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mardi 31 mars 2015

Scenic rim

L'intérieur des terres à l'Ouest de brisbane est vraiment joli, pourtant la région est très tournée sur le tourisme balnéaire de gold coast (la côte d'azur pour surfers en Australiene). A croire qu'une ville commerciale au possible avec une plage interminable au pied de grattes-ciel à la miami beach attire plus que des perles dans la forêt vallonnée. Je pars avec Melina, l'allemande avec qui j'étais à Fraser Island en 4*4 et à noosa pour le kayak il y a quelques semaines. On pars avec le van voir des cascades et de la nature pour s'échapper de Brisbane et ses backpackers bruyant ou je squatte le parking de l'auberge de jeunesse et utilise les commodités, la piscine, le jacuzzi, le terrain de basquet et la navette gratuite qui va jusqu'en ville (merci les potes qui partagent les avantages).

La Queen Mary falls est relativement stylée, il n'y a personne parce que la météo n'est pas au top et que l'endroit est assez reculé. Je me decide à prendre une douche froide dans l'enclave de roches noire sur lesquelles l'eau froide tombe avec fracas. Il y a beaucoup d'iguanes et de dragons d'eau. J'en attrape un à la main pour le fun, c'est tout de même un animal étrange que je voudrai présenter à une blonde apeurée par le moindre mouvement dans les buissons.

Pour accéder à la prochaine étape sans faire de détour majeur, il nous faut emprumpter la duck creek road, 16km de conduite pour 4 roues motrices que j'estime Cajou et son pilote d'élite en mesure de reussir ce challenge. Après quelques kilomètres de montée devenant de plus en plus pentu et accidenté, le passage délicat de certaines portions me fait serrer les fesses et me gratte le bas de caisse. Les fenêtres ouvertes et le chauffage à fond pour refroidir le moteur, la grimpe est sévère et sportive jusqu'à un panorama d'où on prend la photo sur le toit du van. Nous arrivons enfin à O'Reilly's Rainforest Retreat à Canungra, une réserve pour oiseaux d'où partent des marches dans la forêt tropicale vers de très gros arbres et cours d'eaux. On s'aventure dans les chemins dégagés qui descendent dans la vallée malgré les orages menacants qu'on entend gronder au loin. On sera certainement trempés (la "forêt humide" comme ils disent ici prendra tout son sens). On s'enfonce sur le chemin jusqu'à l'averse nous presse le pas et nous fait nous réfugier sous un abris en arbre à fougère fabriqué dans la précipitation en bas de la cascade. Relativement sec vu les sacs d'eau qui tombent, on prend le temps de picniquer puis je vais sauter dans l'eau en mode nature, profiter de ce climat spécial ou le monde se transforme et prend un charme grandiose. J'en sort avec une dixaine de sangsues au niveau des chevilles que je dois scalper au couteau. C'est répugnant comme parasite, ça laisse des coupures ensanglantées qui tachent les chaussettes comme ça tacherait une culotte de fin de cycle. Bref, je ne sais pas si je les déteste plus que la tique qui est venue s'accrocher en haut de la raie de mon cul. Il y a vraiment des espèces qui cherchent la merde... Pour contraster, des perruches à la recherche du grain qu'on doit avoir dans la tête viennent se poser sur nous. Nous craignons une su-percherie.

En redescendant le plateau, une autre topographie s'ouvre, le mont Lindesay ressemble à un morceau du grand canyon des USA couvert de verdure avec un sommet plat inaccessible sans escalader avec du matériel spécifique. De quoi donner des idées. Nos arrêts camping ne sont pas exceptionnellement jolis mais au moins on est tranquille dans la forêt à jouer de la guitare et se raconter des histoires pleines de bêtes sauvages australiennes.
Lors d'une conversation ambiguë sur un sujet dont je passerai les détails, la seule réponse à la question : "what do you want from me?" (qu'est ce que tu veux de moi -faire avec moi?) que j'ai trouvé à été "une tarte à la framboise". Devenu un désir obsessionnel les heures suivantes, je fait tout ce qui est possible pour me taper ma tranche de pâtisserie. Pendant le trajet, je me gare brusquement au bord d'une route de campagne où mon instinct flaire quelque-chose dans les buissons. C'est comme ça qu'on a pu récolter un tuperware rempli de framboises sauvages. Sacré effet de surprise hein?
Je vous donne en bonus la recette épique de la tarte à la framboise sauvage au feu de bois par Clément Lamblé :
Allumer un bon gros feu de camp pour que ça braise bien.
Placer 3 pierres dans le feu de manière a surélever votre plat des braises d'au moins 20 cm et laisser toute la surface de cuisson de votre plat. En attendant, s'ouvrir une bouteille de blanc.
Sur un fond de tarte en pâte feuilletée, étaler un petit pot de crème fraiche puis recouvrir d'une couche de framboise lavées (la myxomatose n'est pas au menu). Saupoudrer de sucre.
Si vous êtes bloqué sur thermostat 27 comme moi à cause de vos tendances pyromane, placer une pierre froide au centre du fourneau calmera le jeu (pas d'eau, à moins que le hammam aux baie vous tente).
poser le plat, la casserole ou le bout de capot moteur dans lequel repose votre tarte sur les pierres et couvrir sous cloche (de l'aluminium ne touchant pas la nourriture fait l'affaire).
Tadaaaa! La pâtisserie la plus désirée du siècle est un chef d'œuvre que vous pouvez déguster avec les gens qui comptent pour vous, parce-que peu vous soutiendraient jusqu'au bout dans la réalisation vos envies farfelues. Maintenant, ils en partagent le fruit, et son goût sucré qu'elle laisse sur les lèvres a un goût d'aventure sauvage.

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