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mardi 25 mars 2014

Arrivée en Australie

Il est 5 h du matin, je regarde par le hublot l'horizon s'allumer lentement de ses lueurs violettes orangées, brouillées par la brume matinale de la côte. Au loin, la toile parait danser immobile par le brossé du vent. Lentement, on glisse et on atterrit sur le "red rock" (le rocher rouge) comme ils disent ici.
Je passe par le duty free shop sensé être moins cher... La claque. C'est comme payer les impôts, même avec des abattements, tu sais que tu te fais violer, mais quitte à se faire violer, je préfère me faire offrir le tube de vaseline avec. Parce qu'il faut pas prendre les gens pour des coloquintes, une bouteille de Malibu ne coûte pas 30$. De plus le quota max est de 2 litres par passager, même pas de quoi soûler ses enfants pour passer la soirée tranquille. C'est là qu'on sent que ce pays est profondément British, même les vices doivent être réglementés. Les premières personnes à avoir débarquer ici étaient des repris de justices qui ont eut le titre de plus gros buveur au monde. Ça c'était avant. Les temps changent mais pas les gènes. La petite bouteille d'eau minérale se trouve à 2$ en supermarché rendant les sodas moins chers que la flotte...y'a problème non? Je trouve un harnais pour la go pro pour une soixantaine de dollars. Plutôt utile pour un mec qui saute partout. Le truc impossible étant de trouver un nouveau boitier parce que le mien a pété, défaut de fabrication du fermoir. Erreur de la caissière en ma faveur, recevez un cadeau de bienvenue go pro et passez par la case validation de visa. Double vérification de bagages et portiques de sécurité avec règles pointilleuses sur les denrées alimentaires importées et tout ce qui pourrait choquer la reine Élizabeth 2. Je suis en territoire australien, passeport en poche, je plante le décor: Je sort de ce long couloir qui retiens la lumière du jour, mes santiags claquent sur le carrelage en pierre. Les caddies à vapeur s'en vont à toute allure dans l'ouest. Une boulle de poussière traverse le chemin, il fait chaud. Quelques dollars dans mon ceinturon et je monte dans la diligence publique pour rejoindre un saloon offrant coucher et pitance. En vrai, l'ambiance n'est pas crocodile dundee ou john wayne, c'est plutôt Beverly hills, pavillon de banlieue de plein pied avec deux ou trois 4*4, petite pelouse écossaise et routes à l'Américaine. Tout est nickel. Il faut dire que je vient de quitter l'Asie, le contraste se ressent plus que si je sortait de Buckingham palace (la pluie en moins). Je descend au centre ville, pas de réservations pas d'adresse où aller, première expérience de la jungle urbaine sans machette. Je demande mon chemin à un gars de la ville qui fait feux rouge feu vert quand ça lui prend, sous 38 degrés.
" G'day mate, how're you doin' ? How cana helpya? ".
Je voudrai dormir pour pas cher.
Bienvenue en Oz, vas vers là bas du devrais trouver, demandes aux jeunes qui boivent du goon (la villageoise locale en cubis).'
Et ce fut comme ça que je suis arrivé au old Swan barracks à northbridge, un cartier branché et animé, au beau milieu du festival de théâtre fringe international (comme celui d'Édimbourg). C'est très grand, style hall de gare aménagé pour la salle commune avec 4 billards 2 tables de pingpong, un bar, 2 salles télé... C'est un bâtiment géorgien qui n'en a gardé que la devanture et les étages pas droit, mais apparemment c'est vieux, historique avec des cailloux spéciaux... L'ambiance backpacker me rappelle quelques bons souvenirs écossais. C'est comme si pas grand chose avait changé depuis trois ans, à part moi un peu.

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