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mardi 19 mai 2015

L'Est du victoria

Déçut de ne pas avoir vu Bruce Wayne à Batemans bay, je décide de sortir de l'autoroute pour emprunter une départementale de campagne. Tilba tilba est mon coup de coeur absolu. 400 habitants et des petits magasins artisanaux pomponnés ou rustique dans des maisons en bois s'alignant dans un cadre très vert, valonné et parfait pour la production de produits laitier, fière spécialité locale. Je me suis même arrêté au bistro pour prendre la température sur le marché de l'emploi. Je me vois bien bosser quelques temps dans les fermes, m'occuper des vaches ou affiner du frometon dans ma cabane. Je frappe à la bonne porte, le saloon est occupé par les 3 irréductibles paysants du village en train de refaire le monde, le chapeau de vacher et le blue jean tenu par une large boucle de ceinture à demi recouverte par une panse protubérante. Je reviendrai peut-être frapper mes santiags à leur porte dans quelques mois.
Mimosa rock est un magnifique endroit pour le camping à l'Australienne. Seulement quelques familles occupe un espace défriché dans la foret, à deux minutes à pied de la plage. Les gens ont du matériel de fou, gaziniere 4 brûleurs, armoires dépliantes, tente de 20 mètres carré, groupe électrogène, sono et minifrigo. Le tout entassé dans une remorque tout terrain tiré par un gros V8 land rover qui a pu les emmener au bout du chemin en terre battue. Un tel comfort dans la nature c'est comme désirer mieux voir en mettant une nouvelle paire de lunettes tout en gardant les yeux fermés. Bref, ils pourraient préparer n'importe quel petit plat gastronomique sous les auvents, ce qui leur offre un bel espace cuisine et un salon en or. J'aime beaucoup ce calme entre mer et forêt, plein d'opportunités pour les activités extérieures et une miriade de recoins à découvrir en suivant les traces anciennes des aborigènes.
Entre bermagui et tathra je chemine les lacets touristiques qui passent par de nombreux villages de pêcheurs. Il ont l'air d'aimer les huitres et le camping. Le cachet architectural typique est resté intact pendant les 50 dernières années, donnant une atmosphère vintage. Ça paraitrait naturel d'écouter les bee-gees au volant d'une décapotable, froissant les cheveux libres d'une blonde dans un une-pièce à pois. Malheureusement, je n'ai ni de temps pour m'arrêter, ni de une piece. Je voudrai atteindre la ville d'Eden en fin d'après midi pour me rapprocher de l'état du Victoria. N'ayant pas trouvé les jardins -d'Éden- je me rabats, à tord et à travers de port à défaut d'en avoir péché les poissons, mangeant ma pomme dedans et l'Eve mon verre à cette sainte journée.
Je trouve un endroit pour passer la nuit entre Gipsy point et Genoa à la frontière du Victoria et des nouvelle galles du sud. Les amateurs de bateaux et de pêche trouverons leur bonheur dans ces ramifications de lac rejoignant l'océan à Malacoota sur une quinzaine de kilomètres. On sent le chemin parcourut depuis mon départ de gold cost au niveau des températures. Bien que la soirée soit assez étouffante pour laisser la porte ouverte et donc inviter les hordes de moustiques à nuiter sous la couverture, la nuit commence à être fraiche et relativement humide pour se les cailler sans pull.
La commune de Lake tyres sera mon dernier arrêt surf de l'année. La topomorphie des fonds marins créent des courants qu'il faut apprendre à lire pour ne pas s'écraser sur un banc de sable qui ressort en pleine mer. Les chutes sont assez violentes mais ça ne reste que de l'eau salée qui brûle les égratignures accumulées sur ma peau bronzée, sculptant une éphéméride tout en contraste traçé du témoignage des gratement de branches, des coupures de la roche et de la caresse des plumes. Après avoir descendu quelques litres d'huile dans le coeur de Cajou pour rouler les mécaniques, on attaque les 500 derniers kilomètres de cette étape de voyage en (presque) solitaire. C'est long, alors je chante, je pense et je tourne une page dans un carnet plein de nature sauvage défiante et défié, aimante et aimée. Le soleil rasant brosse le ciel de ces édifices lointains que j'aperçois avec joie. Nous sommes le 31 décembre 2014, je viens rejoindre mes potes avec impatience dans la ville la plus vivable au monde. Plus qu'une autre ruche à explorer, c'est une expérience à vivre à fond de l'intérieur en y ajoutant un battement d'aile dans le fourmillement créatif d'une métropole entrainante. Melbourne, met le paquet parce-que je suis pas venu là pour beurrer les sandwiches!

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