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mardi 28 octobre 2014

Cap(tain) trip avec Greg

C'est partit pour l'ascension du mont Sorrow dans les daintree NP avec mon coloc Greg! Le mont Thornton est fermé à cause des ravages du dernier cyclone donc on se rabat sur un challenge plus accessible. La madame du guichet d'information s'inquiète de l'heure tardive à laquelle on veux débuter le trek prévu pour 5-6h. Comme on est des commandos responsable, on lui promet de revenir la voir à notre retour, c'est à dire dans pas longtemps.
Il envoie le pâté Greg, il est déterminé à faire un temps, que dis-je, un record international par équipe. Montée en 1h30 et descente en 40 min avec un petit délai de ma part dût à la chasse d'une dinde sauvage au couteau. Cela dit, j'ai presque réussit. Je lui ait frisé les plumes. Ça m'a valut quelques égratignures à faire des glissades d'Hollywood entre les ronces. Ça aurait été cool de se rôtir de la volaille sauvage sur la plage, comme des hommes de Pierre, ou du moins quand ils en avaient l'âge. Je vous en choperai une vous verrez! Bref, la guichetière à pas encore finit son café quand on viens essorer nos t-shirts de champions au comptoir puis on se prends une pizza et une glace avant de rincer cette odeur un peu trop virile de dessous de bras dans l'eau de cap tribulation. Notre plan de camper sur une plage vierge et reclue de tout vas nous prendre du temps, il faut conduire le plus loin possible au nord de la Bloomfield road puis laisser le van pour continuer à pied avec les sacs, traverser les rivières, marcher une paire de bornes sur du gravier dans la jungle et désescalader une crevasse tournée en glissement de terrain. On est deux gars à randonner dans une des région les plus vierge au monde avec les bruits de la forêt autour qui rendent parano et on est aux ange. Voilà pour notre itinéraire de pro nous menant à une petite crique de sable blanc qu'on appellera 'maison', le bout de l'index brillant dans la nuit en mode disco aliène. Juste le temps d'installer le camp et allumer le feu que le soleil part se reposer. Pendant ce temps, on part en mission de reconnaissance dans notre royaume devenu magique. Les étoiles se reflètent dans les piscines d'eau de mer retenues par la marée, le ciel est super dégagé et on s'émerveille de tout. Nous sommes magiciens ou 'mexibean ninja super mutant turtle pirate gecko'... C'est bon d'être enfant quand la personne responsable c'est toi, tu sais le classique "quand je serai grand je m'acheterai plein de glaces et de bonbons et je vivrai en slip". On refait le monde en pâté de sable puis on dors dans une mini tente avec option serre/cuiseur vapeur dès les premiers rayons de soleil. Il faut partir et la remontée en escalade jusqu'à la route est technique et pas très motivante quand on laisse derrière un petit paradis éphémère. Il faut pas trop que ça se sache mais on est des pures légendes. Allez, banzaï!

vendredi 24 octobre 2014

Devil's thumb

Ça fait presque 3 semaines que je n'ai pas eut de jours de libre pour voir autre chose que des poissons multicolores et des touristes qui se noient dans 20cm de flotte. Je décide de monter dans de la verdure, retrouver l'esprit de la grimpe sauvage, progresser dans la jungle à la machette et retrouver ce frisson de courir les montagnes tropicales avec l'âme légère d'un aventurier. Je décide de m'attaquer au pouce du diable (devil's thumb) une randonnée chalenge par sa topographie extravagante donc originale. Un parcours de 5.7km aller avec un passage de 3.5km à 35% ! Certains passages font penser à rambo au Vietnam, je cours comme un commando entre les lianes et les fougères en transpirant à grosses gouttes dans cet atmosphère étouffante. L'arrivée au sommet est géniale, le rocher est à la limite de la couche nuageuse qui vole juste au dessus de moi et la foret disparait dans ce drap blanc percé de lumière. Le complet m'a pris 6h30 avec un pic nic au sommet et un bain dans les cascades. Le tableau estimatif ne précisait pas si les 8h de marche devaient être faite avec des tongs huilées, on peux toujours essayer de trouver des explications fancy. C'était une belle journée de montagne et un effort purifiant qui m'a reposé l'esprit plus que les jambes.
Parfois le but de découvrir une montagne c'est se découvrir soi-même.

mardi 14 octobre 2014

Low isles

Low isles est un groupement de 2 îles faisant partie de la grande barrière de corail. L'eau est à 24degré en septembre et la temperature continue à monter pour le plaisir des méduses boites (box jellyfish). La majorité des coraux qui les relient sont de type mou (anémones, brocolis violet dansant la macarena, des Alcyoniidae en pagaille) c'est plus intéressant quand les couleurs et les formes bougent, c'est comme la forêt psyché d'Alice au pays des merveilles, les plantes tentent de communiquer avec la lambada des filaments fous ondulants selon le courant. La présence d'herbier mariner attire les tortues juvéniles, leur nombre est estimé à 300 entre les hawksbill et les vertes ce qui permet de les voir à chaque plongée. Je dois tourner à 3 tortues de moyenne par session de 40min de snorkeling. Ce sont nos stars et je ne parle pas d'étoiles de mer.

Je tiens un journal de plongée dans lequel je garde note des espèces intéressantes que je rencontre et que je photographie, puis je griffonne les petites misères qui nous arrivent dans la journée. Des toilettes qui explosent, une armée de vomisseurs solidaire, des enfants rois qui testent mes nerfs, les vieilles qui me draguent, les demoiselles que je revois et celles qui disparaissent, mes lendemains de soirée et les trop nombreux ballottements qui en résultent, les collègues en or, le rif d'opale, mon humour brillant et l'océan d'eau pale qui rendent chaque journée plus précieuse.
Côté emplois du temps, je commence à 7h00 et je termine à 16h30 si je ne fais pas la croisière du couché de soleil, sinon le gong de la delivrance est à 19h. C'est une grande journée de 12h surtout sans réelle pause. Comme une bonne partie du staff est en vacance, je comble tout les shifts possibles, 7j/7. Je conçois qu'il est difficile de se plaindre quand on a accès à un si beau bureau mais ma vie sociale est à mettre de côté. Si il n'y a pas assez de clients de réservé, je suis mis sur la touche ou prévenu au dernier moment, je peux donc me retrouver avec une journée de libre et revenir au taf pour 16h pour gagner 50$. La croisière sur le reef ramène 170, j'ai les congés payés et le plan de retraite (superanuation). C'est pas la paye de rêve comparé à ce qu'on fait mais j'ai le repas du traiteur le midi et je remmène les restes à la maison. Je gratte tout ce que je peux. Si tu veux t'en sortir, il n'y a pas 36 remèdes. Je fais une paire d'heureux backpackers à ramener des plateaux de crevette, sushis, fruits exotiques ou charcuterie, on troque quoi.
Le réveil matin cocorico à 6h20 n'aide pas à démêler les pinceaux (référence à l'heure un peu trop matinale du coquelinement et non à une sonnerie de basse-cour). J'ai juste le temps de fourrer une cuillère de faux nutella dans du pain de la veille et d'enfiler un short de bain avant de marcher jusqu'à la marina. C'est beau le matin aux alentours des forêts, c'est frais et ça sent l'iode le long des ruelles. Je traverse un marécage me servant de raccourci d'où quelques poissons et volailles sauvages remuent leur terrain avec la même maladresse que moi. Le port se rince les ponts et se recharge les soutes, s'activant comme une timide fourmilière par dessus les scintillements de rosée. Les planches tremblotent en cadence sous mes pieds nus,  Les nuages se dissiperont dans la chaleur grimpante avant qu'on ne puisse les remarquer, s'effaçant dans la jungle des pics à l'ouest. La forêt tropicale et un monde magnifique à ces pieds, c'est ça la magie du Queensland et c'est là où je vis.

jeudi 2 octobre 2014

Mise à jour

Je dors dans mon van depuis un mois sur le parking de la marina, je prends ma douche froide à la plage, je tente de rester discret, mais malgré ça, je me fais virer de ce bon spot tranquille parce-que j'avais trouvé une amélioration de confort, prendre une douche chaude en accrochant un cubi à une rambarde d'escalier désaffecté dans un endroit sombre. Il faut vraiment que je me trouve un parking privé histoire d'être tranquille. C'est aussi ça l'Australie, une mentalité bizarre. Avec le travail et les horaires un peu tendues, je voudrais m'installer pour pas cher, dormir dans Cajou et utiliser les commodités d'un appartement pour un prix cassé. Je fini par emménager à Davidson st avec Tristan, Greg (un collège anglais) et Julien un Nantais. On a 2 chambres, un canapé et mon van. En partageant le loyer, on est à une centaine de dollars la semaine. C'est un joli Trafalgar avec un balcon et des ventilateurs de plafond comme dans les saloons. On crée notre (propre) auberge espagnole sans claquettes à l'odeur de pain à l'ail et de relents de goon. On s'est même cotisé pour acheter une Wii avec mario kart! Le terrain de basket d'en face, la piscine et la plage occupent le temps libre quand on ne se remet pas de la sortie de la veille au rattle n hum ou iron bar. Je me sens bien avec les copains, on est presque en vacance. Le seul soucis c'est que ce village vacance est relativement petit et perdre son boulot (son passe temps) devient vite un cauchemar.
C'est justement ce qui vient de se passer. Mon patron a embauché 2 nouvelles recrues avec visiblement plus de sein que moi donc je n'ai plus assez d'heures pour continuer. Mon dernier jour est prévu pour après demain mais finalement c'est avancé à demain histoire de mettre un peu plus de pression au suspense, en language courant ça s'appelle une estocade. Quitte à virer quelqu'un qui n'a rien à se reprocher, vaut mieux le faire par surprise, le sourire aux lèvres et  téléphone. Une mentalité de faux cul bien australienne (oups! j'ai écrit ça?). Les règles propres de la sodomie silencieuse. J'ai même pas eut le temps de comprendre à quel parfum je viens de me faire enfiler que je me retrouve à poil dans mon salon avec une réévaluation de mes plans de voyage avec un air choqué. Pour ne pas citer un certain chef d'entreprise "les backpackers sont comme des oranges, tu les presses jusqu'à la dernière goutte et puis tu en prend un autre". Dans un pays aussi libéral, tu tombes si tu ne t'adaptes pas vite. Personne n'a de contrat de travail bien que tout soit en règle, alors fait attention petit voyageur qui comme moi essaye de t'en sortir, malgré l'illusion, nous ne sommes que de petits esclaves immigrés par nécessité du patronat à la poursuite d'un rêve de liberté dans ce continent du rêve. Je ne veux pas casser le moral mais c'est la crue réalité. Je vous donne un exemple pour appuyer mes propos: le visa vacance travail valable un an est reconductible une fois. Pour le renouveler, il faut compléter 3 mois de travail dans une ferme ou dans la construction, des jobs non qualifiés peu payés et éreintant que les locaux fuient mais dont ils ont besoin pour faire du bénéfice. Nous sommes donc de belles opportunités. En France on fait pareil sauf qu'on donne des passeports de résidents permanent et que l'on offre le système social qui va avec. Ici si tu ne travailles pas, tu n'a rien et tu n'es rien. C'est un monde de requins, et pas seulement dans l'océan.
Il faut prendre chaque événement comme une chance de pouvoir précipiter un changement, et de ses conséquences se délecter de ses résultats. Alors oui, je garde le moral, être réaliste c'est rester objectif et avancer quoi qui se passe. Je partirai bientôt pour un long voyage sur la côte est, continuer à vous raconter mes petites histoires et peut-être vous tirer les traits du visage vers le haut.