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samedi 20 décembre 2014

Road trip east cost 1

Comme ça risque d'être long comme un chibre de tout raconter avec des fleurs et des mots intelligents, je me permet d'oublier Zola pour un instant et donc de rester synthétique. Les vacances ne me laissent pas beaucoup de temps et ça vous épargnera des picotements aux yeux. C'est partit pour ce chapitre de journal pas très intime de voyage.

Je suis à droite de l'Australie autrement dit, la ''east cost'', comme on dit en américain. C'est un chouette bout du monde ensoleillé dans lequel je m'enfonce. Du surf, des revers de bikini bombés, les sons rétro des 70's, les campings sur la plage, la grande vie en short quoi...
Je voyage avec julien mon coloc de port douglas qui était partit en nouvelle Zélande pour 3 semaines et qui vient d'arriver à cairns. Il prend la place des 2 finlandaises qui devaient partir avec moi. Oui, je sais, ma bonté me perdra.

29 septembre
je retrouve Spart mon pote anglais avec son bout de choux pour visiter les éboulements du diable de Babinda (devils' Boulder) un spot magnifique pour échanger nos derniers exploits dans la nature et en apprendre un peu plus sur les bestioles qui nous passent sous le nez (crevettes, anguilles et tortues d'eau douce). On plonge pour se rafraichir du green tea et s'émerveiller du monde cristallin. Faites attention si vous allez là bas, en amon, des courants souterrains ont déjà fait boire des cruches aux non avertis qui en boivent encore.
Joséphine falls. Ou, la beauté d'un troupeau de gonzesses en maillot qui font du toboggan dans une cascade d'eau claire. Je n'en dis pas plus, ça va être censuré par le contrôle pornographique. On dort à el arish, seul.

30 septembre
Mission beach est connu pour ses plages, la pêche et le saut en parachute (de là haut tu vois la grande barrière de corail, les montagnes recouvertes de forêt humide, les archipels côtiers et tu atterris sur la plage comme James bond). Hélas, je ne le ferai pas, plutôt par manque de budget plutôt que par manque d'envie. Je tente du snorkeling à clump point avec un essais au harpon mais la visibilité est pourrie. On peux attraper des écrevisses et des maquereaux alors je salive dans mes rêves, seulement. Le pêcheur est brecouille mais l'homme est lavé aux gros sel et à la lance incendie. On voit quelques tortues vertes et une énorme loggerhead d'environ 1m50 de diamètre.

31 septembre
On veux partir sur dunk island, un caillloux de 4km de long avec de la forêt tropicale et des plages bordées d'eucalyptus mêlés aux cocotiers où tu peux te relaxer sans soucis des voisins. On doit être une dizaine sur l'île avec la moitié de personnel. On a une petite tente à 10$, un masque et des palmes, quelques boites de thon ou de poulet mariné et nos sacs de couchage pour explorer les environs. On randonne au Mont kootaloo le point culminant qui file une sacrée sué d'après midi puis on descend à coconut bay, un spot vraiment stylé au sable doux ombragé par les arbres blancs, mort, tombé, les branches dans l'eau, offrant un repos brut et figé à cette beauté.
De retour au camping, le barman, Linton, me file des crevettes pour la pêche et nous sert un cidre rafraichissant bien mérité. Au soleil couchant je pêche 6 trevallys depuis la jetée avec ma ligne de 20kg. Petite histoire folle d'Australie, terre sauvage, endroit ou tu remonte ton poisson et un requin de 2 mètres chasse ton butin jusqu'à la surface. C'est super excitant mais je ne vois pas ce que j'aurais fais avec un animal pareil au bout de l'hameçon. Je garde les 3 plus gros poissonets pour notre festin nocturne. On les cuisine au grill et mon bide va éclater.

1 octobre
Nuit pourrie entre les moustiques, les gamins qui chialent et la chaleur humide insoutenable. C'est le dilemme entre mourir cuit à l'étuvée dans un sac de couchage ou risquer un chikungunia générique. Linton, le barman, m'offre le café à 6h30 et on discute de la grillade la veille, de la France et de ses voyages de jeunesse à Paris. Il est bien relax dans sa paillote.
On reviens de dunk island avec le taxi maritime (un bateau quoi!) et je tente d'attraper des langoustes à clump jetty bien que la visibilité soit naze. Je tente ma chance à bingil bay, je harponne un poisson lapin et un whiting (merlan) que je plante à la main, comme les vrais qui n'ont pas peur du défi que la nature présente. Je pète la corde du tendeur juste avant de shooter une blue spotted sting ray (raie à points bleus), la poisse. C'est un signe de l'univers qui veux lui laisser la vie sauve. Je voulais attraper des langoustes aussi, ce sera pour la prochaine fois.
Bon petit repas à south mission beach, riz sauce tomate et basilic frais accompagné de la pêche du jour. Ça fait réaliser qu'on est bien sur notre bout de cailloux à écouter les vagues et les mouettes qui frôlent la nuit.

dimanche 30 novembre 2014

Plongée à la grande barrière de corail

De passage à Cairns pour 5 jours, je glandouille autour du lagoon, je sors dans les bars et je m'occupe de mes taxes australiennes. Quand tu travailles et donc que tu touches quelques dollars, tu peux demander à te faire rembourser certaines taxes retenues de ton salaire (ce qui tomberait bien en ce moment). Je le fais en octobre car l'année financière finit et je ne veux pas dépasser le seuil de revenu maximum. Je bosse au black à refaire des joints sur un petit voilier avec Alec, un vieux globetrotteur qui vit sur son rafiot au bord de la mangrove, ça me fera un billet jaune pour m'amuser.
Ça me manquait de plonger avec mes petites tortues et je voulais me retrouver dans un nuage de poissons colorés encore une fois avant de partir du Queensland et donc du reef que j'aime tant. Je peux bénéficier des réductions résidents en ayant travaillé dans le milieux et vécu dans le coin assez longtemps. Je réserve avec tusa 6 un bon bateau avec un staff super accueillant pour 3 plongées sur deux reefs différents. Je choisit de plonger avec un buddy allemand histoire d'être vraiment libre d'aller où bon me semble. Connaitre les poissons, les coraux et les comportements rendent la ballade plus intéressante et encore plus belle. On nage dans Ushuaia nature, les conditions sont idéales et on a de la chance avec nos rencontres. À peine en descente et une maori wrasse d'un mètre vient crâner en reflétant ses écailles bleues en contraste avec les lignes jaunes de sa gueule toute ronde. J'ai totalement perdu l'appréhension de la profondeur, je sais se qui se passe et je réagis comme un poisson dans l'eau dans ce paradis bleu. En plus d'être un endroit merveilleusement beau, je m'éclate à passer dans des trous et entre les parois étroites des bommies qui frémissent de surprises et d'histoire. C'est vraiment fun, on oublie complètement le prix du ticket, parce-que cet endroit c'est juste un joyaux, le plus grand (et seul) organisme vivant visible à l'œil nu depuis la lune (on sais jamais, si je passe faire un tour, je vous confirmerai).
Si il faut faire l'écolo à un moment, c'est ici. Sauver les bébés phoques c'est un combat bien beau mais c'est même pas le dessus de l'iceberg. Là, je vous parle d'impact humain gigantesque, de plastique et de chiures chimiques radioactives qui volent depuis des dizaines d'années. Même si on arrête de tout foutre en l'air maintenant, nos poubelles du passé seront toujours là. C'est cette gratitude de la beauté naturelle et cette chance qui nous est donné de vivre avec qui m'a certainement poussé à faire 5 années d'étude dans les énergies renouvelable et voyager. Capter certains de ces derniers soupirs de vie, passer de la conscience à l'action, en rallumer l'étincelle sauvage qui s'éloigne de plus en plus, puis tenter de vous le partager de manière sensible et sensée. C'est ça ma mission. On ne peux pas tout contrôler ou réparer dans ce monde plein de cicatrices, alors si tu le peux, si vous le pouvez, sauvez le monde et continuons à nous émerveiller ensemble.

jeudi 20 novembre 2014

Tablelands stories 2

Et voici la suite des photos du trop dans les tablelands.

Tablelands stories1

Je passe à côté du lac Mitchell en me demandant pourquoi je n'ai pas déjà acheté un kayak pour faire coucou aux signes noirs ou bien pour faire des signes aux coucous. À Mareeba, je vous conseille d'aller au coffee works un producteur torréfacteur de café avec une ambiance géniale et une boutique de décoration locale mêlée au chocolats et gâteaux à apprécier en terrasse. C'est possible de goûter les 21 sortes différentes pendant la visite si le coeur ne vous lâche pas entre temps. Je m'attarde à Emerald falls accessible (via la cobra road) pour chiller dans de l'eau claire. C'est un petit bout de route en terre battue entre les plantations d'avocats et les rangées de citronniers qui amène à une super cascade avec beaucoup d'endroits cachés dès qu'on sort du chemin balisé. Ce sera mon jacuzzi et aussi ma première douche du voyage.
Aux dernières heures du jour, je roule le long des bananeraies sur le haut du plateau des tablelands jusqu'à l'aérodrome de Mareeba. Il me prends de la nostalgie de mes jeunes heures de pilote et la curiosité de voir leurs machines me fait arrêter, ils ont un corsaire en rénovation et un gars vient d'atterrir avec son gros zinc d'entrainement de l'armée chinoise. Il me propose de faire un tour mais ses sacs gênent la place passager donc il rentre au hangar. Un vrai Maverick en combinaison. Je me trouve un champ à Kairi avec vue sur le lac tinaroo pour passer la nuit, je mange mes nouilles sur le toit en regardant les étoiles. Le silence de campagne et vue depuis la porte coulissante quand je me réveille est plutôt balèze.
Le lake tinaroo est réputé pour la pêche, les balades et les sports nautiques. C'est un lac de Gérardmer tropical sans sapins et sans munster mais qui vaut le détour malgré tout. Je vais marcher sur les hauteurs qui surplombent le barrage, j'emprunte le sentier de torpédo bay qui grimpe gentiment dans les collines d'eucalyptus au tronc noirci par le dernier feu de forêt. Quelques pans de cailloux à escalader et un point de vue dans les arbres puis je m'empresse de redescendre avant les quelques gouttes de pluie annonçant les averses tropicale de la saison humide. Je dois abandonner le côté découverte de la nature pour me réfugier dans un festival culinaire à Artherton, où je réussit à rentrer gratuitement. Je suis pied nu et en short mouillé à regarder des apprentis master chef poiler de la bouffe multicolore. Ça me met les crocs. Ils sont bizarre les australiens, le plat national c'est les tourtes à la viande (qui en passant est une vieille recette anglaise, pas de quoi se faire mouiller les lèvres) et ils se croient tous doués en bouffe après avoir regardé leurs programmes télé. C'est un peu comme s'ils avaient seulement retenu de Maïté la recette du boursin à l'ail sur un cracker. Bref, je passe devant un fleuriste au coeur sur la main qui me tape la discute puis me fait un café et de fil en aiguille me file une par de gâteau. Quand il voit de quoi je vis (" j'dis que j'vis de l'amour et que j'espère devenir vieux" comme dans la chanson), il me demande de quelle façon il pourrait m'aider dans mon voyage. Il me donne le sandwich qu'il ne voulait pas manger puis planque 50$ dans mon sac plastique sans que je m'en aperçoive! Je pense que je lui rappelle ses enfants qui sont en Allemagne, plus ou moins dans la même situation de bidouilles constante, une compassion inespérée, c'est un gars bien, Doug. Je retourne chez lui le lendemain midi pour lui donner un dessin de train à vapeur (sa passion) que j'ai terminé au stylo le matin même. Je me sentais un peu obligé de laisser quelque-chose d'autre que des remerciements. Il est très touché. Il me garde pour dîner puis me fait visiter son jardin d'hibiscus. Je fait refaire l'alignement du train avant sur le van qui vient de me couter un pneu. Peut être y a-t'il là un message global, me remettant sur de nouveaux rails avec une meilleure direction.... Le ciel s'est éclaircit et il est temps pour moi de partir vers le Mt hipipamee voir "the crater" et une chute d'eau où je me rafraîchis. Je cherche un endroit pour me poser la nuit et je tombe sur un panorama de malade mental dans les vallées éclairées des derniers rayons de soleil. Ça s'appelle tumoulin road (au cas où je disparaissais de la civilisation c'est certainement là bas que vous me trouverez). Il y a même des petits lapins qui bondissent dans les fossés, une coline, un lac et des granges d'un autre temps. C'est clairement le plus beau spot dans lequel je me suis arrêté depuis des mois (ça reste personnel).
Milaa milaa, une cascade connue des touristes donc aménagée donc qui perd énormément de son charme. Je reste 2 minutes à me désoler sur le béton des berges puis pars pour Theresa creek road qui vaut bien plus le coup, on y trouve zillie falls et ellinjaa falls, deux cascades dans la jungle et les bananiers assez semblables mais magnifiques.
Tout le monde voit ce que c'est un ornithorynque? C'est ce croisement bizarre digne d'un pokémon d'une loutre qui se serait tapé un canard. Encore une autre bestiole de bouquin que je ne pensais jamais rencontrer et qui redonne espoir de voir un licorne. Je passe donc en mode ninja à Mungalli creek pour les apercevoir dans la rivière, j'imaginais ça plus gros bien qu'ils soient mignons. Quelques centaines de mètres plus bas, la chute du cour d'eau à creusé un cirque d'où on peux voir des vers luisants pendant la nuit. Je m'invite dans un barbecue géant de lycéens en voyage organisé puis je repars repus de deux hot dog et du quatre heure.
Je passe à Curtain fig tree. Comme son nom l'indique c'est un très grand figuier de 500ans avec des racines branches qui tombent comme des rideaux. C'est beau et c'est frais comme le géant vert. C'est le temps de faire trempette dans le lac eacham, faire la course avec les tortues et apprécier la pureté exceptionnelle de l'eau de ce volcan inactif entouré de forêt tropicale. Bien entendu, ils y a des barbecues partout et des backpackeur(euses) charmant.
Cathédral fig tree. C'est un deuxième figuier mais celui là est bien mieux. C'est possible de l'escalader (si tu te fais pas voir) et ça rend vachement bien du dessus, c'est grand comme un building de 5 étages et il faut 26 personnes qui font la ronde pour faire le tour. Autant dire qu'il faudrait une bonne paire de canadiens sous amphétamine pour bûcheronner le bestiaux.
Je termine par le lac barrine, similaire au lac eacham bien que moins balnéaire. Je marche autour pour trouver des kangourous des arbres, une espèce menacée, mais sans succès. Il faut que je rentre à port douglas, il me reste de la route et conduire de nuit après toutes ces aventures me plais moyennement. Et puis j'ai plein de trucs à raconter aux colocs à l'apéro.
OK, je me suis pas fait une tendinite au poignet en écrivant ce télégraphe alors regardez les quelques photos choisies et je vous raconterai les petits bonus épicés autour d'un verre.

dimanche 9 novembre 2014

Tableland

Pressé par le temps me restant en Australie et la nécessité grandissante de bouger d'un village ayant fait son temps pour moi, je décide alors de partir explorer les tablelands, le plateau à l'ouest de cairns. C'est une vielle région montagneuse qui auparavant rivalisait en grandeur avec les Andes d'Amérique du sud. Le climat tropical et ses précipitations torrentielles après une paire d'années ont usé l'horizon,  travaillant la roche volcanique en collines vosgiennes perchées sur un plateau au climat tropical soutenable et à la diversité naturelle impressionnante.
En moins de 100km (ce qui est peu pour l'Australie) on peu trouver les plus magnifiques exemples de chaque type d'environnement. De la grande barrière de corail à la forêt tropicale la plus vielle du monde enlaçant ces pics par dessus des plages paradisiaques bordées d'une faune quasi-préhistorique. Puis il y a les collines douces, adossées aux lisières humides, offrant leurs lianes comme repos aux chants des oiseaux, ouvrant leurs chutes d'eau cristalline et leur vergers exotique pour le plaisir des sens. Et aussi, il y a le froissement fragile des fougères et le craquement des branches lors de l'ascension d'un cratère se livrant aux intrépides qui s'essayent à la liberté nue d'un bain solitaire dans de l'eau minérale. Voisin des tortues d'eau douce et restant aux aguets des timides opossums et ornithorynques, avancer silencieusement dans leur monde sans déranger. Plus loin, les hibiscus explosent les couleurs du café torréfié, apprécié sous les palmiers ondulants en arythmie. C'est un endroit où on peux ressentir le frissonnement des nuits étoilées dans un hamac, où le pétillement du feu mêlé aux tambours des vagues s'enveloppe dans les bras des amis qui rient en coeur.
C'est là que je pars avec ma guitare, en chantant des balades, des trucs naturels qui coulent comme l'eau des rivières avec quelques canards de temps à autre. Je vous invite sur la route dans le prochain épisode (avec des jolies photos) que vous pouvez partager avec vos amis!
Peace.

mardi 28 octobre 2014

Cap(tain) trip avec Greg

C'est partit pour l'ascension du mont Sorrow dans les daintree NP avec mon coloc Greg! Le mont Thornton est fermé à cause des ravages du dernier cyclone donc on se rabat sur un challenge plus accessible. La madame du guichet d'information s'inquiète de l'heure tardive à laquelle on veux débuter le trek prévu pour 5-6h. Comme on est des commandos responsable, on lui promet de revenir la voir à notre retour, c'est à dire dans pas longtemps.
Il envoie le pâté Greg, il est déterminé à faire un temps, que dis-je, un record international par équipe. Montée en 1h30 et descente en 40 min avec un petit délai de ma part dût à la chasse d'une dinde sauvage au couteau. Cela dit, j'ai presque réussit. Je lui ait frisé les plumes. Ça m'a valut quelques égratignures à faire des glissades d'Hollywood entre les ronces. Ça aurait été cool de se rôtir de la volaille sauvage sur la plage, comme des hommes de Pierre, ou du moins quand ils en avaient l'âge. Je vous en choperai une vous verrez! Bref, la guichetière à pas encore finit son café quand on viens essorer nos t-shirts de champions au comptoir puis on se prends une pizza et une glace avant de rincer cette odeur un peu trop virile de dessous de bras dans l'eau de cap tribulation. Notre plan de camper sur une plage vierge et reclue de tout vas nous prendre du temps, il faut conduire le plus loin possible au nord de la Bloomfield road puis laisser le van pour continuer à pied avec les sacs, traverser les rivières, marcher une paire de bornes sur du gravier dans la jungle et désescalader une crevasse tournée en glissement de terrain. On est deux gars à randonner dans une des région les plus vierge au monde avec les bruits de la forêt autour qui rendent parano et on est aux ange. Voilà pour notre itinéraire de pro nous menant à une petite crique de sable blanc qu'on appellera 'maison', le bout de l'index brillant dans la nuit en mode disco aliène. Juste le temps d'installer le camp et allumer le feu que le soleil part se reposer. Pendant ce temps, on part en mission de reconnaissance dans notre royaume devenu magique. Les étoiles se reflètent dans les piscines d'eau de mer retenues par la marée, le ciel est super dégagé et on s'émerveille de tout. Nous sommes magiciens ou 'mexibean ninja super mutant turtle pirate gecko'... C'est bon d'être enfant quand la personne responsable c'est toi, tu sais le classique "quand je serai grand je m'acheterai plein de glaces et de bonbons et je vivrai en slip". On refait le monde en pâté de sable puis on dors dans une mini tente avec option serre/cuiseur vapeur dès les premiers rayons de soleil. Il faut partir et la remontée en escalade jusqu'à la route est technique et pas très motivante quand on laisse derrière un petit paradis éphémère. Il faut pas trop que ça se sache mais on est des pures légendes. Allez, banzaï!

vendredi 24 octobre 2014

Devil's thumb

Ça fait presque 3 semaines que je n'ai pas eut de jours de libre pour voir autre chose que des poissons multicolores et des touristes qui se noient dans 20cm de flotte. Je décide de monter dans de la verdure, retrouver l'esprit de la grimpe sauvage, progresser dans la jungle à la machette et retrouver ce frisson de courir les montagnes tropicales avec l'âme légère d'un aventurier. Je décide de m'attaquer au pouce du diable (devil's thumb) une randonnée chalenge par sa topographie extravagante donc originale. Un parcours de 5.7km aller avec un passage de 3.5km à 35% ! Certains passages font penser à rambo au Vietnam, je cours comme un commando entre les lianes et les fougères en transpirant à grosses gouttes dans cet atmosphère étouffante. L'arrivée au sommet est géniale, le rocher est à la limite de la couche nuageuse qui vole juste au dessus de moi et la foret disparait dans ce drap blanc percé de lumière. Le complet m'a pris 6h30 avec un pic nic au sommet et un bain dans les cascades. Le tableau estimatif ne précisait pas si les 8h de marche devaient être faite avec des tongs huilées, on peux toujours essayer de trouver des explications fancy. C'était une belle journée de montagne et un effort purifiant qui m'a reposé l'esprit plus que les jambes.
Parfois le but de découvrir une montagne c'est se découvrir soi-même.

mardi 14 octobre 2014

Low isles

Low isles est un groupement de 2 îles faisant partie de la grande barrière de corail. L'eau est à 24degré en septembre et la temperature continue à monter pour le plaisir des méduses boites (box jellyfish). La majorité des coraux qui les relient sont de type mou (anémones, brocolis violet dansant la macarena, des Alcyoniidae en pagaille) c'est plus intéressant quand les couleurs et les formes bougent, c'est comme la forêt psyché d'Alice au pays des merveilles, les plantes tentent de communiquer avec la lambada des filaments fous ondulants selon le courant. La présence d'herbier mariner attire les tortues juvéniles, leur nombre est estimé à 300 entre les hawksbill et les vertes ce qui permet de les voir à chaque plongée. Je dois tourner à 3 tortues de moyenne par session de 40min de snorkeling. Ce sont nos stars et je ne parle pas d'étoiles de mer.

Je tiens un journal de plongée dans lequel je garde note des espèces intéressantes que je rencontre et que je photographie, puis je griffonne les petites misères qui nous arrivent dans la journée. Des toilettes qui explosent, une armée de vomisseurs solidaire, des enfants rois qui testent mes nerfs, les vieilles qui me draguent, les demoiselles que je revois et celles qui disparaissent, mes lendemains de soirée et les trop nombreux ballottements qui en résultent, les collègues en or, le rif d'opale, mon humour brillant et l'océan d'eau pale qui rendent chaque journée plus précieuse.
Côté emplois du temps, je commence à 7h00 et je termine à 16h30 si je ne fais pas la croisière du couché de soleil, sinon le gong de la delivrance est à 19h. C'est une grande journée de 12h surtout sans réelle pause. Comme une bonne partie du staff est en vacance, je comble tout les shifts possibles, 7j/7. Je conçois qu'il est difficile de se plaindre quand on a accès à un si beau bureau mais ma vie sociale est à mettre de côté. Si il n'y a pas assez de clients de réservé, je suis mis sur la touche ou prévenu au dernier moment, je peux donc me retrouver avec une journée de libre et revenir au taf pour 16h pour gagner 50$. La croisière sur le reef ramène 170, j'ai les congés payés et le plan de retraite (superanuation). C'est pas la paye de rêve comparé à ce qu'on fait mais j'ai le repas du traiteur le midi et je remmène les restes à la maison. Je gratte tout ce que je peux. Si tu veux t'en sortir, il n'y a pas 36 remèdes. Je fais une paire d'heureux backpackers à ramener des plateaux de crevette, sushis, fruits exotiques ou charcuterie, on troque quoi.
Le réveil matin cocorico à 6h20 n'aide pas à démêler les pinceaux (référence à l'heure un peu trop matinale du coquelinement et non à une sonnerie de basse-cour). J'ai juste le temps de fourrer une cuillère de faux nutella dans du pain de la veille et d'enfiler un short de bain avant de marcher jusqu'à la marina. C'est beau le matin aux alentours des forêts, c'est frais et ça sent l'iode le long des ruelles. Je traverse un marécage me servant de raccourci d'où quelques poissons et volailles sauvages remuent leur terrain avec la même maladresse que moi. Le port se rince les ponts et se recharge les soutes, s'activant comme une timide fourmilière par dessus les scintillements de rosée. Les planches tremblotent en cadence sous mes pieds nus,  Les nuages se dissiperont dans la chaleur grimpante avant qu'on ne puisse les remarquer, s'effaçant dans la jungle des pics à l'ouest. La forêt tropicale et un monde magnifique à ces pieds, c'est ça la magie du Queensland et c'est là où je vis.

jeudi 2 octobre 2014

Mise à jour

Je dors dans mon van depuis un mois sur le parking de la marina, je prends ma douche froide à la plage, je tente de rester discret, mais malgré ça, je me fais virer de ce bon spot tranquille parce-que j'avais trouvé une amélioration de confort, prendre une douche chaude en accrochant un cubi à une rambarde d'escalier désaffecté dans un endroit sombre. Il faut vraiment que je me trouve un parking privé histoire d'être tranquille. C'est aussi ça l'Australie, une mentalité bizarre. Avec le travail et les horaires un peu tendues, je voudrais m'installer pour pas cher, dormir dans Cajou et utiliser les commodités d'un appartement pour un prix cassé. Je fini par emménager à Davidson st avec Tristan, Greg (un collège anglais) et Julien un Nantais. On a 2 chambres, un canapé et mon van. En partageant le loyer, on est à une centaine de dollars la semaine. C'est un joli Trafalgar avec un balcon et des ventilateurs de plafond comme dans les saloons. On crée notre (propre) auberge espagnole sans claquettes à l'odeur de pain à l'ail et de relents de goon. On s'est même cotisé pour acheter une Wii avec mario kart! Le terrain de basket d'en face, la piscine et la plage occupent le temps libre quand on ne se remet pas de la sortie de la veille au rattle n hum ou iron bar. Je me sens bien avec les copains, on est presque en vacance. Le seul soucis c'est que ce village vacance est relativement petit et perdre son boulot (son passe temps) devient vite un cauchemar.
C'est justement ce qui vient de se passer. Mon patron a embauché 2 nouvelles recrues avec visiblement plus de sein que moi donc je n'ai plus assez d'heures pour continuer. Mon dernier jour est prévu pour après demain mais finalement c'est avancé à demain histoire de mettre un peu plus de pression au suspense, en language courant ça s'appelle une estocade. Quitte à virer quelqu'un qui n'a rien à se reprocher, vaut mieux le faire par surprise, le sourire aux lèvres et  téléphone. Une mentalité de faux cul bien australienne (oups! j'ai écrit ça?). Les règles propres de la sodomie silencieuse. J'ai même pas eut le temps de comprendre à quel parfum je viens de me faire enfiler que je me retrouve à poil dans mon salon avec une réévaluation de mes plans de voyage avec un air choqué. Pour ne pas citer un certain chef d'entreprise "les backpackers sont comme des oranges, tu les presses jusqu'à la dernière goutte et puis tu en prend un autre". Dans un pays aussi libéral, tu tombes si tu ne t'adaptes pas vite. Personne n'a de contrat de travail bien que tout soit en règle, alors fait attention petit voyageur qui comme moi essaye de t'en sortir, malgré l'illusion, nous ne sommes que de petits esclaves immigrés par nécessité du patronat à la poursuite d'un rêve de liberté dans ce continent du rêve. Je ne veux pas casser le moral mais c'est la crue réalité. Je vous donne un exemple pour appuyer mes propos: le visa vacance travail valable un an est reconductible une fois. Pour le renouveler, il faut compléter 3 mois de travail dans une ferme ou dans la construction, des jobs non qualifiés peu payés et éreintant que les locaux fuient mais dont ils ont besoin pour faire du bénéfice. Nous sommes donc de belles opportunités. En France on fait pareil sauf qu'on donne des passeports de résidents permanent et que l'on offre le système social qui va avec. Ici si tu ne travailles pas, tu n'a rien et tu n'es rien. C'est un monde de requins, et pas seulement dans l'océan.
Il faut prendre chaque événement comme une chance de pouvoir précipiter un changement, et de ses conséquences se délecter de ses résultats. Alors oui, je garde le moral, être réaliste c'est rester objectif et avancer quoi qui se passe. Je partirai bientôt pour un long voyage sur la côte est, continuer à vous raconter mes petites histoires et peut-être vous tirer les traits du visage vers le haut.

samedi 20 septembre 2014

Boulot à la grande barrière de corail

Je fais mon essai à sailaway le mercredi 20 août avec Tammy, Kate et Alex le skipper. L'équipe parfaite pour apprendre et s'éclater au paradis. Je met toute la concentration disponible à retenir les nombres, les procédures, les habitudes et les tâches de chacun (et il y en a beaucoup) tout ça en gardant le sourire et l'équilibre sur le pont mouillé. "Il faut nettoyer, balayer, astiquer, la maison est toujours pimpante." Charger le bateau de nourriture et de boissons puis préparer le petit déjeuner. Après avoir embarqué les 33 personnes max, on leur fait un petit briefing de sécurité rigolo au cas où un iceberg venait à croiser notre route. Le miens est toujours funky et pimenté. Parce-que rire trace les bonnes rides et ne fais pas brunir les dents, je m'en donne à coeur joie, mes client passent de bons moments sur le rif. C'est samedi soir pour le centre de gravité et je fais la vaisselle dans la cabine, je vais devoir vite m'habituer à m'éclater les anches contre les placards et avoir la peau plus que bronzée. Je fais attention au soleil, le Queensland est l'État détenant le triste record du plus grand nombre de cancer de la peau. Bref, que je le veuille ou non, je me transforme en petit caramel rôtit peigné blond surfeur avec mon short de bain rouge comme dans alerte à Malibu (bay watch). La plage est ceinturée d'une multitude de coraux blancs et coquillages broyés formant un sable grossier au reflets de nacre. Dans leur retrait, les vagues lèchent la pente douce de la rive guidant vers un monde merveilleux et éclatant de couleurs vives. Un paradis de vie qui pétille et danse sur la toile de réfraction du soleil. J'aimerais que que vous voyez ça. Cette vie et son battement fou. Ces formes et ces textures mêlées.
J'ai toujours aimé observer la nature, m'insérer comme un maillon dans un écosystème d'où cette pyramide crue t'inclue dans sa ronde de Phoenix. Vivre, brûler et s'écrouler. Laisser des paillettes dans ses empreintes et remercier sa naissance en nourrissant son prochain, non pas en succombant à son ennemi. C'est comme ça que je vois cet équilibre de la vie. Si on arrêtait de nous moisir l'image de requins dangereux ou de fratrie némo sans défense il y aurait bien moins d'accidents et de massacres inutiles. Cette conscience de la vie - donc de son auto-défense - pousse à analyser les comportements de ses protagonistes, les signes et les couleurs de ce qui nous entoure. Comme un poisson dans l'eau, je mime leur ondulation et leur déplacement, ça aide à se faire assimiler, donc de vraiment "voir" d'un troisième œil. L'attitude positive étant la clé du respect entre humains, il semble que la translation mimétique entre espèces aie du sens. Certains savent comment j'utilise des mouvements de cabri dans les montagnes ou de singe pour sauter dans les arbres. On en connait tous un rayon sur l'endroit où on habite, je n'ai donc pas la prétention d'apprendre à nager à un croustibat. On a bien plus à (a)pprendre qu'a laisser avec nos cerveaux de ventards surdéveloppés. Nulle infériorité ne devrait se faire ressentir, c'est comme ça que je tisse des liens avec certaines tortues. Et tout les autres. Ils vont me manquer aussi. Ils vivent dans leur paradis bleu, leur maison qu'ils partagent et je les en remercie.
J'espère vous donner un aperçut de mon bureau, représentatif de sa beauté et de sa fragilité touchante dont chacun de nous est responsable de son état. Viens alors le moment jouissif de mouiller son short et de plonger dans un océan de bonheur.