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jeudi 16 janvier 2014

Fin du trek à annapurna

On part de bon matin pour se taper le lever de soleil entre les pics (il n'est pas possible de voir le soleil se lever à l'horizon, qui est bien haut). Il fait froid. Enfermé dans ma capuche, emmitouflé dans mon sac  de couchage   L'altitude se fait ressentir et la rosée givrée que j'aperçois à travers la minuscule fenêtre ternie me glace encore plus quand je sais que ma minuscule piaule n'est pas chauffée. Seulement mon visage sort du sac de couchage et il est engourdi, je suis dans mon sarcophage. Je pense à la récompense que va offrir le soleil dans quelques heures et attrape mes affaires pour les préchauffer sur mes cuisses. J avale un porridge au miel qui a l'air de pas passer et un café noir avant de lasser mes rangers de la victoire. Ça ne devrait pas être long, prévu en 3 h, en 2 h 30 j'avais déjà fini mon coca dans le plus beau des cirques qui ma été donne de voir. On ne croise personne ou presque, le chemin n'est pas très pentu mais l'inexistence d'arbres montre que l'air est bel et bien moindre, que l'ombre la neige et les glaciers conservent un frais sans fin qui peignent de blanc les sommets si proches. Je m'arrête pour boire de l'eau de neige éternelle, m'abreuver du silence intemporel du lieu, regarder les quelques oiseaux noirs se planquer dans la mousse. Je vois arriver sur nous les rayons du soleil qui se projettent sur le sol, alors je choisi le bon moment pour vampiriser la vidéo parfaite. On voit le camp de base au loin, il doit rester une demi heure de marche à tout casser. Je galère à pousser sur les jambes comparé à d'habitude, je souffle et je suis au moins à 160 bpm. L'euphorie et la fierté se fait ressentir. J'ai l'impression d'être partit hier et d'avoir atteint la lune aujourd'hui, j'en profite pour admirer et me recueillir seul sur une petite hauteur surplombant le glacier, l'air est si pur et si frais...je médite, c'est le spot rêvé. Je ne peu m'empêcher de contempler l'immensité de la masse de pierre qui rugit dans ses éboulements. Je suis minuscule, près à me faire écraser, près à rester englouti ici. Ce qui est le plus troublant c'est le silence qui viens se faire perturber par les froissements infimes de la nature. Déjà une heure que je suis seul et ça me semble être un instant. Une petite séance photo et on redescend à bambou. Je suis heureux et libre, je cours, je vole,  entre buttes et cailloux, je cours, en rebondissant comme un cabri sur les aspérités de la piste. C'est ce style particulier et super efficace qui m'a valu de nombreux surnoms. The crazy french, the runing man... J'essaye d'expliquer les analogies entre les déplacements des animaux et les techniques de mimétisme du kung-fu, mais peu de gens y sont ouverts. Mon guide me fais signe qu'il ne peux pas suivre ce rythme alors il supprime ses pauses et je rallonge les miennes pour compenser. Il a du mérite parce que je lui en fait voir...on descend 3 fois plus vite que la normale. On arrive plus tôt pour mieux se relaxer dans les bains d'eau chaude naturelle dans la jungle, à cote de la rivière. J'y suis resté 3 h, à donner des massages, a boire une bière puis deux, parler aux gens et rencontrer un couple de canadien allemand avec qui je passerai la soirée à discuter autour d'un shnaps autrichien.

On fait grâce mat jusqu'à 8 h, la journée sera courte, c'est de la descente.

Le dernier jour était relativement long et à la fin pénible, c'est la raison pour laquelle je décidé de regrouper les 2 derniers jours de descente en un et de passer 1 jour à pokhara visiter et faire de la barque sur le lac fewa. Plus de 25 km et 2000 m de dénivelé négatif, ça use les souliers, c'est la première fois que baderi fini le trek si vite, il me laisse en ville après avoir pris un taxi qui nous ramène à la civilisation bruyante et polluée. 


Je suis dans un hôtel qu'ils appellent confort. Avec eau chaude et électricité, il y a même a poste de télé à écran cathodique où je m'attend à entendre le général de Gaulle faire une annonce. Je veux prendre une douche car l'odeur de bouc qui me suis commence a me déranger. Il ma fallu 5 minutes pour savoir quel robinet était le froid et lequel était le glacé. Ça dynamise les muscles quoi. Je fais un tour en ville sur les berges, m'arrête dans un bar puis me fait interpeller par naitt, la thaïlandaise rencontrée dans un refuge. Le destin, ça m amènera dans des coins de Bangkok un peu paumés mais qui valent le coup. 

J'ai rencontré des français qui pêchaient au fromage sur le lac. En fait,  je pense que c'est plutôt la bière qui les faisaient aimer la pêche, je les entend discuter donc j'aborde leur vaisseau en mode pirate, on trinque puisque de toute façon ils sont bredouille.  C'est un beau temps pour faire du bateau à voile. On m'a proposé  mais je me sentait pas chaud tout seul et puis je voulais pas rentrer à la rame de nuit. J'ai le temps de manger et d'observer la nuit depuis le toit de l'hôtel,un peu à la batman  veillant sur les building. Je prends des passerelles et des échelles pour arriver sur une plateforme, le ciel est magnifique et personne ne me trouvera ici, j'ai l'esprit encore un peu dans les montagnes.

Je reviens en bus touristique jusqu'à Katmandou, bien plus confort que l'aller 


4 commentaires:

  1. pffffaaaa c'est magnifique. ça donne vraiment envie de partir avec toi. quelle bonheur de pouvoir méditer dans des lieux si beau seul avec ces pensées. continue bien.

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  2. Ton trek à l'écrit fait rêver. J'ai commencé à suivre le périple du crazy french par curiosité et finalement ça fait voyager. Belle plume en plus! Continue de vivre aussi intensément les choses et enjoy!

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  3. De retour à Munich, le couple canadien-allemand garde de bons souvenirs des hot springs et de la compagnie!

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  4. Hey Clementi! ;-) ça me fait trop rêver!!! Je pense que je vais y partir la semaine prochaine pour 3 semaines au Népal et sûrement aller vers le sanctuaire des Annapurnas! Même si comme tu écris et d'après les renseignements météo il caille fort en ce moment...

    By the way, c'est agréable à lire et amusant (je vais sûrement lire le reste de tes aventures du coup ;-) ) All the best in Australia mec!

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