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jeudi 20 novembre 2014

Tablelands stories1

Je passe à côté du lac Mitchell en me demandant pourquoi je n'ai pas déjà acheté un kayak pour faire coucou aux signes noirs ou bien pour faire des signes aux coucous. À Mareeba, je vous conseille d'aller au coffee works un producteur torréfacteur de café avec une ambiance géniale et une boutique de décoration locale mêlée au chocolats et gâteaux à apprécier en terrasse. C'est possible de goûter les 21 sortes différentes pendant la visite si le coeur ne vous lâche pas entre temps. Je m'attarde à Emerald falls accessible (via la cobra road) pour chiller dans de l'eau claire. C'est un petit bout de route en terre battue entre les plantations d'avocats et les rangées de citronniers qui amène à une super cascade avec beaucoup d'endroits cachés dès qu'on sort du chemin balisé. Ce sera mon jacuzzi et aussi ma première douche du voyage.
Aux dernières heures du jour, je roule le long des bananeraies sur le haut du plateau des tablelands jusqu'à l'aérodrome de Mareeba. Il me prends de la nostalgie de mes jeunes heures de pilote et la curiosité de voir leurs machines me fait arrêter, ils ont un corsaire en rénovation et un gars vient d'atterrir avec son gros zinc d'entrainement de l'armée chinoise. Il me propose de faire un tour mais ses sacs gênent la place passager donc il rentre au hangar. Un vrai Maverick en combinaison. Je me trouve un champ à Kairi avec vue sur le lac tinaroo pour passer la nuit, je mange mes nouilles sur le toit en regardant les étoiles. Le silence de campagne et vue depuis la porte coulissante quand je me réveille est plutôt balèze.
Le lake tinaroo est réputé pour la pêche, les balades et les sports nautiques. C'est un lac de Gérardmer tropical sans sapins et sans munster mais qui vaut le détour malgré tout. Je vais marcher sur les hauteurs qui surplombent le barrage, j'emprunte le sentier de torpédo bay qui grimpe gentiment dans les collines d'eucalyptus au tronc noirci par le dernier feu de forêt. Quelques pans de cailloux à escalader et un point de vue dans les arbres puis je m'empresse de redescendre avant les quelques gouttes de pluie annonçant les averses tropicale de la saison humide. Je dois abandonner le côté découverte de la nature pour me réfugier dans un festival culinaire à Artherton, où je réussit à rentrer gratuitement. Je suis pied nu et en short mouillé à regarder des apprentis master chef poiler de la bouffe multicolore. Ça me met les crocs. Ils sont bizarre les australiens, le plat national c'est les tourtes à la viande (qui en passant est une vieille recette anglaise, pas de quoi se faire mouiller les lèvres) et ils se croient tous doués en bouffe après avoir regardé leurs programmes télé. C'est un peu comme s'ils avaient seulement retenu de Maïté la recette du boursin à l'ail sur un cracker. Bref, je passe devant un fleuriste au coeur sur la main qui me tape la discute puis me fait un café et de fil en aiguille me file une par de gâteau. Quand il voit de quoi je vis (" j'dis que j'vis de l'amour et que j'espère devenir vieux" comme dans la chanson), il me demande de quelle façon il pourrait m'aider dans mon voyage. Il me donne le sandwich qu'il ne voulait pas manger puis planque 50$ dans mon sac plastique sans que je m'en aperçoive! Je pense que je lui rappelle ses enfants qui sont en Allemagne, plus ou moins dans la même situation de bidouilles constante, une compassion inespérée, c'est un gars bien, Doug. Je retourne chez lui le lendemain midi pour lui donner un dessin de train à vapeur (sa passion) que j'ai terminé au stylo le matin même. Je me sentais un peu obligé de laisser quelque-chose d'autre que des remerciements. Il est très touché. Il me garde pour dîner puis me fait visiter son jardin d'hibiscus. Je fait refaire l'alignement du train avant sur le van qui vient de me couter un pneu. Peut être y a-t'il là un message global, me remettant sur de nouveaux rails avec une meilleure direction.... Le ciel s'est éclaircit et il est temps pour moi de partir vers le Mt hipipamee voir "the crater" et une chute d'eau où je me rafraîchis. Je cherche un endroit pour me poser la nuit et je tombe sur un panorama de malade mental dans les vallées éclairées des derniers rayons de soleil. Ça s'appelle tumoulin road (au cas où je disparaissais de la civilisation c'est certainement là bas que vous me trouverez). Il y a même des petits lapins qui bondissent dans les fossés, une coline, un lac et des granges d'un autre temps. C'est clairement le plus beau spot dans lequel je me suis arrêté depuis des mois (ça reste personnel).
Milaa milaa, une cascade connue des touristes donc aménagée donc qui perd énormément de son charme. Je reste 2 minutes à me désoler sur le béton des berges puis pars pour Theresa creek road qui vaut bien plus le coup, on y trouve zillie falls et ellinjaa falls, deux cascades dans la jungle et les bananiers assez semblables mais magnifiques.
Tout le monde voit ce que c'est un ornithorynque? C'est ce croisement bizarre digne d'un pokémon d'une loutre qui se serait tapé un canard. Encore une autre bestiole de bouquin que je ne pensais jamais rencontrer et qui redonne espoir de voir un licorne. Je passe donc en mode ninja à Mungalli creek pour les apercevoir dans la rivière, j'imaginais ça plus gros bien qu'ils soient mignons. Quelques centaines de mètres plus bas, la chute du cour d'eau à creusé un cirque d'où on peux voir des vers luisants pendant la nuit. Je m'invite dans un barbecue géant de lycéens en voyage organisé puis je repars repus de deux hot dog et du quatre heure.
Je passe à Curtain fig tree. Comme son nom l'indique c'est un très grand figuier de 500ans avec des racines branches qui tombent comme des rideaux. C'est beau et c'est frais comme le géant vert. C'est le temps de faire trempette dans le lac eacham, faire la course avec les tortues et apprécier la pureté exceptionnelle de l'eau de ce volcan inactif entouré de forêt tropicale. Bien entendu, ils y a des barbecues partout et des backpackeur(euses) charmant.
Cathédral fig tree. C'est un deuxième figuier mais celui là est bien mieux. C'est possible de l'escalader (si tu te fais pas voir) et ça rend vachement bien du dessus, c'est grand comme un building de 5 étages et il faut 26 personnes qui font la ronde pour faire le tour. Autant dire qu'il faudrait une bonne paire de canadiens sous amphétamine pour bûcheronner le bestiaux.
Je termine par le lac barrine, similaire au lac eacham bien que moins balnéaire. Je marche autour pour trouver des kangourous des arbres, une espèce menacée, mais sans succès. Il faut que je rentre à port douglas, il me reste de la route et conduire de nuit après toutes ces aventures me plais moyennement. Et puis j'ai plein de trucs à raconter aux colocs à l'apéro.
OK, je me suis pas fait une tendinite au poignet en écrivant ce télégraphe alors regardez les quelques photos choisies et je vous raconterai les petits bonus épicés autour d'un verre.

1 commentaire:

  1. dans toutes ces étapes, parmi toutes ces magnifiques photos que tu nous envois, malgré tous ces commentaires agrémentés d'humour il filtre parfois un peu de fatigue, de lassitude du à la lutte pour la subsistance. l'équilibre entre le rêve et l'indépendance n'est pas forcément facile à trouver dans ces contrées lointaines et parfois hostiles. De temps à autres, sur le chemin, une rencontre apporte le réconfort qui redonne espoir et le courage indispensable pour affronter les prochaines épreuves. Nous voyageons avec toi et espérons aller au bout de l'aventure sans encombres. merci à Doug d'avoir éclairé ta route un instant.

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