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dimanche 27 avril 2014

Road trip west coast part 3

8 février. Greenough puis shopping à Geraldton avec arrêt au mac do. La nourriture à conserver au frais doit être stockée dans la glacière avec des sacs de glaces que l'on doit préparer sur le parking comme des clochards, zipper et embriquer comme c'est possible sans que ça coule quand ça fond. On base notre alimentation essentiellement sur les conserves le riz et les pâtes. Avec les chaleurs qu'il fait pendant la journée c'est dur de préserver quoi que se soit. Pour le rythme des repas, on prend un petit déjeuner conséquent, de temps en temps un snack en sortant de la voiture et notre deuxième repas de la journée se prépare à la frontale en même temps que le dépliage de la tente et que le dressage de table. On mange plutôt bien pour un voyage budget avec aussi peux de matériel, tout le monde est content de ce que je cuisine.
On passe à côté de pink Lake une grande étendue vraiment rose d'eau salé avec des cristaux que l'on ramasse sur le rivage.
On cherche à se poser avec la tente dans un coin sur la plage pour avoir une bonne vue dans un spot loin de tout pour boire notre cubi. On suis notre route et on tombe sur un chemin de 4*4 en sable à peine praticable on manque de s'embourber mais on continue et on trouve un campement de quelques Baraques en tôle rouillées avec un gamin jouant au cerf-volant tout étonné de vous voir quelqu'un qu'il ne connaît pas, l'endroit s'appelle Lucky Bay, c'est vraiment pommé et apparemment c'est le plus beau coin de l'Australie selon eux. Petite note: ne pas croire le premier beauf australien qui exprime sa vision de la beauté. Pour eux c'est certainement magnifique de pêcher tranquille et boire des caisses de goon au soleil mais pour nous ça deviendra un endroit magique seulement car on rencontrera quelqu'un de très spécial: sudaama. Un croisé de hippie avec Gandi qui marche  en poussant un bâton en bois avec ses deux chiens le long de la plage et qui vit dans un camion délabré en grognant des chants mystiques spirituels. Petite particularité, il parle en inspirant... Ça fait voir la vie du côté face, mais certaines de ces pratiques et théories sont super perchées. Il me raconte que si je suis venu à me couper les tendons de mon doigt, c'est parce que j'ai créé une tornade destructrice dans mon corp à cause de la façon dont on tient nos stylo. Il est évident que le contact avec la peau le papier et le stylo créé une différence de température qui détruit les nerfs, remonte dans le bras et force un karma interne qui nous disconnecté de la réalité. Je veux bien être ouvert d'esprit mais là c'est hardcore. Clément, look at my finger! De surprises en surprises, il découvre une bâche poussiéreuse à l'arrière de son camion et nous sort un piano! Comment me rendre plus heureux? Couché de soleil dans le bush avec de la musique, un barbecue et du pinard, ça n'a pas de prix. Les couleurs rouges et or tombent du ciel en rasant le sable de la côte, les embruns amènent une odeur d'espace encore plus folle. Je vis et je remercie la chance de me trouver ici, en ce moment avec ces gens. C'est jour de fête, il décide de changer ses habitudes et d'allumer un feu de camp, il prends des morceaux de bois dans le tas dernière qui abrite un jeune serpent venimeux, il dit que c'est son ami. Il espère ne pas le déranger ou se faire mordre...la première assistance médicale doit être à 30 km. S'il arrive quelque chose, il espère pouvoir conduire assez vite pour chercher de l'aide. Ça remet chaque être vivant à ça place en les rapprochant. C'est beau et c'est calme. Il n'existe plus rien autour que la nature de cette vie alternative oubliée, un pagne et pas de chaussures, la fumée du feu de camp et les étoiles. On veux partager notre repas mais il préfère manger sa préparation de poulet épicé qui à dût rester au soleil depuis une semaine. Sacré personnage: peintre et architecte. Il nous montre ses travaux-avec fierté. Des points colorés sur une planche et un dessin de gamin de maison japonaise qu'il voudrait construire un jour. Il nous fait une démo de piano (filmée par mes soins) en expliquant que pour être un vrai crack, il faut fermer les yeux comme lady gaga pour mieux sentir la musique. On va se coucher dans la tente qui danse au vent, claquant la bâche comme un drapeau, la peau collante et imprégnée de fumée froide. C'était une expérience comme pas deux, je remercie la chance et les gens qui ont pu vivre cette tranche de bizarrerie, eux savent le secret qui vaut des millions de dollars!

lundi 21 avril 2014

Road trip west coast part 2

C'est le jour J, on est paré au lancement du van Chuck Norris/Dave Grohl! On a des citations de marquées sur les portières, ils sont comme ça chez wicked camper, une photo de nu de l'équipage et c'est un jour de loc gratuit. "I'm in fucking nirvana dude!" c'est ce qu'on retiendra des nuits fauves dans le bush, un signe evident du destin. Apres avoir passé 3h à faire les premieres courses, connaitre les habitudes de nourriture de chacun, ranger la voiture en mode Tetris et nous sommes enfin près pour sortir de Perth! Le road trip commence, y'a du suspense hein? Je vais essayer de vous faire un petit journal de bord quotidien avec quelques lignes de commentaires et plein de photos (enfin!). Si tout n'est pas compréhensible, au moins pour moi c'est super clair, ça fait référence à des discutions, des surnoms, des situations où j'ai pu me retrouver et que le marquis de Sade serait plus habile à conter que moi. 

5 fevrier. départ de perth et court trajet en dehors du periph jusqu'à Guilderton. Rivière et l'océan se rejoignent presque, cette bande de sable éphémère sépare les couleurs de chaque côté de la rive. Une réunion qui s'attend comme un baiser de Doisneau, qui s'observe et qui s'attend. Il doit faire trop chaud et la dernière pluie doit dater. La gorge est trop sèche, ça me fait penser qu'on aurait dû prendre des bières, elles auraient été chaudes mais c'est déjà ça. On quitte le panomara donnant sur le rivage puis on discute d'une mission d'infiltration ninja dans le camping en bas pour prendre une douche et se fondre dans l'obscurité pour rentrer à notre parking. Echec total, pas de négociations possible. On n'est pas si sale de toute manière... On déplie la tente et les chaises, rapidos, un peu chaotique, je me designe cuisto. On va s'entrainer pour l'organisation, on a 3 semaines. Dans la tente de 3m³, on respire le même oxygène un peu trop vite, on fait office de chauffage central pendant cette nuit un peu fraiche. On flippe de se faire réveiller par un ranger pour motif de camping illégal, c'est notre petit coup de sang journalier de SDF.

6 février. On décampe après le petit dej' (qui dure une bonne heure et demi) direction le désert des pinnacles, des milliers de colonnes de pierre dressées dans le desert, (des troncs d'arbre fossilisés) dans le park naturel de nambung. Ca me fait penser à des champs de bites à perte de vue, évidement contentes de nous voir ou bien surpris par les émeux sauvages traversant le paysage aux couleurs de sable bien differentes se succédant dans le lointain. Scéance photos puis décente de la pente en roulé-boulé pour partir juste avant le couche de soleil, c'est un peu triste ça aurait été magnifique mais le nombre dément de kangourou sur les routes à la tombée de la nuit rend le trajet dangereux. Il est prudent d'arrêter de conduire après 5h mais on doit faire demi tour, raph a perdu son téléphone dans le freaking desert. C'est comme chercher une épine dans un cul de babouin, je l'ai jamais fait mais ça parait aussi compliqué. Enfin trouvé, il faut qu'on sorte du parc national pour pouvoir camper et manger les springs rolls d'Annette, cuits au barbecue sur la plage, avec la première douche d'eau froide légèrement désallée. On tourne dans jurien bay pour trouver un petit chemin planqué à l'abris du public et sans interdiction formelle. On n'a trouvé un endroit sableux à côté d'une barrière, on se rends compte seulement le matin que nous somme à côté d'un golf, meilleure idée de parking pour les actionnaires carglass.

7 fevrier. On va à Jurien bay, des grandes vagues s'écrasent sur les rochers et le vent pousse des algues sur le rivage. On se jette à l'eau, puis on se jette des algues, première baignade dans l'océan indien à combattre les tumultes de Poséidon. Personne autour, que quelques pêcheurs le long de la plage, je doit m'enrouler la serviette en mode touareg autour de la tête. Le parc national comprend plus de 900 espèces pour la plupart endémiques, ça en bouche un coin (pas exactement le truc facile à placer dans une conversation pour se faire briller en société mais quand même, ça fait beaucoup de plantes). L'ambiance est bien relaxée et ça rigole grassement, de tout, et sans complexes. On dort à dongara à l'aire de repos Est.

dimanche 13 avril 2014

Road trip west coast part1

Étant un peu perdu et tant emporté par un désir fou de découvrir l'Australie sauvage, je suis tombé au bon moment avec les bonnes personnes. C'est comme ça que j'ai rencontré Raphaël dans la cuisine du old swan barak l'auberge de jeunesse dans laquelle j'ai atterri. On était dans la cuisine et on a commencé à papoter. J'ai vite capté qu'il avait un accent un peu français, peut-être assez pour commencer une conversation dans notre chère langue natale. En fait c'est blindé de français ici, j'estime à 30% français 30% allemand. Je sais, ça fait pas 100 le total, les autres viennent d'autre part. Bref, j'écoute attentivement l'itinéraire qu'il voudrait prendre pour un voyage en voiture, une vingtaine de jours en longeant la côte depuis Perth jusqu'à exmouth au nord avec de multiples arrêts plongée, parcs nationaux, sable entre les orteils, camping sauvage et douche hebdomadaire (mais pas sûr). Ça a l'air fun. Il recherche 2 personnes pour joindre la petite troupe déjà constitué: Renaud (grosse toutoune) français, et Annette (pocket rocket) allemande. Je les vois tous les 3 réunis dans la salle commune, elle mangeant plus de céréale qu'un motoculteur (certainement la seule nourriture trouvée dans l'étagère de bouffe gratis). J'accompagne Raph à un casting de 2 filles qui finalement échoue plus ou moins et me fait sauter dans le van du jour au lendemain avec une super dose d'énergie et d'optimisme. Une française (Céline) arrive en dernière minute, elle est sensée jouer le rôle de la maman doyenne ou tout simplement participer avec équité aux tâches du voyage, mais on va essayer de pas trop en parler pour pas se fâcher.
Ce qui s'est passé dans ce voyage devra seulement être compté autour d'un feu de camp sous les étoiles d'un ciel d'été, des sortes de comptes famille pierre à feu ou Indiana Jones que j'adorerais partager avec vous à mon retour. Je vous mettrai donc une bonne série de  photos "wonderful" prisent par Raph, histoire de vous faire une idée et l'insulter de jalousie.
On loue un crossover 4x4 avec matériel de camping complet et tente sur le toit, on nous assure que à 5 c'est à l'aise, plenty of space! En réalité c'est très cosi, on dort même en quinconce pour gagner au niveau de la largeur d'épaule et aussi parce qu'on adore l'odeur des pieds des autres. Sur les photos il n'y a pas certains détails comme la date de péremption des sous vêtements (5j), la température du désert (45-48°C), le nombre de douches mensuelle, la crasse journalière colmatant les pores de la peau ou encore l'eau de l'océan faisant mine de rincer tout cette macération en ajoutant du sable dans les cheveux... L'eau dans les bidons (45 l) nous sert a cuisiner, faire la vaisselle et boire, on les remplis quand c'est possible, c'est à dire dans les villes, au fontaine publique. Pas de lessives envisagée ou alors sous la douche de plage et séchage pendant le trajet. On prévoit 4500km + 500 de détours avec un budget tout compris par personne de 50$/jour (essence, location, assurance, visites, nourriture, boissons...). On fuit les emplacements de camping payant (merci le camp7) et on utilise toutes les combines pour économiser un max.
Pour être vraiment dans l'ambiance: il faut se sentir crasseux à en bloquer la transpiration et donner ce teint mate au bronzage ocre que les dunes déposent sur la peau. Il fait très chaud et on ne croise presque jamais personne, les roadhouses sont quasi vide, un kangourou traverse la longue route coupant le bush qui n'en fini jamais. Cest beau le vide dans cette immensité. Bémol,les mouches sont omniprésentes et absolument débiles, encore plus que des mouches ordinaires! Elles ne sont même pas intéressé par la bouffe, juste rentrer dans un orifice semble les satisfaire (ah! les bonheurs simples...). Une trentaine par personne reste une moyenne, ça oblige à porter un filet trop sexy ur la tête pour éviter un apport trop important en protéine animale ingéré par voie aérienne.
Aventure, en avant!

mercredi 2 avril 2014

Géomaster

Un peu de géographie:
L'Australie  de 4000km sur 3500, ce qui en fait la plus grosse île au monde(14 fois la France). Avec 2 fois la population du Portugal sur un caillou qui fait quasiment 2 fois la taille de l'Europe, ça fait une densité démographique un peu ridicule de 3 habitants/km2. J'ai appris qu'ici il y avait plus de mouton que d'Australiens.
Avec ces 36.738km de côte, c'est plutôt facile de trouver de la place pour poser sa serviette pour se faire dorer la nouille sans être dérangé. C'est comme si chaque australien en disposait d' 1m50 chacun. J'aime bien l'idée que si ils se tiennent tous la main, il pourraient pile poil faire le tour du pays. Pour info, la circonférence de la terre à l'équateur fait 40000 km.
Perth est dans le sud ouest du western australia (en bas à gauche quoi). C'est la seule grande ville de la région qui elle même fait un tiers du pays. Donc si tu sort de la ville, c'est le désert avec des villages tout les 400 km qui vivent de leur station essence qui relayent les mines jusqu'au nord. C'est une des grandes villes les plus isolées au monde et dans le top 10 des plus chères! J'écrirai un article budget la dessus plus tard.

Vente en porte à porte

Je suis embauché en tant que contrator chez green engineering, une boite de photovoltaïque trouvé sur le site de Gumtree (le bon coin d'ici). Du porte à porte qui me fais voir du pays. Je dois créer des rendez vous pour mon patron qui doit faire un devis gratuit et s'il est bon, conclure une vente et donc une commission pour moi. Je gagne 30$/jour + 100$/kW de vendu. Une installation résidentielle classique tourne à 3 ou 5 kilos. En lisant le contrat, mes yeux brillent, je fais un rapide calcul estimatif et je me vois déjà en haut de l'affiche, nouvelle voiture, caviar, rêves en quatre étoiles (" new car,caviar,four star daydream'' money, Pink Floyd). Ça peux rapporter gros et vite, c'est ce qu'il me faut. Le truc un peu gênant, c'est que je ne gère pas les ventes jusqu'à la fin et que la majorité de ma paye repose sur la compétence de quelqu'un d'autre. Je bosse 5 h par jour  dehors sous le soleil en grande partie dans des les cartiers en périphérie de Perth, plus ou moins ghetto. C'est comme quand tu vas au champignons, quand c'est pas le bon coin, il faut essayer d'apprécier la balade et oublier les réactions rudes des gens que je viens déranger. Ça va d'un simple: bonjour, je ne suis pas intéressé’' à ''dégage de chez moi connard''. Je sort tant bien que mal entre 1 et 5 rdv par jour. C'est un bon terrain pour faire sociologue Il y a les gens terrorisés à l'idée de parler à un inconnu, les autres qui pensent que tu vends la parole de Jésus, d'autres qui te sortent tout l'historique de leur animaux de compagnie, les junkies en trip, les mères de familles craignant le kidnap, les mères de familles qui veulent te sévir à boire, les vieux qui vont mourir demain et qui veulent investir dans rien parce qu'ils vont mourir bientôt, les jeunes qui pensent qu'investir c'est un truc de vieux et de toute façon ils n'ont pas d'argent, les cons prétentieux qui ont entendu vaguement parler de ça il y a 5 ans et qui ont des idées reçues dépassées et fausses, les gens qui veulent t'enseigner ton métier, ceux qui confondent l'eau chaude et électricité, les autarciques antigouvernementaux hippies, les colocs de 12 étudiants chinois, les fatalistes de la fin du monde, ceux qui ne parlent que leurs dialectes africain, les indiens incompréhensibles, les femmes en entière soumission conjugale, ceux que je reveille, les gens qui s'arrêtent de faire du bruit après que je frappe et attendant tapis dans l'ombre en mode faux ninjas, les gens qui t'ignorent complètement même en restant plantés devant toi, les chiens qui sautent sur la porte et aboient tellement fort qu'il est impossible de communiquer... C'est joyeux quoi! Jai même eu un mec qui m'a dit que le photovoltaïque n'était pas fiable car si une météorite ou une bombe électromagnétique tombait sur le toit ou sur le réseau, on aurait une coupure d'électricité, sans compter les éclipses de soleils qui doivent drastiquement faire baiser les estimations de productions. Il y a des extrêmes en tout (ce qui permet de fixer un moyenne d'intelligence) mais là j'ai affaire à un poid lourd de la connerie.

Mais il y a aussi les minettes qui me donnent leur numéro, les vieux qui payent un coup à boire ou simplement ceux qui disent bonjour avec un sourire. La meilleure catégorie de client étant le jeune couple instruit, de classe moyenne ou supérieure dans leur pavillon de banlieue (espèce endémique rare). J'ai fixé une quinzaine de rdv pour une trentaine de numéros en trois semaines. J'attends leur décision et leur signature sur le devis pour recevoir les chèques et ouvrir un compte aux Bahamas, ou presque... Je quitte ce job pour ne pas m'entériner dans une situation sans possibilité réelle de mettre de côté. Je repars donc dans le secteur de la recherche (d'emplois).