le temps de me trouver une vie plus stable. Je resterai trois semaines jusqu'à ce que la composition de la colocation change et qu'un globetrotteur qui fait ces vidanges dans le fond du jardin dérange.

Claire, Ryan et Caro sont une bande de potes parachutés dans un micro climat australien qu'ils intègrent bien. C'est ensemble qu'on passera le jour national australien. Ça consiste à boire de la bière autour d'un barbecue et écouter le top 100 des chansons de l'année sur la station de radio jjj. Comme c'est un pays de joueur, on fait des paris sur le top 5. Je m'essaye à la longboard dans les rues et je rencontre plein de gens qui, de fil en aiguille, m'amène jusqu'au Carlton park, à boire autour d'un poste stéréo à batterie comme dans les 90's. La planche à beaucoup de succès, c'est une large latte de plancher rouge sur laquelle ont été vissés 2 trucs de longboard. Je retrouve mon voisin Snoopy et on fini avec ses potes dans un bar typique aussie (c'est à dire de la bière pas chère, du chicken parmi et des TV avec le sport).

Je prends le temps de m'asseoir en tailleur et de réfléchir sur l'utilité et la légitimité d'un tel événement national. Quelques décennies de ça, seul des aborigènes en pagne couraient libre dans le désert et dans les forêts, depuis des milliers d'années et certainement pendant des milliers d'autres à venir si la démagogie possessive des blancs soit disant civilisés avides de pouvoir, de conquêtes et de possession n'avaient pas planté de drapeau en Océanie. Les richesses et les valeurs fondamentales de la vie en communauté ont de bien différentes définitions et il est toujours facile de demander pardon quand le mal est fait. J'ai lu le bouquin de Sally Morgan, 'my place' une autobiographie sur 3 générations d'Aborigènes et de dilution d'identité, de racisme et de mixité familiale bien au goût du jour.
Ça fait presque un an que je suis arrivé en Australie, il va falloir renouveler mon visa dans ce pays qui célèbre fièrement ses valeurs récentes d'invasion émigratoire dans un pays complexe fait d'histoires aborigènes mal blanchies par des colons à l'image noircie.
Et moi, dans cette île meeting pot loin de tout, j'évolue.

mardi 19 mai 2015

L'Est du victoria

Déçut de ne pas avoir vu Bruce Wayne à Batemans bay, je décide de sortir de l'autoroute pour emprunter une départementale de campagne. Tilba tilba est mon coup de coeur absolu. 400 habitants et des petits magasins artisanaux pomponnés ou rustique dans des maisons en bois s'alignant dans un cadre très vert, valonné et parfait pour la production de produits laitier, fière spécialité locale. Je me suis même arrêté au bistro pour prendre la température sur le marché de l'emploi. Je me vois bien bosser quelques temps dans les fermes, m'occuper des vaches ou affiner du frometon dans ma cabane. Je frappe à la bonne porte, le saloon est occupé par les 3 irréductibles paysants du village en train de refaire le monde, le chapeau de vacher et le blue jean tenu par une large boucle de ceinture à demi recouverte par une panse protubérante. Je reviendrai peut-être frapper mes santiags à leur porte dans quelques mois.
Mimosa rock est un magnifique endroit pour le camping à l'Australienne. Seulement quelques familles occupe un espace défriché dans la foret, à deux minutes à pied de la plage. Les gens ont du matériel de fou, gaziniere 4 brûleurs, armoires dépliantes, tente de 20 mètres carré, groupe électrogène, sono et minifrigo. Le tout entassé dans une remorque tout terrain tiré par un gros V8 land rover qui a pu les emmener au bout du chemin en terre battue. Un tel comfort dans la nature c'est comme désirer mieux voir en mettant une nouvelle paire de lunettes tout en gardant les yeux fermés. Bref, ils pourraient préparer n'importe quel petit plat gastronomique sous les auvents, ce qui leur offre un bel espace cuisine et un salon en or. J'aime beaucoup ce calme entre mer et forêt, plein d'opportunités pour les activités extérieures et une miriade de recoins à découvrir en suivant les traces anciennes des aborigènes.
Entre bermagui et tathra je chemine les lacets touristiques qui passent par de nombreux villages de pêcheurs. Il ont l'air d'aimer les huitres et le camping. Le cachet architectural typique est resté intact pendant les 50 dernières années, donnant une atmosphère vintage. Ça paraitrait naturel d'écouter les bee-gees au volant d'une décapotable, froissant les cheveux libres d'une blonde dans un une-pièce à pois. Malheureusement, je n'ai ni de temps pour m'arrêter, ni de une piece. Je voudrai atteindre la ville d'Eden en fin d'après midi pour me rapprocher de l'état du Victoria. N'ayant pas trouvé les jardins -d'Éden- je me rabats, à tord et à travers de port à défaut d'en avoir péché les poissons, mangeant ma pomme dedans et l'Eve mon verre à cette sainte journée.
Je trouve un endroit pour passer la nuit entre Gipsy point et Genoa à la frontière du Victoria et des nouvelle galles du sud. Les amateurs de bateaux et de pêche trouverons leur bonheur dans ces ramifications de lac rejoignant l'océan à Malacoota sur une quinzaine de kilomètres. On sent le chemin parcourut depuis mon départ de gold cost au niveau des températures. Bien que la soirée soit assez étouffante pour laisser la porte ouverte et donc inviter les hordes de moustiques à nuiter sous la couverture, la nuit commence à être fraiche et relativement humide pour se les cailler sans pull.
La commune de Lake tyres sera mon dernier arrêt surf de l'année. La topomorphie des fonds marins créent des courants qu'il faut apprendre à lire pour ne pas s'écraser sur un banc de sable qui ressort en pleine mer. Les chutes sont assez violentes mais ça ne reste que de l'eau salée qui brûle les égratignures accumulées sur ma peau bronzée, sculptant une éphéméride tout en contraste traçé du témoignage des gratement de branches, des coupures de la roche et de la caresse des plumes. Après avoir descendu quelques litres d'huile dans le coeur de Cajou pour rouler les mécaniques, on attaque les 500 derniers kilomètres de cette étape de voyage en (presque) solitaire. C'est long, alors je chante, je pense et je tourne une page dans un carnet plein de nature sauvage défiante et défié, aimante et aimée. Le soleil rasant brosse le ciel de ces édifices lointains que j'aperçois avec joie. Nous sommes le 31 décembre 2014, je viens rejoindre mes potes avec impatience dans la ville la plus vivable au monde. Plus qu'une autre ruche à explorer, c'est une expérience à vivre à fond de l'intérieur en y ajoutant un battement d'aile dans le fourmillement créatif d'une métropole entrainante. Melbourne, met le paquet parce-que je suis pas venu là pour beurrer les sandwiches!

vendredi 15 mai 2015

Les Nouvelle-Galles du sud, du sud

Je quitte sydney avec le sentiment de m'être pressé et de ne pas avoir visité ou visité l'énormité des environs. Les blue mountains (montagnes bleues est un détour que je voudrais vraiment faire, de la rando et des paysages magnifiques m'a-t-on dit. Un choix entraine des regrets et des contentements.

Kiama est un village de pêche connu pour son 'blowhole' (évent rocheux naturel) qui fait son 'blow job' en expulsant de l'eau à 15m dans les airs. Les vagues s'engouffrent dans un tunnel sous-marin donnant sur la côte puis sous un effet de pression ressort à l'autre bout. Ça crache dans un bruit de bombardement et les vibrations lourdes sortant du gouffre sont impressionnantes. C'est un beau feu d'artifice naturel auquel des centaines de touristes assistent en bouffant des pops corn et en lançant leur mégos par terre. Il y a des chutes depuis les falaises qui seraient plus méritées que d'autres, alors en grognant, je ramasse quelques poignees de détritus. On arrête pas une emoragie en essuyant le sang même si ça donne bonne conscience. Je sors d'ici pour aller surfer, les gens ici me dégoûtent. The farm, est un spot classé au patrimoine mondial du surf. Le terrain pour y accéder est privé et à l'époque, il fallait faire une donation de 10cents pour passer la barrière, maintenant un café et un glacier roulent leur business tranquille à rencontrer tous les jours des nouveaux cheveux longs en quête de sensations dans l'effort. Sur le chemin menant à la plage encadrée par des falaises, je descend dans le bush où je rencontre mon premier porc épique. L'eau est un peu froide sans combinaison, même en gardant un t-shirt, au bout de 30 min je suis congelé et il faut remonter au pas de course le kilomètre de marches jusqu'à la douche en extérieur.

Je suis excité à l'idée d'arriver à jervis bay. Ce que j'ai pu en voir sur les prospectus place très hautes mes attentes sur la beauté de la région. Imaginez une pureté cristalline absolue de l'océan révélée par des fonds marins siliceux reflétant les lumières claires, un contraste très net apporté par des goupements de rochers fourmillant de crustacés et poissons en tout genres. Plus blanc que blanc de la pub de lessive homo, le sable est doux et reste froid malgré le soleil ecrasant. La visibilité sous-marine à green patch plage est étonnante, c'est comme nager dans une gigantesque baignoire remplie de petits poissons. Excepté au large, où je repère un gros requin caché dans une crevasse (de la même espèce que celui que j'ai attrapé la semaine dernière) sauf que celui ci ne fait pas loin de 3mètres! 

Sur la plage la plus populaire de la region, hyam beach dans le village de huskinson, je me prélasse, bronze et nage dans ce cadre exquis. J'essaye de faire du stock de moments paradisiaques pour mon retour futur dans une éventuelle grisaille monotone. Je sais que ça ne marchera pas, mais sur le coup ça fait tellement de bien. Cette région est un 'must do' incontournable sur la côte Est. La photo avec l'attrapeur de rêve que j'ai fabriqué à l'aide d'objets collectés tout au long de mes voyages pendant presque un an vous donne un bref aperçut de quoi je parle. En parlant de cet objet, j'ai utilisé les plumes provenant de différents oiseaux, une verte jaune de tobias le perroquet de mes potes, une d'un faisant qui a embrassé passionement mon pare-choc à pleine vitesse et une d'une chouette du refuge pour animaux de curumbin. Les coquillages et pierres colorées racontent un fil d'histoire et les pièces de monnaie du Népal brillent de leur graphiques or. Au centre, un oeil de tigre au reflets noir-fauve, dansant avec la lumière dorée hypnotise de mystères, c'est une pierre de courage et d'équilibre qui semble bien fonctionner, cette vie est un rêve éveillé.

Le parc naturel de booderee au Sud-Est est une péninsule gardée à l'État sauvage où seulement quelques routes en terre sableuse s'enfoncent à mi-chemin dans les garrigues. Il y a de belles marches à faire pour arriver à des points de vue panoramiques et à des petites baies visitées par des wallabis bicolore (swamp wallabies). En escaladant un arbre pour mieux voir les buissons, je surprends un renard qui passe à quelques mètres en dessous de moi. J'ai du atteindre le niveau ninja de la discrétion à force de traquer les animaux sauvages.

De bon matin, je pars surfer à cave beach, c'est pour moi le meilleur spot pour débutants. Logé dans une merveilleuse baie avec une grotte donnant sur la plage, on y passerai sa vie en vacance. Comme c'est dans le parc national, ce n'est pas bondé, seul les campeurs du site en haut viennent se relaxer ici. (Come le kangourous sur l'herbe de la photo)

N'ayant pas le temps de faire un aller-retour pour trouver un endroit où dormir en dehors du parque national, je décide de camoufler le van dans le bush pendant la nuit et de camper illégalement jusqu'au levé du jour. Je me retrouve planté au petit matin, la détresse et la pression de me faire prendre sur le fait par un ranger et payer une amende. Le terrain est très meuble et je m'enfonce dans une légère pente qui se trouve sur une fourmilière de 'Bull ant' (fourmi taureau) énormes et agressives avec des mandibules puissantes comme un pince-oreille. Et moi, je tente désespérément de me sortir de là, pieds-nus et en short, à 6h du mat à creuser le sable à la main sous mes roues et me faire bouffer sévèrement par une armée d'insectes dinausores qui donnent des rougeurs dures sur la peau pendant une semaine. Heureusement, deux jeunes en vacance en 4*4 me sortent de là de justesse avec des cordes et en poussant. J'ai eut chaud malgré les sueures froides. L'Australie c'est cet esprit de 'mateship' (fraternité) qui règne lors de beaucoup de premières rencontres. Il y a toujours quelqu'un pour te sortir de la merde quand tu restes planté les deux pieds dedans et les remerciements sont simples comme une tappe sur l'épaule ou le partage d'une bonne goullée de mousse. Finalement un pays colonisé par des ex-taulards reconvertis en paysans cowboy à ces avantages sur la simplicité des relations humaines.

La photo de la plage de jervis bay provient d'un blog d'étudiants de Sydney.

Je descends

Il y a une belle route touristique côtière qui va jusqu'à Cressent head par kempsey. C'est une départementale charmante qui longe les paysages ruraux arborés de figuiers immenses. Je n'ai pas pris de photos alors il faudra me croire sur parole et faire confiance en votre imagination picturale.
Chris de gold coast m'avait conseillé d'aller à seal rocks si j'en avait l'occasion. Comme j'aperçois le panneau, un coup de clignotant à gauche et une très belle région où avoir un kayak serait absolument merveilleux. Des lacs silencieux entre les montagnes vertes, les routes sinueuses qui se déroulent au ralenti, c'est les Vosges en bord de mer avec la température en mieux mais sans le Münster. La sono du van  chantonne des airs folk et earthy blues donnant cette touche de couleur finale au pittoresque sauvage du sud new south wales. Je ne vois pas de phoques sur les cailloux comme peux le laisser penser le nom du spot mais une large baie sableuse enveloppée par des blocs de rochers fissurés. La pêche et le surf sont bons au vu du nombre de touristes au bout de ce petit chemin traversant la forêt.
J'arrive à Newcastle en fin de journée. Vide, désert, une agglomération assez importante mais aux allures de ville fantôme entretenue. Il faudrait que je vérifie mon kit de survie pour attaques zombies, j'ai peut être loupé un épisode de l'actualité à force de me déconnecter de la vie réelle. C'est étrange de se retrouver seul dans un endroit comme celui ci. Je vagabonde dans les rues cherchant une occupation avant de me rendre compte que les plantes détenaient le monopole de mon attention. Un aloe vera viens compléter ma collection botanique ambulante à l'arrière du van, transplantée depuis le parc de la cathédrale, d'où même Jésus s'est barré de sa croix! Et puis en cas de brûlures, je n'aurai pas besoin de prier pour des miracles réparateurs (j'ai déjà sauvé la mise à Zoe).
Je roule sur le détroit à l'Est, cueille des fruits de la passion sur un arbre à la nuit tombante et me tire d'ici avant que je ne fasse partie de la bande annonce du nouveau volet de Shawn of the dead.
La banlieue nord de sydney commence au sud du parque national de ku-rin-gai. Le premier parque payant que je rencontre en Australie, Je suis outré de me faire racketter de la sorte pour rouler 5km menant à un estuaire, aussi mignon soit il. Ma fierté plus forte que mon budget, je gare mon van avant le péage, souris à la caissière et entreprend une bonne marche dans la forêt, taquinant le territoire d'un aigle surveillant ses falaises dans le vaste décors de verdure qui s'ouvre. Les riches citadins ayant envie de cacher leur yacht dans la meilleure marina d'Australie ne doivent pas trop se soucier des tarifs de mouillage (on dirait que je parle de prostituées) c'est chaleureux et convivial, naturel et charmant. Ça ressemble à un réseau de gorges calme, ombragé par les versants rocheux raides aux surprises en tout genre. Les chemins en dehors des zones touristiques sont mal indiqués, c'est certainement pour ça que seules les aires de picnic sont occupées par les touristes venant en 4*4. Je me lance dans l'eau à apple tree bay avec une corde attachée à un arbre surplombant l'eau salée d'où le Tarzan en moi s'exprime au bout de sa liane avant l'orage qui m'oblige à faire du stop pour remonter la côte raide. Les pêcheurs de après midi ne sont pas tous satisfaits, ce qui n'est pas mon cas, c'était une belle journée. Je suis tout près de Sydney et Noël est dans quelques jours.

samedi 9 mai 2015

C'est Noël à Sydney

Les plages du nord de Sydney semblent plaire à bubule qui se réjoui de voir le grand bleu. Avalon, palm beach (bon surf), mona vale, les banlieues chic en bord de mer, c'est l'esprit de la plus grande ville d'Australie qui s'étale entre l'eau et la montagne. Tu peux avoir ton bateau derrière ta baraque et être en ville, entre un terrain de golf, une plage et une zone urbaine fréquentée. Ça prend un temps fou de conduire d'un côté à l'autre de la baie, sans compter les péages automatiques qui enregistrent la plaque d'immatriculation et retire directement l'argent de ton compte bancaire. Pas besoin de portiques ou de barrières. C'est beau la technologie et le progrès. J'ai du rouler 2 ou 3 fois sur le fameux harbour bridge, de jour et de nuit et c'est une sacrée traversée. Cet énorme pont symbole de sydney est le plus large au monde (48,8 mètres) avec deux fois 4 voies, 2 lignes de trains, une voie piétons et une piste cyclable. C'est aussi la plus haute arche en acier avec le sommet du pont situé à 134 mètres au-dessus des eaux d'où la vue est belle, ca donne sur l'opéra et le centre ville. Quand on est le cinquième plus long pont au monde (1149 mètres) on est une attraction à part entière qu'il est possible d'escalader par un circuit d'échelles et d'escaliers, les cheveux dans le vent accroché par un harnais aux poutres métalliques archées qui ferait le terrain de jeu parfait pour l'homme araignée. Quitte à payer une somme astronomique, je préfèrerai être cosmonaute et grimper jusqu'à la lune ou bien dévoiler les racines du charme à la française en montant la damme de fer. Si je pouvais être un oiseau, je ne serais pas un singe.
Il y a des ferrys qui font gagner du temps pour joindre le sud au nord pour éviter de conduire et de passer sur le pont mais comme tout ici, ça coûte un bras. Pour donner une idée l'heure de parking doit être à 7$. Toute cette pression urbaine et ce tumulte de transports contribue à la réputation méritée de cette pseudo capitale au rythme bien soutenu. Le cbd est compacte et les tours administratives ombragent les larges boulevards aux fourmillement plutôt organisé. Globalement c'est très vivable car beaucoup d'endroits ont à offrir de leur calme et leur détachement du coeur mécanique grouillant d'évènements et bobos en costard.
Manly est un des quartier que j'ai préféré parce qu'il y a une fraicheur multiculturelle dans les bars de l'esplanade, une vue sur le couché de soleil d'un côté et une rue plus loin, une plage pour surfer relax. J'aimerai bien rester un peu plus mais je suis invité chez Luke, un pote à Ela pour passer la soirée et dormir la bas. Une sacré bande d'allumés que je connais à peine que je remercie de leur hospitalité.
Au centre ville, the rocks est une ancienne bourgade en pierre qui à su garder son cachet, c'est le truc le plus authentique et le plus vieux que j'ai vu d'Australie. Pour avoir une idée de la vie qui régnait ici autrefois, je visite susannah place, un grand bâtiment rempli d'histoire de tout les jours, de familles aux origines différentes qui ont évolué avec la modernisation et les transformations urbaine. On y retrouve en un même endroit la chaleur humaine d'autre fois entouré de sombres murs epais tapis de papiers peint à fleur, des anecdotes insignifiantes de la vie en communauté dans différentes couches sociale. Un piano m'accorde une valse désaccordée aux résonances arthritiques comme sa propriétaire qui voudrait voir Fred Astair claquer jovialement ces talons sur les tommettes du salon. C'est un merveilleux melting pot temporel et historique pour un pays n'ayant que la mémoire de quelques générations à conter dans un univers actuellement moderne essayant d'accelerer son passé en construisant des bâtiments historiques en carton dans un système discount.
Dans le même quartier, je tombe sur la galerie de Charles Billich, un peintre dessinateur aux perspectives époustouflantes et d'une virtuosité rare. Son atelier se trouve au troisième étage de cette mine d'or que je découvre avec passion, fouillant dans les esquisses. C'est gratuit et ça vaut le détour.
Je retrouve Kim, une pote canadienne de port douglas qui squatte une chambre avec Corentin et puis il y a quelques autres (italienne coréenne...) dans une enorme auberge de jeunesse sur georges st au coeur de la ville. On a tous ce besoin d'être ''en famille'' de voyage oui, mais ne pas être seul, et pour une fois se faire super plaisir avec un repas et des bonnes bouteilles. C'est un cadeau immense que rien de matériel ne saurait contenter. Des amis tout aussi déphasés de leur traditions mais célébrant une même joie. Bien sur, à tour de rôle on galère à trouver une connection internet ultra saturée pour faire un bisou à nos familles respectives avec quelques heures de décalage horaire. On ira terminer notre soirée dans un parque apres la fermeture des cuisines pour ne pas déranger le père Noël qui dois se glisser dans les conduits de clilatisations pour remplir nos tongs d'oranges sous le palmier de noel.
Maintenant question technique. Comme partout dans le monde. Il fait bien trop chaud pour neiger et le traineau du santa claus est pas adapté à une traction par kangourou. Donc il parait qu'il viens en surf, normal, les vagues de Laponie sont assez puissantes pour traverser l'océan atlantique). J'irai donc rider demain à bondi beach, la plage la plus célèbre d'Australie pour vérifier et rester dans le cliché avec un bonnet de père Noël et la wax sous les orteils. Y'a plus de saisons, les gamins font des bonbommes de sable et se tartinent de crème solaire.
Le top du top quand tu voyages en budget serré, c'est de profiter gratuitement du luxe. Pour finir mon 25 décembre en beauté je me relaxe entre le sauna et la piscine en dessous de la veranda du haut des 11 étages du yha au couché de soleil. Vue panoramique sur le jour qui s'éteind et la ville qui s'allume, comment être plus détendu?
Je me fait inviter à dormir chez le père à Lucie, la copine de mon meilleur pote Adrilien. Il est ingénieur dans les mines et sa compagne est polonaise donc on a pu discuter dans toutes les langues, c'était cool. Ils mont emmené voir la plage en bas du quartier de mosman à 10minutes à pied. C'est les vacances complet, le calme de l'eau et les mioches qui courent, les baraques à fish and chips sur le rivage, le morcellement de la côte ocre, on oublierait presque qu'on est dans une ville de 4.6 millions d'habitants.
Il me vaut continuer plus au sud pour visiter le reste de la baie et assister au départ de la course en voilier de Sydney jusqu'en Tasmanie depuis Watsons bay. La côte est différente de celle du nord, les falaises sont plus hautes et on se sent plus en retrait de la ville à marcher sur les chemins du littoral. Le coin est très joli avec ses petites plages reclues et son calme radieux.
Il me reste exactement 6 jours pour arriver à Melbourne alors chauffe bubule, j'ai besoin d'un bon copilote.