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mardi 21 juillet 2015

Péninsule de Mornington

On est au début du mois de mars, il me reste 300$ sur mon compte en banque après avoir réservé les billets d'avion pour la Tasmanie et je squatte toujours dans l'appart de Tristan à little lonsdale. J'ai même désespérément joué au vendeur de volaille au Victoria market pour 12$/h pendant 3 jours, béret sur la tête et foulard rouge enveloppant le cou. 'Et avec ceci madame? Je vous remet des pieds de poule ou les abats en promotion vous suffisent?'
Il y a des jours où la chance amène ce dont on a besoin au moment opportun. Je reçoit 3 coups de téléphone en une matinée pour aller bosser le jour même (après 2 mois d'infructueuses recherches). Je taffe 3 jours à Cobourg à monter une cabine de peinture automobile comme dans GTA chez un carrossier avec un indien qui s'appelle Rocky. C'est pas très compliqué mais ça me fait quelques billets bienvenus en attendant quelque-chose qui paye mieux et qui puisse envoyer des heures.

Chris, notre coloc australien fait un peu de jardinage pour un pote à lui et il me propose de l'accompagner pour le week end lui filer un coup de main et voir les patelins de son enfance. On prend le van direction mornington (1h30 au sud-est de Melbourne) par un superbe temps d'été. La famille est adorable et leur ranch est a leur image. Les chiens gambadent joyeusement entre les chevaux et les groupes électrogène en réparation délimitant l'espace manœuvrable pour les vieilles machines qui s'entassent dans le jardin. La ferme me manquait, les odeurs de la paille et le bordel éparpillé me rappelle d'une certaine manière la maison de ma grand mère. J'ai une satisfaction personnelle à la fin de la journée quand je vois le jardin qu'on a rafraichi et les espaces nettoyés le tout sans se faire mordre par un serpent tigre.
C'est l'heure d'aller manger une pizza et boire une bière chez Cam qui habite pas trop loin. C'est un pote d'enfance à Chris. On dors chez lui et au matin, on décide d'aller pêcher des flathead à safety point dans la baie de port Phillip. Je remorque son bateau nommé le 'old slut' (vieille salope) et on passe une superbe journée typiquement australienne.
On saute depuis les falaises pour se rafraichir, découvrir la côte en navigant et harponner un truc ou deux au passage. Le temps se gâte en fin d'après midi et on a juste le temps de rentrer avant l'orage pour paner la quarantaine de filets et les déguster devant un bon film. On en oublierait presque qu'on était venu pour bosser. Promis, demain on retourne au labeur. Pour quelques heures mais ça compte quand même hein. J'aimerais apprendre à faire du cheval, ils ont des campagnes a n'en plus finir qui s'arrête là où la plage commence.

Je retournerai une deuxième fois sur la péninsule juste avant mon anniversaire pour aller me balader dans les bois de arthurt's seat, une colline magique dominant un panorama invraisemblable qui s'étire vers l'infini, déployé dans sa splendeur par toutes les palettes flamboyantes qu'un ciel pourrait consumer lors de sa dernière heure. Les gouttes de chandelle tombent en rythme depuis ces deux bouts et le brasier astral s'en marie dans une danse puissante et charmante. 'Shine on you crazy diamonds' de Pink Floyd se libère majestueusement du van prédisant si mélodiquement une pluie de diamants mémorable.

Entre potes hippie jusqu'aux os, un bandana et un chiot

Des couleurs dans le cœur, on a marché sur la lune.

On plane à des miles par dessus les oiseaux

Qui se disent qu'on ne vole pas dans le cosmos.

Tout flotte comme dans un rêve, une ruse d'Ikaros

Dans mon char y'a la clim et de la parafine, et

Quand j'arriverai à destination, regarde en haut

Pour conter les jeunes flammes qui y auront poussé.

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