Translate

lundi 28 juillet 2014

Mission apollo3 : broome/alice springs

A Broome depuis trois semaines déjà, il est temps de partir plus loin voir se qui se passe. Ça me tente bien d'aller à Darwin mais je n'arrive pas à trouver de covoiturage, il va falloir que je bosse dès que j'arrive pour m'acheter une voiture et camper dedans afin d'économiser sur le budget accommodation. Les rumeurs racontent que c'est une ville de fête ou il est très rapide de dépenser énormément d'argent (la nuit est à 35$). Ça refroidit. J'entends parler de la relocation de voiture (rééquilibrage intranational des stocks de voitures de loc à travers l'Australie). Le temps alloué est court comparé aux distances à franchir mais la location est quasi donnée 5$/j. Un bon moyen de voyager pas cher bien qu'épuisant vu les distances à parcourir. En regardant sur un site internet, je trouve un circuit me convenant parfaitement. Deux trajets s'enchaînant, Broome Alice springs Darwin. Je demande à Tristan qui passe par là si il voudrait m'accompagner. Saki (Japonaise) à envie de voyager en dehors de Broome, ça fait un an et 3 mois quelle est ici, une éternité comparé aux activités qui s'y passent. Elle est fun, on l'embarque. Et voilà comment on se retrouve tous avec un land rover V8 biturbo de location. Le truc c'est qu'on a pas eut la deuxième location, donc pour l'instant on va à Alice springs, on improvisera un plan plus tard.

C'est partit pour la mission apollo 3, chargé de tout nos sacs et de notre motivation. On va voir notre pote lauloe qui a déménagé à Derby pour bosser en cuisine. Cette ville est triste et ennuyeuse à mourir, n'y allez pas. Ou alors ouvrez un business de corde et tabouret. La pauvre, elle va craquer dans cette maison miteuse. Pour la consoler, on lui a apporté du rouge. Le lendemain on commence la vraie route, celle avec la terre et la boue, la mythique ord river road (de Derby jusqu'à Darwin). On coupera à windjana gorge pour voir des crocodiles d'eau douce dans la nature et randonner près des berges. J'ai tellement envie d'attraper un petit croco, 60 cm pas plus, mais juste en attraper un. Le problème c'est que ces 40 cousins, frères et soeurs bronzent à côté. J'abandonne l'idée sous pêne de créer une émeute de banlieue.

Niveau décor et itinéraire : 2316km dont la plupart sur de la piste à travers la savane de baobab du Kimberley. Pas besoin de parenthèses ou de murmures pour faire comprendre discrètement la jouissance d'un si gros jouet entre les mains. Le seul soucis c'est qu'on fait du 22 litres au 100 km sur les chemins de terre battue en conduite un peu sportive, elle tète bien quand on monte dans les tours pour garder des bonnes glisses. À par la pollution, le bruit et les vibrations, le tout terrain c'est super fun! On passe des rivières et des trous d'eau dans le bush à fond comme Ace Ventura. Quelques vidéos gopro semi aquatiques font sourir. Les graviers volent et les paysages sont au rendez vous. Sérieusement, cette région reculée est éblouissante. Premièrement parce-que ce n'est pas accessible à tous, que la nature te donne une place subalterne et que tu te retrouves dans une situation de contemplation permanente. Comme pour les feux d'artifices : oooooh, waaaa, c'est beauuuu, oulala...
Fitzroy crossing, une énième ville de passage ou le poumon est est une pompe à essence et les artères un carrefour routier. Un plein et une bonne douche devant l'Office du tourisme qui est encore fermé (se référer aux photos). L'eau est offerte par la communauté de commune et les arroseurs automatique par les jardiniers municipaux. Un nettoyage sous pression qui nous donne du boost pour monter vers les bungles bungles, des montagnes zébrées incroyables au nord-est encore inconnues du grand public il y a 20ans, aujourd'hui patrimoine mondial de l'UNESCO. Ça me plais beaucoup cette idée d'être dans un endroit nouveau de notre petite planète (du sens inexploré).
Les randonnées dans les grandes gorges très étroites (echidna chasm, picaninny gorge) vers midi fait descendre les couleurs sang et or le long des parois. C'est d'un rendu de toute beauté. Et il y a cette énorme amphithéâtre naturel à cathédral gorge tellement relaxant quand les groupes de vieux ne souillent pas sont odeur fraiche et pure avec leur parfum et anti moustique chimique. Généralement, on ne croise pas grand monde et ce qu'on voit est génial.
Les routes ici sont sérieuses, droite 3 sur crête puis chicane pas couper... Pauvres pneus. On sort du parque national pour redescendre vers Alice et on joue aux aventuriers péteux dans cristal creek, une grotte  traversante de 400 mètres avec une source d'eau douce à l'intérieur qui forme un quasi étang à hauteur de genoux, dans le noir ou presque, avec les chauve-souris qui volent autour et des bruits suspects qui claquent sur la roche... Je trouve amusant d'attraper les mollets de Saki en jappant dans l'obscurité. On rigole mais n'empêche on était pas tous très rassurés. Au bout il y a un monde différent, arrêté. Artificiel tellement le décor est différent. Une fine mousse flotte à la surface de la rivière, l'herbe est douce comme un tapis mais il faut rentrer, repasser et s'égarer dans ce long tunnel (probablement creusé pas les nains du seigneur des anneaux). Il reste une demi heure de lumière pour conduire, après les animaux sortent et c'est là que les pare-chocs saignent. Il vaut mieux éviter, alors prudemment on atteint
Halls creek avec son cratère de météorite gigantesque (le deuxième plus grand au monde). Il y avait eut des histoires sombres de voyageurs se faisant assassiner là bas, ils avaient même fait un film. On dort dans le camping gratuit puis on trace au petit matin. On entame la route du désert de tamini, 1060km sur sable et terre battue qui forme une diagonale directe jusqu'à Alice springs. Un très grand raccourci à la pointure de l'Australie mais préférable à faire en voiture rehaussée à cause des vaguelettes et des nids de poule dans cet ennuyeux cap à suivre. On fait un dernier arrêt dans une communauté aborigène peintres. Puis on descente à Alice springs, j'ai hâte d'arriver, on vient de traverser l'équivalent de la France en 1 jour et demi sur une route toute droite quand même... On fait une petite soirée sur une aire au milieu de rien, feu de camp et guitare autour de vins passables. Tard dans la nuit un road train (camion à 4 remorques) s'arrête et je suis invité à monter dans la cabine. Comme un enfant je demande si je peux klaxoner, c'est un vrai vaisseau spacial (un voie interrieure me crie ''touche pas à ça ptit con!''). Tuuuuuuut!!! Un blast à décoiffer les kangourous des alentours. C'est trop balaise! 

Sur les photos vous pouvez voir un python à tête noire, un Walibi et un dingo (tout les 3 le long de la route). 
J'aurais sûrement dut le faire en deux parties cet article, c'est long comme cette route vous trouvez pas? Bref, on arrive à Alice springs vers les 16h30 et je reçoit un coup de fil de l'agence de location pour dire qu'on est en retard pour rendre la voiture. Ils ont compté différemment que nous. Du coup, on est pas en avance, on est carrément à la bourre et la voiture est crade. On jette littéralement tout nos sacs devant le YHA (auberge de jeunesse) et je pose la caisse juste avant la fermeture un peu chamboulé. Résultat : forfait de retard (75) et de nettoyage (300) plus le non remboursement d'une caution de 250$. Je suis dégouté et je n'ai qu'une envie c'est de balancer une boite de clou dans le parking de ce responsable blanchit par le pognon et l'arrogance. On a eut un impact sur le pare brise mais heureusement j'avais pris une assurance supplémentaire. Il voulait aussi nous faire payer ça le sacripant, tout de même il a fallut se battre. Globalement ça a coûté bien moins cher qu'une location classique, et puis bon, on s'est quand même bien marré dans le Kimberley. Hein les copains?

1 commentaire:

  1. au moins pas de regrets pour la voiture, les nids de poules, les drifts, et autres dérapages compensent la perte d'argent et la joie de ces instants vécus vous feront oublier l'arrogance de ce crétin.

    RépondreSupprimer