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lundi 30 mars 2015

Brisbane

C'est la fin de notre périple avec Julien, on a plus de vêtement propre, il est donc temps de se réaccoutumer au rythme incessant et chaotique de la ville, prendre une vraie douche et prendre des nouvelles du monde extérieur. L'isolement change un homme, je suis complètement perdu entre les gratte-ciels et les marées de piétons. C'est comme si je n'appartenait plus vraiment à ce monde.
On prend 2 nuits dans un backpacker pour prendre nos marques et se reposer de ce long voyage. J'ai réussit à trouver une place pour Cajou dans le parking ce qui me fait économiser une semaine de rente, je dors dedans et fait ma vie comme un client lambda. Le budget est toujours serré et je ne me sens pas de repartir tout de suite en long voyage avant d'avoir exploré les environs et avoir ressenti un début d'appartenance à un endroit. C'est bizarre, mais c'est comme ça. Il y des fois où peu importe la magie du lieu, un besoin de s'attacher à quelque-chose vous prend et vous obsède, comparable au mal du pays mais à l'étranger, je suppose.

Je reste dans le coin à trainer les rues du centre ville à lécher les vitrines sans salive des boutiques arborant les décoration de Noël 1 mois à l'avance. Bronzer au lagoon en face des gratte-ciels, visiter les parcs botaniques et les quartiers hipster à l'ouest. Melina est a Brisbane aussi, on passe du temps ensemble à regarder les signes nager et visiter la ville, prendre le bateau taxi pour traverser le fleuve et marcher en diagonale sur les ponts. C'est pas si mal après tout, se pavaner comme à Broadway en habits d'occasion entre les hommes d'affaires qui suivent le courant. C'est une grande ville, imposante avec sa forêt de grattes ciel. Je conduis la nuit sur un pont dominant les lumières du cbd, Jay-Z chante new York et je me réjouis de la tournure que prend cette aventure.

Le serial striker frappe fort et pendant ce temps, Julien se prépare pour prendre un avion à Sydney puis rentrer en France après 2 ans en Australie. Toute belle histoire à une fin. Un choc en perspective. Se réaccommoder à une vie devenue un assemblage complexe de souvenirs entrecroisés de règles monotones auxquelles on a apprit à s'échapper. Un état d'esprit à des kilomètres de la notion commune de vacance, vous rapporter des histoires pleines de soleil, une fraicheur constructive, des métamorphoses que peu semblent comprendre ou peuvent accepter. Une angoisse pesante, comme lâcher une drogue qui voudrait apaiser, retardant le saignement de la fatalité en construisant une hémorragie. C'est ça le vrai voyage, une caresse exotique et une baffe de réalisme simultanée, les bourses vides et une richesse impalpable qu'on se partage chaque jour.

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