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samedi 11 janvier 2014

Interstice culinaire

Le premier jour de trek était abordable, pas très long, mais après un réveil un peu matinal et un voyage de 7h sur des routes hardcore, plié en 4 sur une banquette rendue confortable seulement par la housse en toile de jute, je ressent déjà les courbatures de mon cul pointu. Mon guide, Baderi, me propose des samoussas à la pomme de terre et fromage. Je crois. Ici, c'est pas si facile de savoir ce que contiennent les plats, à part si c'est du dal bath (et encore). C'est un plat que les locaux mangent TOUT les jours. Une grosse plâtrée de riz blanc, quelques légumes, des potatoes, et de la sauce à verser soit même dans l'assiette. Il peut y avoir de la viande, mais souvent l'assiette est froide quand t'as fini de t'amuser avec les os des 4 dés de poulet rachitique. Je me suis demandé si on leur laissait le choix de prendre autre chose. Ca me fait penser à nos petits déjeuner où le pain et  le beurre constitue la norme.  Tout les sherpas qui voulaient manger ont été servi en dal bath sans même poser de questions ou apporter la carte. C'est complet, ça se conserve, c'est local, c'est pas cher, et de toute façon y'a pas grand chose d'autre dans les guitounes de montagne. Pour le p'tit dej il est possible d'alterner entre porridge  au lait de yacht, pain tibétain avec du miel ou des fruits. Je suis pas super fan de leur thé noir au lait. C'est du lait quasiment caillé, riche et fort en gout, chaud, de couleur brunâtre et bien sucré. du gras, du sucre et de l'eau bouillante pour un prétexter l'innocuité alimentaire je présume ! Dans les Himalaya, à partir d'une certaine altitude, des panneaux indiquent qu'il est déconseillé de consommer de la viande selon une vieille croyance qui attirerait les mauvais esprits. Le riz, les nouilles et les bananes me plâtrent le ventre et maintient un équilibre de consistance abdominal dans cette salsa d'épices. Je garde une petit bouteille de whisky dans mon sac et m'en sert une petite goulée à chaque fin de repas à risque, c'est a dire: trop lourd, trop épicé ou contenant de la viande. Ça marche super bien. Je n'ai toujours pas inauguré d'imodium ou de fièvre exotique de tourista endiablée. En  toute honnêteté, ce n'est pas prouvé scientifiquement que ma méthode fonctionne mais vu que je n'ai pas envie de laisser la possibilité à une bérézina gastrique de surgir suite à une folie culinaire, je préfère me convaincre qu'un placébo fonctionne si on y croit et je préfère déguster un apéritif que de louper des occasions d'essayer de nouvelles choses. Ils ont une super invention aussi : des boulettes de choux fris. J'ai une  grosse pensée pour la Pologne qui rentre dans la compétition des pierogi (des ravioles tuning multi gouts) au buffle, végétarien, poulet, frit ou non.. Ici ca s'appelle ''Momo'', ça coûte 50npr soit 40 cents € le plat. J'ai l'impression que la limitation du nombre d'ingrédients disponibles pour la gastronomie consiste à trouver un plat ou une méthode de préparation et de le décliner en plusieurs versions de sauce ou agréments pour donner l'illusion de manger des choses différentes. La monotonie du palais peut, me semble t'il, être assez vite atteinte à moins que ne soit pas encore tombé sur les bonnes tavernes.

Pour ce qui est de l'eau , le Népal est la deuxième ressource au monde après le Brésil. Autant dire que boire dans les montagnes est assez aisé. Ça doit être le seul truc qui marche H24 dans le pays. Il faut la filtrer puis la bouillir, mais dans la majorité des cas, l'eau de rivière est excellente. J'utilise des aquatabs de temps à autre pour purifier un minimum quand j'ai un doute. Eux préfèrent boire du thé (pour cacher la couleur?). Leur fanta est quand à lui  ultra orange et pas très pétillant. De la contrefaçon ou juste une adaptation au pigment de curcuma, je ne sais pas. mais pour sûr, ça change de la cantine du resto U. 

A vos gourdes et à vos mourchettes, et bon appétit bien dur.


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