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jeudi 23 avril 2015

En terre hippie

Pour tenir ma promesse de passer nouvel an à Melbourne avec Tristan, je dois partir dans le sud aux alentours du 20 décembre. Mon itinéraire suivra la côte pendant quelques milliers de kilomètres en compagnie de mon vaillant bubule. Ça sera son premier grand voyage, il à l'air excité. Après avoir échangé nos cadeaux de Noël et des au-revoir difficiles à tout mes potes de gold coast je dois prendre la route. Ils son trop choux, ils m'ont offert une coiffe indienne, un petit ornithorynque en peluche, une carte 3d avec une tortue...je ne les oublierai pas, c'est sûr.

La première étape de ce voyage, c'est Byron bay, un village créatif de hippie surfer qui à explosé de popularité ces dernières années, perdant un peu de son authenticité je pense, parce que cette image de babacool vivant d'amour et d'eau salée se transforme lentement en espace de parking payants et en interdictions de camper où bon te semble comme un vrai campeur relax, créatif, respectueux et vagabond. Quand verrons nous une authentique ville avec un charme intemporel que le profit ne viendra pas tourmenter? Le prochain arrêt? Je ne peux pas en dire trop de mal, les boutiques qui fument d'encens et de froufrous fait main, des artistes de rue qui vivent du sourire des passants, des apprentis acrobates dans les parcs ou des vendeurs de bracelets à clochettes, tu trouves de tout au coin des ruelles. Les planches et la plage ridée de vagues est le point de rendez-vous des guitares aux dreadeux aux yeux rouge pompant du reggae, en rond sur le tapis d'herbe, vibrant comme les djembés. Une énergie culturelle assez particulière règne ici et j'aime la démarche lente et heureuse des gens qui en découle. Je peux enfin m'entraîner décemment au sport national australien dans un de ces endroits emblématique, sans limite de temps. C'est pas si facile que ça en a l'air, ma planche est courte et la dernière fois que j'en avais fait date d'il y a 3 ans aux îles canaries. J'ai toute la côte Est pour progresser. Je passe au phare en haut de l'amas rocheux du village, c'est le bout de terre le plus à l'Est de l'Australie avec une petite marche au milieux des buissons secs, vue imprenable en bas sur un groupe de 15 dauphins qui remuent la queue joyeusement.

Je fait le détour jusqu'à la capitale renommée du chanvre indien, Nimbin, perché dans la montagne du nord des nouvelles galles du sud (le chemin escarpé en vaut le détour). Quelques étales artisanales et beaucoup d'engagement pour la l'égalisation de la marijuana, le retour à la terre et pour un mode de vie sain minimaliste. De nombreux volontaires informent intelligemment sur les mouvements lancés contre les pesticides, les gaz de schistes, la torture des enfants OGM illettrés du Cambodge et bien d'autres combats encore, tout aussi valables mais un peu plus obscurs.
Cette communauté (ce n'en est pas une mais ça y fait penser) est ce que pourrait être le cirque pinder s'il avait ces membres volontaires chez green peace et vivaient en autarcie politique dans la vallée des bisounours à se faire tourner des cônes. C'est rapide de faire le tour à pied (même en marchant sur les mains), il n'y a qu'une seule et unique rue, donc quelques heures suffisent pour tout voir de ce village. Il faut cependant prendre le temps (si possible) de pouvoir le vivre intérieurement, apporter ce qu'on a à offrir puis témoigner de l'expérience hippie rendue possible par l'autogérence et la paix intérieure des gens qui y vivent. Si les spéculations des têtes pensantes de nos gouvernements sur la décadence apportée par le contrôle législatif venaient voir comment c'est géré et ce que ça apporte indirectement, ils seraient certainement moins obsédés par le gouffre financier et l'absurdité d'une répression inefficace. On sent le vent tourner dans ce pays, pour une fois la paix prend le dessus sur le non-sens et la dépénalisation est en marche. C'est un cocon à hippie trans-générationnel fascinant et on pointe trop peu du doigt les papillons qui s'en envolent et rendent ce monde plus agréable.

Pendant ce temps, mon coup de cœur, le petit village de Balina se réveille dans la vallée de byron, les vieilles devantures d'épiceries, son marché bio et ses produits locaux hors de prix garde une image de qualité, de vie saine, paisible et cosie. Bien qu'inabordable pour moi, le charme est là, et on reverrait d'être vieux avec des chats, à faire la sièste dans son pavillon arborant des fleurs multicolores. L'ombrage de dentelle des jardins danse delicatement comme un imprimé découpé depuis les ferroneries victorienne qui projettent leur histoire. La vie des retraités suit tranquillement son cours dans cette magnifique région qui sait s'arrêter pour garder son rythme posé. Nous sommes entre les vagues et les colines, à se délecter de la finesse de ses trais, des innombrables courbures où les douces bourrasques dans les champs de noyer macadamia. C'est la montagne et la mer, la crème et le sel, toujours enveloppée de chaleur humaine ou de réconfort Amical.

La première et dernière photo sont tirées des sites internets pour le tourisme de Byron bay et de Nimbin.

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