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dimanche 15 juin 2014

Le placo c'est trop rigolo!

C'est au moment ou je voulais tout plaquer que je suis devenu plaquiste. Arrêter de dépenser mes économies en respirant de la laine de verre à plein poumons, se gratter plus qu'un pestiféré qui aurait sauté dans les horties et sans oublier le plaisir ultime de s'exercer à porter et visser des plaques de 5m avec les mains en l'air (apparemment, les sensations sont plus fortes pendant les descentes!). Siobhan connais un mec qui travaille dans la construction. elle m'a donc filé son numéro, on a appelé et m'a dit: ok tu commences demain. Ça fait plaisir, un petit moment que je cherche du taf et que je galère avec des refus à longueur de journée. Je commençais à ne plus savoir quoi ni où chercher. La construction paye plutôt bien et c'est possible de faire des heures. Avec Ian mon boss plaquiste, on se marre bien et c'est un bon pédagogue. Les samedis matins sont rudes pour nous deux mais ce petit sourire hangover nous rapproche. Il s'en ai passé dans le camion pendant les pauses déjeuner. Il m'invite même pour le bathème de son fils où je suis rentré à la maison dans un état pas très catholique avec 1 h de sommeil dans le week end. Une bonne soirée irlandaise à chanter sur la terrace et se taper sur l'épaule.

Dans mon deuxieme boulot (construction générale) je suis un peu l'esclave de tout le monde, la majorité des tâches ingrates sont pour moi. Il faut faire ses preuves et arracher les clichés sur les français paresseux et tire au flanc (ça c'est mon ego qui tente en jeu). Je suis une machine et je me fais remarquer (en bien) par d'autres entreprises sur le chantier. On me demande si je suis libre et on me propose un salaire encore plus intéressant via une agence de recrutement. Je jongle entre les deux jobs, travaille le samedi et fait des heures sup. Je creuse des tranchées, je pète du béton, je pile des briques, je range et nettoie le chantier et je file un coup de main à qui le veux (en général c'est pour des tâches physiques). On m'a demandé si javais aimé le trek au Népal parce qu'ils ont une mission pour moi. Je vais devoir descendre 6 palettes de dalle de faux plafond à la main parce qu'après réfection, les archis n'aiment pas la couleur et que les vitres sont posées, on ne peux rien gruetter. Va petit sherpa... La meilleure, c'est que je vais devoir remonter les 6 nouvelles palettes dans quelques temps. la semaine dernière j'ai fait 56h comme ça, je prends du muscle et la poigne pour l'escalade reviens. Oui, je reprends l'escalade avec des potes après le boulot, je fais pas long feu mais je m'attaque à du 6b (level 22 ici) sans trop de soucis. Je sens mon corp un peu à bout et je ne veux pas risquer de tendinite. Après quelques semaines de rythme effrénés je me dit qu'avoir de l'argent et une santé pourrie te fait juste mourir riche. Mon chef Neil est un peu bipolaire et autoritaire donc il veux m'en faire baver d'avantage, je me cale sur le tempo des workmates (Noel et Craig) et je fini le mois de mais plus tranquille. Le midi je mange au restau franco italien de l'autre côté de la route du chantier de Stirling highway a nedlands, c'est une pizzeria où je prends le café et je demande à réchauffer mes tuperwares. Les serveuses sont super sympa et je me sens comme au pays (par moments). Dans mon temps libre, je traine avec Fede, Priscilla et Maria, on rave sur de la EDM à northbridge et on se fait des diners sympas. Ils vont me manquer. Avec la coloc, je vais au soirées bachatta salsa zouk sur la plage de Scarborough et au Deen le jeudi pour les hot-dogs et les bières gratuites précédant le social dancing latino. Il commence à faire froid et je ne suis pas venu en Australie pour le temps londonien. Je vais bientôt partir en vacances à Broome, dans le nord ouest avec un climat tropical, 30 degrés pendant l'hiver et une région grandiose à découvrir en 4*4, le Kimberley.

                                  

vendredi 13 juin 2014

Tira sweet

Tira Sweet est une star porno australienne. Mais avant tout, c'est le nom de ma guitare. Rouge, négligée, excessive, artistique, libre, en un mot : rock'n'roll. Je l'ai acheté d'occasion pour 40$. Elle est le type à dormir sur la plage après avoir hurler ses accords toute la nuit de sa fausse voie douce. Elle passe entre toutes les mains, du réveil au coucher, de la mélodie calme au rythmes endiablés. Elle porte les cicatrices des kilomètres qu'elle avale et ces ecchymoses rendent son cri plus blues. Son corp est tatoué, gravé et ornementé de stickers, une sorte de tatouages entre les scarifications. Elle voyage sur mon épaule et couche à côté du lit, prête à chanter pour adoucir les nuits chaudes. Elle est ma femme et celle de tout le monde, ma compagne, racole, m'accompagne et me déchire.
J'ai du l'opérer récemment, le chevalet et le manche ne supportant plus sa vie de débauche, elle craque. Je ne sais pas si elle s'en sortira, il sera bientôt temps de se quitter. On gardera les mémoires trash de l'Australie en musique, volant au dessus des notes quotidiennes de ce beau pays rouge sang, elle saignant.

mercredi 4 juin 2014

Back in Perth

De retour à Perth ! J'atterris au old Swan barracks (mon premier hostel) plus par habitude que par envie. Raphaël s'envole pour l'Argentine bientôt pour continuer son tour du monde, Annette part dans quelques semaines à Sydney...  Grand besoin de se reposer et de réintégrer une vie sociale correcte. Tout de même, on partage le même lit pour diviser le loyer en deux, de toute manière, ça ne change pas trop de l'espace qu'on avait en road trip, Renaud n'est jamais loin, on s'entraine dur au billard, il progresse bien, l'effet école Nuits st Georges porte ses fruits. On en a passé des pièces de 2$ dans ces tables... Jusqu'aux cotons tige et au doubles pièces de 5¢ qui nous ont valu notre décision de ne pas prolonger notre séjour ici et casser le rythme de nonchalance et de contre productivité qui règne ici. On cherche du boulot mais c'est pas la joie qu'on espérait. L'Eldorado du soleil photovoltaïque n'est pas si accessible mais une bonne étoile brille au dessus de pocket et moi, (grâce au canapé) on part en week end à Fremantle, ville côtière, pleine de saveurs et de belles bâtisses coloniales ("freo" comme on dit ici, est la première ville colonisée du WA). L'océan, la vie relax et les restos me ravissent. On avait pour projet de visiter rotness island, prendre le ferry et camper à l'arrache en dehors du camping. Les prix nous refroidissent donc on trouve un plan B. En se baladant dans le port de plaisance on apprend qu'une course de voilier va commencer et que par chance on pourrait en faire partie. À bord du french kiss 5, un bâtiment de 18m nous embarquons, hisser les voiles, tourner les winchs, avaler les boutes, oyé matelot on glisse sur les flots de l'océan indien. L'équipage (8 personnes environ) nous guide. Ça jure, ça braille, il fait beau et personne n'a de perroquet, de scorbut ou de rhum arrangé. Pas tout à fait des pirates dans ce rotary club mais très sympa. 3h de voyage à la saveur Kersauson. Pour la soirée on traine dans les guinguettes où ça joue de la musique live. On s'essaye au xylophone et au maxi jeu d'échec dans la rue, on se donne à une séance d'essayage dans un des derniers créateurs de bottes fait main d'Australie, chapeau en kangourou, bariolages en dents de crocos, santiags en cobra royal, un vrai crocodile dundy! L'ambiance est cool dans cette ville, du marché couvert à la vielle prison en passant par le port et ses fish and chips succulents, la brise marine et le cris des mouettes. On visite gratuitement le musée maritime après avoir aidé un vieux mécano à réparer un moteur Stirling d'exposition en lui expliquant comment ça marche. La connaissance à de la valeur! On retourne à Perth avec le train dans un hostel au centre, le william truc chose jusqu'à ce que Annette parte pour la côte Est. Encore quelques heures avant son départ on tentait encore des acrobaties de Pinder et Zavata puis elle s'est envolée. Renaud et moi, les deux résistants gaulois, on se motive à trouver du boulot bien qu'objectivement on traine dans les rades, guidés par nos radars affutés.
Il est au YHA et moi au hives, une auberge sympa mais au bout d'une semaine, je me retrouve avec des piqûres de bedbugs, ça gratte, c'est rouge, et surtout ces saloperies restent dans les sacs, les habits, les draps, partout... Je ne peux pas vraiment rester ici et ça coïncide avec l'invitation de Siobhan à venir passer quelques jours chez elle en attendant d'avoir une solution plus stable que mon boulot de porte à porte dans le photovoltaïque.